| Aller à la page : 1, 2, 3 | | Nîniel Δ Messages : 1032
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | A partir de ce post : Le nombre de rp depuis le début du confinement que j'ai écrits | | | Nîniel Δ Messages : 1032
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - HoM - Kobik Daeho:
La jeune femme sourit doucement. Elle était heureuse de tirer des sourires à Daeho avec ses pitreries. Il n’était pas le premier à lui dire qu’elle était une sacrée comédienne, alors que cela aurait pu être l’une de ses voies si ses pas ne l’avaient pas mené au Shield. Elle aimait faire tourner le monde avec sa propre vision, usant de mille et un argument pour obtenir gain de cause. Ses parents adoptifs étaient souvent tombés dans le panneau, à croire qu’ils n’avaient jamais appris avec qui ils avaient affaire. Ou alors ils avaient fait exprès pour ravir la petite blonde. Qu’importe, malgré les années, Kobik avait toujours mis un point d’honneur à partager son optimisme et il en fallait beaucoup pour lui faire perdre espoir.
— C’est chouette si tu as des patrons qui sont comme ça. Tu as l’air d’être bien tombé.
Car si l’agent semblait toujours voir le positif d’une situation, elle n’était ni aveugle, ni naïve. Elle savait que le monde ne faisait pas toujours des cadeaux et que les chanceux étaient bien plus rares qu’il ne le semblait. Il suffisait d’interroger le premier inconnu du coin de la rue, elle était certaine qu’il avait à se plaindre de ses supérieurs. Alors elle aimait évoquer ce qu’’elle caractérisait de “chouette”, laissant ainsi voir ce qui valait le coup d’être vue. Se concentrer sur ce qui était plaisant et non sur les points noirs de sa vie, même si ce n’était pas toujours simple. C’était ce qui la faisait être cette comédienne penchant dans le registre du comique plutôt que celui de la dramaturgie. Et pourtant, elle était tout aussi capable d’imiter Juliette pleurant l’exil de son Roméo que Timon dansant la vahiné devant les hyènes. En préférant nettement la seconde option.
Tout comme cette option de braver l’interdit en s’introduisant dans ce qu’il restait de l’orphelinat. Un sourire mutin était venu s’étirer sur les lèvres de la blonde qui accepta volontiers la main de Daeho pour se relever. Si elle pouvait encore transposer l’image des flammes sur ce qu’elle voyait, elle ne se laissait pas effrayée par cette vision. Si les incendies pouvaient être traumatisant, Kobik s’était concentrée sur les vies sauvées ce jour-là, sans faire fi des brûlures risquées et des râles de son médecin après un examen de ses voies respiratoires. Le jeu en avait largement valu la chandelle et, s’il fallait recommencer le lendemain, elle y serait retournée sans se poser la moindre question.
— Comme si le doute était permis. Tu sais que j’accepte la moindre connerie.
Ou alors elle ne s’appelait plus Kobik. Cette insouciance était son oxygène et elle avait besoin de se sentir libre de faire ce qu’elle voulait. Alors certes, elle restait toujours dans la légalité, le comble sinon, mais il n’y avait rien d’illégale à franchir cette porte si significative pour eux. L’enquête avait été bouclée depuis un bon moment déjà et le bâtiment était dans l’attente de rénovation, comme pas mal d’habilitations depuis que la météo avait fait des siennes.
— Je vous en remercie très cher.
Kobik avait mimé une révérence digne des grandes dames des siècles passées, juste avant de franchir la porte des lieux. Elle sentait une pointe d’adrénaline dans ses veines en franchissant le seuil. Les murs étaient noirs de suie et si l’odeur de brûler s’était dissipée, elle était pourtant bien présente dans les narines de la blonde. La mémoire de son corps était entrée en action alors que celle de son esprit essayait de visualiser la pièce vue avec ses yeux d’enfants. Elle ne pouvait pas se souvenir de sa première arrivée ici, alors qu’elle n’était qu’un nourrisson. C’était ce qu’on lui avait dit quand elle avait voulu en savoir plus sur ses origines. Cependant, pour le nombre de fois qu’elle avait franchi l’entrée, durant les nombreuses années passées ici, elle ne pouvait que se souvenir de la déco changeant selon les ans et des enfants courant partout.
La jeune femme se concentra un instant sur le fameux escalier. Elle se souvenait s’être questionnée sur la solidité de celui-ci après avoir dévoré les marches quatre par quatre pendant l’incendie, craignant qu’il ne tienne pas. Mais entre temps, elle pouvait voir qu’il avait été consolidé, par des piliers sous certaines marches, certainement pour permettre aux experts d’examiner les lieux sans passer aux travers.
— Si on y va doucement, je pense qu’on peut grimper à l’étage. On doit juste rester attentifs aux craquements qu’on peut entendre.
Tant qu’ils faisaient attention, cela devrait aller. D’ailleurs, elle s’était avancée pour tester la première marche avec son pied. Variant le poids dessus, elle écoutait la variation du grincement, même si en réalité elle n’avait aucune idée de ce que cela pouvait signifier.
— Je ne suis pas experte en bois, mais si on n'entend pas de gros “crac” on devrait pouvoir monter. Surtout que l’étage semblait plus épargné de mémoire.
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - AS — Luna Seytenn:
Un peu avant l'attaque du camp commun...
La rosée du matin était encore présente sur le feuillage de la forêt, alors que l’air frais de la nuit était encore transporté par une légère brise. Luna avançait en silence parmi les fourrées alors qu’elle pouvait profiter de ce silence qu’offrait l’éveil de la nature. Un silence apaisant alors que la jeune femme se sentait aux portes de la guerre. Elle et les siens avaient rejoint TonDC quelques jours auparavant, répondant alors à l’appel de Lexa, réunissant l’armée de la Coalition. Un appel qu’elle avait redouté, mais qui allait prouver à tous que Floukru avait tout autant sa place au sein de cette alliance que n’importe quel autre clan. C’était pour faire honneur aux siens, et les incités à se battre aux côtés de la Heda, que Luna avait fait ce choix que d’être elle-même présente. Rester terrée, bien en sécurité au milieu des eux, lui semblait impossible alors que ses guerriers risqueraient leur vie.
La Natblida savait qu’il était dangereux pour elle de quitter la sécurité de son clan et de se rendre à un tel regroupement d’armée. Elle n’était pas naïve de croire qu’elle serait acceptée par tous et elle restait cette “Traitre à son sang” aux yeux de tous et les années passées n’effaceront jamais cette opinion que bien des personnes avaient à son encontre. Et pourtant, ce risque constamment présent n’avait pas altéré la décision de Luna. Elle se refusait de vivre par la simple pensée que, quelque part au sein de la Coalition, quelqu’un puisse vouloir effacer cet affront qu’elle avait fait des années plus tôt et qu’elle assumait pleinement. Au contraire, elle se considérait comme légitime de mener les siens au même titre qu’un chef de guerre puisse mener ses troupes. C’était le devoir d’un chef, que de prendre ce risque. Car après tout, si le roi ne bouge pas, en quoi ses troupes seraient obligées de le faire ?
Mais ce retour sur les terres de Trikru avait réveillé une part du passé de la jeune femme. À côtoyer les autres clans, elle avait vu, entre autres, ce symbole qui avait été sien autrefois. Podakru, le clan l’ayant vu naître et à qui elle avait privé toute chance d’obtenir la Flamme en supprimant son propre frère. Sa main avait été celle tenant la lame ayant ôté la vie de son cadet alors qu’un bain de sang avait commencé. Le Conclave avait été le sien et elle avait eu dans l’idée d’en être la seule ressortissante. Seulement, alors que ce sang commun au sien gouttait au sol et qu’elle faisait face à Lexa, la conscience de l’enfant qu’elle avait été l’avait révulsé et fait prendre la fuite. C’était ainsi qu’elle avait changé ce destin qui l’attendait. Qui sait ce qu’elle aurait pu devenir si elle avait affronté la Trikru dirigeant aujourd’hui la coalition ? Les esprits des anciens commandants lui auraient-ils choisi elle plutôt que Lexa ? Personne n’avait la réponse à cette question, bien que Luna avait conscience qu’elle aurait eu toutes ses chances. Mais une certitude était fondée. En fuyant ce Conclave, elle avait brisé tout espoir à Podakru de voir l’un des sien être béni par cette flamme et elle avait trahi son propre clan. Et si cette pensée devait la briser ou l’anéantir, il n’en était rien. Elle avait trouvé sa place dans un tout autre endroit, parmi des reclus de différents clans, fondant ainsi Floukru.
Étrangement, la Natblida repensait à tout cela, alors qu’elle se rendait aux abords de la rivière. Armée d’une lance, elle avait voulu profiter de ce calme ambiant pour ramener un peu de poisson auprès des siens. Elle repensait à cette ironie de mener Floukru sur les eaux, alors qu’elle venait d’un clan ayant un certain lien avec l’eau. C’était à croire que, qu’importe sa provenance, cet élément serait toujours une part d’elle. Des lacs, elle était passée à la mer, dont les vagues avaient été fortes d’instruction. La vie était telle un océan, qu’importe ce que l’on faisait, il était impossible de se mesurer aux éléments. Simplement se laisser porter jusqu’à ce que la tempête laisse place à une eau limpide et claire.
Et les eaux de la rivière reflétaient d’ailleurs ce calme présent. Seuls les remous du courant offraient ce doux clapotis, alors que Luna avait pris place sur un promontoire rocheux. Alors que ses yeux étaient à la recherche de ce pourquoi elle était ici, le moindre de ses sens restaient aux aguets. Elle n’oubliait pas qu’elle était en terrain découvert et qu’avec cette armée si proche de cette Montagne maudite, les démons pouvaient rôder. Ainsi, c’était cette concentration sur son environnement qui permit d’alerter la Floukru. L’impression de ne pas être seule, un sens qu’elle avait aiguisé dans sa jeunesse, quand elle n’était encore qu’une vagabonde. Méfiante, ses yeux avaient quitté le reflet de l’eau pour mieux détailler la pénombre des bois. Guetter si quelqu’un était là et être prête à faire face à la moindre des situations. Car si elle se méfiait de la présence des démons de la Montagne, elle se méfiait aussi des animaux sauvages. Croire que l’être humain était le plus dangereux des lieux étaient une bien piètre erreur.
— Montrez-vous.
Luna s’était finalement redressée, attendant de voir qui se montrerait à elle. Peut-être son intuition était-elle infondée, mais elle en doutait. Alors que la forêt savait se montrer dangereuse, elle le devenait bien plus avec la présence de tant de guerriers. La Coalition avait beau offrir la protection d’une alliance, les esprits belliqueux étaient parfois bien plus difficiles à dompter. Elle en avait eut l’exemple même avec un des siens, quelques jours plutôt. Ainsi, elle préférait laisser champ libre à ses hypothèses plutôt que de se faire avoir comme une novice.
Mais elle finit par voir celui ayant alerté ses sens. Une stature qui lui était que trop bien connu et qu’elle n’avait pourtant pas vu depuis des années. Seytenn, celui étant désormais le chef de Podakru, un frère pour elle, mais qu’elle n’avait plus revu. C’était par le biais de son ambassadeur qu’elle avait appris cette élévation pour lui, alors qu’elle était régulièrement avertie des changements au sein de la Coalition. Elle compensait son absence sur Terre cette curiosité afin de ne pas tomber des nus. Mais si elle avait été proche de Seytenn par le passé, elle redoutait aujourd’hui une entrevue avec lui. Elle avait pris soin de ne pas croiser Podakru depuis son arrivée à TonDC de par les conséquences de sa fuite. Et pourtant, elle restait sereine face à celui qui dirigeait ce qui avait été autrefois son clan. Elle ne le craignait pas, et elle ne comptait guère baisser les yeux.
— Ai-je des raisons de m’inquiéter de ta présence ?
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - AS — Luna Lexa:
Oui, il fallait espérer. L’espoir était d’un grand soutien aux yeux de Luna. C’était ce qui l’avait poussé à accomplir ce qu’elle avait fait jusqu’à aujourd’hui. Espérer offrir ce que le monde semblait garder précieusement, cette possibilité de vivre au lieu de survivre. Alors elle espérait que Lexa puisse offrir l’avenir désiré grâce à ces alliances, réussir à calmer la hargne de certains clans néophobe et ainsi transformer cette trêve avec Skaikru en quelque chose de plus durable, de plus concret. Cela serait le plus utopique pour tout le monde alors qu’il serait malheureux de s’allier dans cette guerre pour mieux s’affronter par la suite. Mais la jeune femme n’était pas naïve, tout comme le reste de ces guerriers, elle était une native ayant grandi dans ce monde sauvage. Des amis d’un jour pouvaient s’entretuer dès le lendemain pour une simple discorde. La violence était dans leur sang à tous et l’arrivée de Skaikru avait fait bien trop de remous pour être aimé de tous.
Mais il y avait cet ennemi commun, cette Monatgne se dressant comme le Nemesis de tout peuple foulant les terres Trikru. Un adversaire de taille dont en vérité personne ne savait rien. Luna l’avait toujours vu comme cette bête du Gévaudan utilisée pour effrayer les plus jeunes se disant impossible à effrayer. On parlait de démon, faisant des ravages dans leurs rangs et dont personne ne pouvait s’échapper. Et si Luna n’avait jamais vu ces fameux démons, elle ne pouvait que s’en représenter comme une image mystique de créature de l’ombre, planant sur eux et prêt à s’abattre. Ainsi, la Floukru avait eu un hochement de tête à l’évocation de cette porte. La prise d’une forteresse même. Faite tomber la porte et ainsi l’armée pour franchir les murs, telle la vague d’un tsunami brisant des fortifications.
Luna n’avait guère pu s’empêcher de sourire à la remarque de Lexa et cette évocation du passé. Il est vrai que lorsqu’elle était novice, elle était loin d’être cette pacifiste dans l’âme qu’elle était aujourd’hui. Tout le contraire même, alors qu’elle ne craignait pas cet avenir qui les attendait tous.
— Que veux-tu, je dois être une révoltée dans l’âme pour bouleverser nos traditions.
Et cela avait d’ailleurs été une offense pour son clan d’origine, alors qu’elle avait quitté le Conclave sans plus de cérémonie. Ce jour-là, elle avait su qu’elle ne pourrait pas faire marche arrière, que toute sa vie en serait chamboulée.
— Je dois t’avouer que des fois je me demande ce qui m’a fait prendre une telle voie. Ce ne sont pas vraiment les Fleimkepa qui nous ont appris à délaisser la violence. Et à juste titre alors qu’en fin de compte la guerre nous rattrape inlassablement.
C’était peut-être cette lassitude qui l’avait poussé à prendre cette voie de la paix. Bien que la mort n’était pas ce qui l’avait poussé à fuir le Conclave, bien loin d’en avoir peur, il y avait eu une brusque prise de conscience qu’elle n’expliquait pas. Mais en aucun cas elle n’avait voulu braver un quelconque honneur, et elle ne pouvait que remercier Lexa d’avoir fait preuve de clémence à ce sujet, sans quoi la jeune femme ne serait plus là pour s’entretenir avec la Heda.
— Je sais que la paix n’est qu’utopique en fin de compte, elle n’est pas faite pour durer et finira toujours par éclater. Mais entre ce que tu as fait avec la Coalition et ce que j’ai pu voir à Floukru, nous avions tort de croire que la violence est l’unique réponse à nos problèmes.
Même si, parfois, elle était indéniable. Comme avec l’ennemi actuel ou, après tant d’années de conflit, Luna n’était pas naïve à croire qu’une simple discussion autour d’accord pouvait régler le problème. Mais le bain de sang ne devait pas l’être non plus, tout n’était qu’une question de bonne volonté de chaque partie. Seulement, il ne semblait guère possible de discuter avec ce lieu si mystérieux pour eux.
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - AS — Luna Roan:
Ces propos que Luna tenait aujourd’hui à Roan, elle n’était pas certaines qu’elle aurait eu les mêmes bien des années avant. Ce n’était pas réellement ce qu’on lui avait appris, que chacun était libre de changer selon son bon vouloir et qu’il était humain de l’accepter. On lui avait inculqué l’enseignement d’une guerrière ne devant pas se laisser corrompre par la faiblesse de ses sentiments. Être impitoyable avec ceux pouvant se montrer faible. Et désormais, c’était tout l’inverse. Elle était bien plus soucieuse de l’être humain et de sa nature, que de ce qu’il y avait à gagner en allant combattre au front. C’était sur cette philosophie que ses pas l’avaient mené à recueillir ceux aspirant à une autre vie que celle qui leur avait inculqué. C’était en partie pour cela qu’il lui semblait normal de tendre la main à ce prince, malgré son origine Azgeda. Après tout, on lui avait bien tendu la main quand elle était recherchée pour trahison envers son sang.
Elle n’était pas réellement surprise d’entre Roan évoquer son point de vue. Ce qui la surprenait pourtant, c’était le fait qu’il le reconnaisse. Qu’il sous-entende qu’elle ne devrait lui apporter cette aide pour avoir craché sur Floukru. Ne disait-on pas les Azgeda bien trop fière pour reconnaître leurs erreurs ? Tout comme les autres, Luna avait certains préjugés de par ce qu’il se disait sur chaque clan. Des préjugés dont elle avait décidé de ne pas tenir compte, afin de ne jamais donner l’occasion de se saisir d’un bâton pouvant battre les siens.
— Merci. Tu n’es pas le premier, ni le dernier à dire du mal de Floukru. Si je devais garder rancune de tout le monde pour ça, nous n’aurions jamais rejoint la Coalition. Si on veut qu’il y ait de la tolérance, nous devons aussi savoir encaisser sans rien dire.
C’est pour cela qu’elle n’avait guère apprécié de voir le jeune Floukru s’en prendre à Roan. Peut-être avait-il un grief justifiant son geste, mais ce n’était pas une raison pour agir ainsi, il aurait dû garder son sang-froid. Luna ne voulait pas que les siens se fassent remarquer car, comme le soulignait si bien le prince de la Nation des Glaces, le clan associés aux bateaux avait déjà ses détracteurs.
— Nous avons tous nos torts, personne n’est parfait. Maintenant il ne tient qu’à nous de savoir quelle place leur donner dans nos vies.
Elle avait remercié Roan après qu’il ait évoqué sa sagesse. Et pourtant, la Natblida ne se considérait pas comme cela. Parfois, il lui arrivait de se questionner sur ce mode de vie qu’elle avait adopté et cette sorte de philosophie qu’elle partageait volontiers. Était-ce réellement ça qui allait l’aider ou ne faisait-elle que se leurrer en camouflant la véritable nature de ce monde ? Chacun possédait sa propre sagesse et tous étaient libre de l’exploiter selon la pensée de chacun.
Elle le remerciait aussi de cette mise en garde, que de n’accueillir aucun autre Azgeda. Il avait raison, il pouvait être dangereux pour elle de le faire, alors elle ferait dorénavant plus attention. Par respect pour cette bienveillance dont il faisait preuve et pour la survie des siens. Elle ne doutait pas que, malgré la protection qu’offrait la Coalition, certains pouvaient y voir l’occasion de régler leur vision quant à la présence de Floukru. Et il était hors de question qu’elle risque la vie des siens à cause de cette volonté à vouloir tendre la main. Ils le feront bien assez face à la Montagne par la suite.
La suite de la mise en garde la laissait attentive. Même si la méfiance était primordiale pour elle, elle savait qu’elle pouvait prendre des risques en aidant n’importe qui. Entendre que Azgeda savait parfaitement dissimuler ses espions n’étaient pas une surprise, c’était le principe même d’un espion que de savoir se fondre dans la masse. C’est pourquoi, elle comptait bien relayer cette mise en garde aux siens, que de faire attention à ce qu’ils pouvaient bien dire ou faire. Une langue un peu trop pendue pouvait donner des informations primordiales quant à son peuple et si la Natblida n’avait pas eu à s’inquiéter jusqu’à ce jour, c’était bien par ce principe de ne jamais trop en dire.
— Très bien, j’avertirais les miens de rester sur leur garde. Même si nous savons nous défendre, je ne veux pas risquer de vie inutilement alors que cette guerre contre la Montagne en prendra suffisamment dans les prochains jours. Et si un espion a décidé de s’infiltrer parmi nous, dans ce cas je lui conseille de directement venir me voir.
Luna avait peut-être abandonné la violence au profit d’une vie plus sereine, elle n’en restait pas moins une très bonne louve quand il fallait protéger les siens. La jeune femme ne se vantait pas d’avoir le dessus dans toutes les situations possibles, mais il était certains qu’elle ne laisserait pas tomber son peuple si une quelconque personne se montrait hostile. Elle était attentive à chaque nouvelle personne rejoignant la plateforme, connaissant ce risque que l’on puisse se jouer d’elle pour mieux la faire tomber. L’un des principales raisons la faisant malgré tout continuer son entraînement, que de vouloir s’assurer d’être apte à défendre la plateforme le jour où celle-ci subira un assaut.
Mais le prochain assaut ne concernait pas Flourkru. C’était pour la Montagne que le peuple des bateaux avait rejoint les terres de la Coalition et Luna n’avait aucun problème à justifier leur présence. Il est vrai qu’elle aurait préféré être oubliée dans cette histoire, pouvoir rester loin de tous ces problèmes, mais jamais elle n’aurait pu vivre avec ça. Telles étaient les règles de la Coalition, s’ajoutant aux raisons qu’elle donnait. Comment pouvait-elle prétendre agir au mieux pour son clan si elle ne faisait rien contre un ennemi pouvant tout de même les atteindre ? Elle était certaine que certains s’étaient porté volontaire par envie de vengeance après la disparition d’un proche liée à une attaque de démon. Or, si elle avait eu la chance de ne jamais être la cible, ce n’était pas le cas de tout le monde.
— Je n’ai demandé que des volontaires conscients de ce qui nous attendait. Je ne pense pas que ce soit louable ou autre. C’était l’une des conditions pour faire partie de la Coalition. J’ai été transparente avec eux et ils ont été plus nombreux que ce que je pensais.
Car forcer la main n’était pas une solution pour la Floukru, à moins de vouloir des désertions et en payer le prix. C’était ainsi qu’on gagnait la loyauté de quelqu’un, en lui laissant le choix et sans le contraindre. Si ce n’était pas une science exacte, Luna souhaitait tout de même l’appliquer.
Elle eut un nouveau sourire, plein de bienveillance à l’entente de la question. Si Roan pouvait changer ? Elle n’avait pas réfléchi bien longtemps pour cette réponse qui lui semblait évidente. Tout le monde pouvait changer, il fallait seulement avoir la volonté de le faire.
— Mais la nuit peut s’éclairer avec un nouveau cycle lunaire. Nous ne sommes ni blanc, ni noirs, mais une nuance de couleur. On apprend aux Natblida à être des tueurs dès leur plus jeune âge, à ne pas faire preuve d’état d’âme. Vous, les Azgeda, on vous demande d’être des guerriers impitoyables, comme bien d’autres clans. Et pourtant, partout nous avons des personnes différentes, aux opinions différentes et aux choix parfois opposés. Je pense que même la plus noire des âmes peut changer. Qu’est-ce qui t’empêcherais d’être celui que tu veux être ?
Elle avait planté son regard dans le sien en disant cela, cherchant à déchiffrer ce qui pourrait lui faire penser qu’il ne pouvait pas changer. Peut-être était-ce idyllique que de penser ainsi, mais pour avoir entendu certains Floukru évoquer leur passer et voir ce qu’ils devenaient aujourd’hui, elle en était intimement convaincue.
Et le voyant accepter son aide, Luna s’était emparée de l’aiguille. Dernière étape afin que le prince soit de nouveau sur pied, et aussi la plus simple. Cela n’allait guère lui prendre bien longtemps de refermer la plaie afin d’éviter d’empirer la situation. Il était désormais tiré d’affaire sur ce point.
— Ce n’est pas impossible. Cela prend du temps, mais je pense pouvoir affirmer sans me tromper que l’on peut changer. Qui pourrait t’en empêcher ? Même si tu es pour l’heure prisonnier de Lexa, tu restes maître des choix quant à ce que tu veux devenir. Tu aurais très bien pu profiter de cette main que je t’ai tendue pour causer du tort à Floukru.
Tout le monde avait le droit à une seconde chance. Là encore, peut-être pouvait-elle être naïve de le penser, mais elle se plaisait à se dire que c’était ainsi que l’humanité devait évoluer. Profiter des erreurs du passé pour mieux avancer par la suite, mais encore fallait-il avoir cette motivation qui pouvait permettre de tant changer.
— Qu’est-ce qui te pousse à changer ? Qui te donne cette envie de faire les efforts nécessaires pour évoluer ?
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Nemyt Luna:
Chaton, cela faisait bien des années qu’on ne l’avait pas appelé ainsi. En réalité, personne d’autre que Luna ne l’avait fait, alors que la jeune femme avait connu bien des personnes. Certaines mêmes avaient comptées plus que d’autres, mais nulles ne l’avaient aidé comme la Floukru l’avait fait. Alors qu’elle aurait pu devenir la cible de prédateur, blessée comme elle l’avait été, la Natblida chassée l’avait aidé à se relever. Elle l’avait accompagné dans sa guérison et c’était suite à cela qu’elles s’étaient toutes deux séparées. Chacune prenant une voie lui correspondante, mais qui ne leur permettait guère de se revoir. Plus d’une fois la vagabonde avait repensé à la douce Natblida l’ayant accueilli, d’abord sous cette identité d’Ingranronakru, avant que la vérité ne soit dévoilée. Une époque où Nemyt n’était pas encore cette impitoyable vagabonde sans foi ni loi, mais où il lui arrivait parfois de ressentir un certain scrupule à mentir aux personnes lui ayant donné leur confiance. Elle avait souri à l’entente du surnom, mais c’était l’un de ces sourires montrant de l’amusement et une fausse exaspération. Elle avait toujours vivement réagi lorsque Luna usait de cette appellation, démentant dure comme fer qu’elle n’était pas un chaton. — Gardons simplement le Nemyt. Je crois que le chaton n’est plus de circonstances. Et éviter ainsi de se sentir décrédibiliser. Certes quand elle était plus jeune, il lui arrivait de miauler plutôt que de rugir. Seulement aujourd’hui, c’était l’inverse. Ses miaulements n’étaient plus et désormais elle savait se faire menaçante quand elle le voulait. Mais face à Luna, elle n’avait guère besoin d’avoir une telle attitude alors qu’elle se savait redevable de la Natblida. Tous la maudissaient sur ces terres, mais pas la vagabonde. Nemyt n’en avait rien à faire que Luna ait transgressé une règle sacrée depuis la nuit des temps. Elle se contrefichait de ce titre que tous lui donnaient, de traître à son sang, alors qu’elle avait au moins eu ce culot d’agir selon sa propre opinion. C’était cela qu’elle aimait chez cette chef de clan, mais il y avait eu cette volonté de paix qui les avait séparés. Une paix que Nemyt ne pouvait vivre alors qu’au fond, elle avait cette âme de guerrière. La vagabonde n’était pas idiote. Elle savait que la présence des Floukru avait une part d’intérêt en ces lieux. Ce clan n’était pas apprécié au sein de la Coalition, ce chamboulement d’idéaux était bien trop important pour que les esprits belliqueux n’en veuillent. Elle-même avait dû mal à le concevoir, mais Nemyt savait aussi sa vision biaisée par ses pensées envers cette Coalition. Elle maudissait ce système et si elle parlait de choisir le bon camp dans cette guerre, la brune savait qu’elle le ferait uniquement pour sa survie. Si ça ne tenait qu’à elle, c’était avec certitude qu’elle se serait amusée du côté des Azgeda simplement par opposition à la Coalition. — Je suis certaine qu’ils ont tellement de clémence en eux, qu’ils oublieront leur rancune pour t’accueillir à bras ouvert. Elle avait compris l’ironie de la situation. Malgré toutes ces années, personne n’oubliait le passé de Luna. De son point de vue, ce comportement était idiot et dénué de bon sens. Pourquoi passer des années à tenir rancœur pour une chose ne les regardant pas ? Ce n’était pas comme si Luna allait être une menace pour Lexa, il fallait être idiot pour le penser. Peut-être la vagabonde se faisait une fausse idée sur le Floukru, peut-être tirait-elle de conclusion trop hâtive, mais elle ne voyait pas la Natblida fondre un clan pacifique pour ensuite déclarer la guerre à sa comparse. L’idée n’était pas réaliste. — Elle aurait pu te tuer, tout comme tu aurais pu le faire lors du Conclave. Elle t’en devait une, maintenant vous êtes quittes. Tu ne lui dois plus rien, pas besoin de se forcer. Bien qu’il y avait cette histoire d’allégeance et c’était peut-être pour cela qu’en fin de compte la brune restait la vagabonde qu’elle était. Pas d’obligation de rendre des comptes à quelqu’un, pouvoir être libre comme l’air et suivre qui elle voulait. C’était cette liberté qu’elle aimait et qui l’avait fait refuser la proposition de la Sang d’Ébène à l’époque. Même si elle se cachait sous une fausse identité, une fausse appartenance, comme pour combler un vide qui persistait. Un paradoxe qu’elle avait pourtant essayé de combler en tentant de s’installer dans une vie paisible. Mais quelle paix était possible lorsque la vérité la rattrapait ? Depuis, elle se savait traqué, mais en aucun cas elle s’en inquiétait. La loi du plus fort, tuer ou être tué, n’était-ce pas le résumé de sa vie depuis l’instant même de sa naissance ? Luna avait été la seule à réellement lui offrir une réelle stabilité. Nemyt s’en était rendu compte, bien plus tard, mais aujourd’hui elle n’était pas certaine de réellement vouloir de stabilité. Elle s’y était faite, à cette vie où elle ne savait jamais de quoi serait fait le lendemain, si elle passerait une nuit paisible ou agitée. Il n’était pas rare pour la jeune femme de ne pas pouvoir fermer l’œil pendant plusieurs heures et elle chérissait généralement ces instants où elle se savait en sécurité le temps de se reposer. Ainsi, l’offre de la Natblida était la bienvenue auprès de la vagabonde, et pourtant elle se savait hésitante à l’accepter. Rien n’était perceptible de cette hésitation, mais la brune avait horreur de dépendre de quelqu’un. Alors elle avait joué une autre carte qu’elle savait magnifiquement manier, ce trop-plein d’assurance dont elle se revêtait, bien qu’elle savait qu’envers Luna cela ne servait à rien. Simplement sa façon de jouer sur cette situation où la réponse était évidente. Elle n’avait aucun endroit où aller. — Ne crains-tu pas que je puisse être missionnée par l’ennemi pour en apprendre plus sur la possible défense de la Trikru ? Elle s’était avancée lentement, sûrement, jouant un jeu. Elle n’était pas une menace pour Luna, ne cherchait pas à l’être, mais ce jeu l’amusait et lui permettait de faire preuve d’une fausse mauvaise foi. — Comme tu l’as si bien dit, Nia possède déjà sa propre Natblida, ainsi vous êtes tous une menace pour elle. Elle susurrait ses mots, mais Nemyt n’était pas naïve. Elle se doutait que ce jeu serait découvert par la Floukru et c’était ainsi, qu’après s’être plutôt bien rapprochée, elle avait finalement écarté les bras pour signifier sa situation. — Mais tu as raison. Je n’ai nul endroit où aller depuis que j’ai quitté Polis. Une mauvaise affaire vois-tu. Et je pense que ce brave cheval mérite un peu de repos. Elle aussi, mais la vagabonde répondait positivement en se justifiant par la présence de son équidé. Un véritable esprit de contradiction chez elle, mais on ne se refaisait pas.
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Luna marquait un point. La Coalition était vitale pour Floukru ayant besoin des denrées des divers clans pour survivre. Si la mer lui offrait la protection nécessaire afin de ne pas craindre un potentiel ennemi, autre que les éléments, elle les privait des ressources nécessaires à la survie d’un peuple. C’était là tout l’avantage d’une telle alliance, qui pourtant déplaisait à Nemyt. Elle n’aimait pas se sentir dépendante, alors devoir prêter allégeance, était certainement la pire des entraves à ses yeux. Ainsi la jeune femme admirait tout de même la Floukru. Réussir à oublier les propos qui lui étaient tenus, sacrifier certaines de ses valeurs, pour le bien d’un peuple devenu le sien, c’était des plus louables à ses yeux. Luna aurait eut mille et une raison de vouloir rentrer dans son clan, laissant ainsi ce capharnaüm se régler sans elle. Mais non, elle se trouvait là, tel un poste d’avant-garde pour celle qui avait ce titre de Heda. — Et elle ? Se sent-elle redevable de ces risques que tu prends pour elle ? Des valeurs que tu romps en faisant la guerre alors que tu aspirais à une vie de paix ? Il n’y avait plus d’ironie cette fois, mais une réelle interrogation. Nemyt ne voulait pas mettre la Floukru face à des erreurs de choix, mais elle se demandait les conséquences de ces décisions. Heda se croyait donc si puissante qu’elle demandait à certains de changer leur nature pour ses beaux yeux ? S’en était pitoyable pour la vagabonde. Un chef ne devait pas faire de telle demandes, mais accepter que chacun puisse vivre selon ses propres valeurs. Mais encore une fois la Natblida se montrait plus intelligente en évoquant une notion à laquelle la brune n’avait pas pensé. Oui, ne pas s’entre-tuer était certainement le mieux à faire. Elle avait raison sur ce point, mais en ces temps de survie, la tuerie était le mantra de bon nombre de personne. Le sien aussi alors que son quotidien reposait sur le meurtre et la trahison. Tel était le credo de celle qui n’avait aucune attache, aucun endroit à rejoindre le soir et qui avançait selon les contrats qu’elle pouvait avoir. Et étrangement, ils semblaient se faire rares en ces temps troubles. — Nous serions plus intelligents mais aussi plus faibles à trop user de clémence. Regarde, cette indulgence a couté Polis aux Trikru. Si Lexa avait tué Nia lors de ses premiers crimes, tu serais en sécurité avec les tiens. Et pas là, à lui parler. Elle s’en rendait compte à l’instant où ses propos franchissant ses lèvres, que c’était grâce à cette guerre qu’il lui était possible de retrouver Luna. Après tant d’années, elle était l’une de ces rares personnes à encore hanter l’esprit de la vagabonde, et ce n’était que maintenant qu’elle s’en rendait compte. Mais cette remarque qu’elle se faisait, elle l’avait bien vite dissimulé sous son attitude assurée. Ce jeu de séduction, qu’il lui était si aisé d’adopter, lui permettait de mettre le moindre de ses doutes de côtés. Elle évoquait cette possibilité d’être peut-être du camp adverse, que tout cela n’était qu’un piège, alors que pas un instant, elle n’avait imaginé tromper Luna. Cela lui semblait impossible alors qu’elle avait été celle l’ayant aidé à se relever lorsqu’elle pensait qu’elle n’était plus bonne à rien. Et pourtant, le sous-entendu était présent, elle s’en amusait en laissant traîner le doute tout en ayant cette posture lui donnant la maîtrise. Tout cela était un jeu pour finalement avouer à demi-mot que, pour la troisième fois, Luna avait raison. Elle n’avait nulle part où aller. Soudainement, Nemyt vit le paysage tourner et elle sentit sa tête se poser sur la litière des bois. Avant qu’elle n’ait eut le temps de comprendre, Luna avait renversé la situation en la faisant basculer et, d’un bref mouvement d’épaule, la vagabonde compris qu’elle avait les bras immobilisés. Une seconde, elle avait paru surprise, avant que, de nouveau, son sourire plein d’assurance avait trouvé refuge sur son visage. La Floukru répondait alors à son jeu ? C’était parfais. Son regard s’était empli de défi. Ainsi, elle n’était pas une menace pour elle ? Légèrement, la vagabonde avait bougé ses hanches afin de tester sa mobilité. Elle avait fini à terre plus d’une fois, elle ne se sentait pas en mauvaise posture. Pourtant, alors qu’elle eut à peine le temps de répondre quoi que ce soit, elle sentit les lèvres de la Floukru contre les siennes. Un contact bref, mais qui eut l’effet de lui faire fermer les yeux jusqu’à ce que la Natblida rompt le baiser. Ce fut bref, mais suffisamment intense pour chasser toute malice des yeux de Nemyt. L’incompréhension avait pris place, les questions se bousculant dans son esprit. Comment ? Pourquoi ? Si elle avait déjà séduit certaines personnes, usant de charmes et baiser pour mieux les berner, elle doutait que ce soit cela pour la Floukru. Durant ce léger temps d’incompréhension, elle sentit la prise disparaître de ses poignées, le visage de la Sang d’ébène quitter son champ de vision. Ses pensées étaient si criardes dans ses yeux ? La vagabonde se redressa sur ses coudes, refusant de rester silencieuse plus longtemps et glissant son regard sur celle à l’origine de son incompréhension. — Je... Luna... Elle en perdait ses mots. Elle ne savait pas quoi dire, quoi penser, craignait que le moindre de ses propos ne blesse celle qu’elle avait toujours appréciée. Mais ce silence était tout autant blessant... Elle qui était si sûre d'elle habituellement, elle se sentait hébétée, impuissante. Aucun mot ne lui venait alors, qu’avec cette distance s’imposant, elle ressentait comme une déchirure quelque part en elle. Déchirure qui lui fit se mordre la lèvre inférieure, cette lèvre où elle avait encore cette impression de sentir la chaleur de celles de son aînée. — Luna... Pourquoi ? Pourquoi était-ce si soudain ? Peut-être la question la plus inquiétante pour elle. La dernière fois qu’elle avait vu la Natblida, celle-ci partait mener son nouveau peuple en sécurité. Il n’y avait plus jamais eu de contact et, soudainement, une vérité s’installa chez la vagabonde. Cette absence de contact... N’était-ce pas volontaire de sa propre part afin d’essayer d’oublier celle rejetée par tous ? Une volonté de la vagabonde refusant la moindre attache ? — Je ne veux pas que tu t’en ailles Luna. Nemyt ne voulait pas qu’elle ait peur, qu’elle veuille prendre la fuite. Elle était perdue, elle avait besoin de comprendre.
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Elle ne voulait pas effrayer Luna. Ce n’était pas dans son intention alors que, pourtant, son regard venait d’évoquer toute l’incompréhension régnant chez elle. Alors qu’il était difficile de la déstabiliser jusque-là, un simple baiser, un effleurement de lèvres avait fait tomber toutes ses barrières. Elle avait cette impression d’être à nue devant la Natblida, et avait senti son cœur se serrer alors qu’elle avait pris son recul. La vagabonde avait essayé de dire quelque chose. D'exprimer ce qui la traversait. Seulement, un bégaiement avait été sa simple réaction alors qu’il lui semblait impossible de trouver ses mots. Impossible d’évoquer ce qu’il venait de se passer alors qu’elle-même ne savait guère quoi penser. Maudit esprit, ce n’était pourtant pas son premier baiser, pas la première fois qu’elle ressentait quelque chose, alors pourquoi lui était-il impossible de dire quelque chose de cohérent ? Ses paroles suivantes, cependant, firent mouche. Elle ne voulait pas voir Luna partir, pas ainsi alors qu’elle était perdue. Ayant fini de stabiliser sa position, incapable de réellement se relever et profitant alors de la stabilité du sol pour rester assise, Nemyt la vit se figer. Si elle lui demandait de rester, elle n’avait pas su quoi ajouter d’autres que cette simple question. Pourquoi, un bien grand mot à l’origine de bon nombre de craintes. Mais pourquoi l’avoir embrassé maintenant alors que chacune menait sa vie de son côté ? Des vies diamétralement opposées alors que l’une vivait paisiblement sur un océan pendant que l’autre manquait de perdre la tête à chaque rencontre ? Elle n’avait rien ajouté d’autres. Désormais silencieuse, ses yeux ne pouvaient s’empêcher de détailler la Floukru face à elle. Observer ce langage si propre au corps et outrepassant les plus sincères paroles. Il ne lui fallut pas longtemps à attendre à la vagabonde avant d’avoir une première réponse. Si elle avait su calmer cette inquiétude présente dans ces yeux, elle n’était plus habitée par ce surplus d’assurance donc elle aimait se vêtir. Elle avait presque repris cette attitude de chaton lui ayant valu ce surnom il y dix ans de cela. Alors elle lui avait dérobé son cœur ? Sans même le savoir, alors qu’elle n’était qu’une enfant innocente souhaitant survivre dans un monde ne voulant pas d’elle, elle avait ravi le cœur d’une adolescente en fuite. Elle pouvait être fière de cela, mais elle se rendait surtout compte de ce mal qu’elle avait dû causer sans le vouloir. Luna avait sacrifié son amour pour lui permettre de vivre libre et pas un instant la vagabonde ne s’en était doutée. Elle-même avait réussi à se convaincre que ce passage n’était qu’un pan de son histoire, un pan appartenant au passé n’ayant plus d’influence sur l’avenir. Quelle idiote qu’elle avait été. Les derniers mots de la Natblida firent réagir Nemyt. Ne pas être légitime, à cause, de la couleur de son fichu sang ? C’était cela qu’elle interprétait, ni plus ni moins. Ses sourcils s’étaient froncé une fraction de secondes avants qu’elle ne trouve la volonté de se redresser. Elle n’était pas d’accord avec cela. Luna n’avait pas à se considérer comme une traître à son sang, pas alors que Lexa l’avait gracié de ce “crime”. — Et alors ? Tu es une traître à ton sang alors que je suis qu’une vagabonde, une sans clan. Si tu n’es pas légitime, alors qu’est-ce que tu dois faire pour l’être ? Lexa s’en fou que tu sois une Natblida, les autres clans ne peuvent pas toucher à Floukru grâce à cette alliance qui te protège. En quoi la couleur de ton sang doit définir tes relations ? Encore, je serais Heda, je ne dis pas, mais tu le sais que mon sang est rouge. C’était son aîné qui avait eu cette malédiction d’avoir son hémoglobine aussi noire que la nuit, pas elle. Presque instinctivement, Nemyt avait retrouvé une part de son assurance. Certes, Luna avait raison. Il y a dix ans, elle aurait été incapable de savoir si elle avait des sentiments. Mais se voir réagir ainsi, voir Luna aussi apeurée qu’une proie acculée, elle se le refusait. Tout son être le refusait. N’était-ce pas un signe de ce qu’elle ressentait ? Alors elle s’était rapprochée, d’un pas assuré cette fois. Non, Luna ne devait pas se sentir illégitime. — Tu es en droit de vivre la vie que tu souhaites, légitiment. C’est la tienne, pas celle des autres. Mais tu as raison. Nous avons deux vies différentes. Tu as su chasser cette obscurité qui me guide encore. Tu as réussi à accepter la paix alors que je me délecte de cette guerre qui explose. Mais qu’est-ce que cela change ? Sans cette guerre, nos routes ne seraient pas recroisées. Elle avait mis les mots sur sa pensée passée. Oui, sans ce conflit ouvert entre Trikru et Azgeda, Nemyt n’aurait peut-être pas revue Luna, n’aurait peut-être pas découvert cette attache qui s’était créée malgré elle. — Ne fuis pas s’il te plaît. Alors qu’elle lui faisait cette demande, elle avait avancé son bras pour refermer délicatement ses doigts sur la main de la Natblida. Une prise légère n’obligeant à rien la Floukru, mais un geste empli d’une tendresse habituellement dissimulé chez la vagabonde.
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Nemyt avait repris du poil de la bête. La stupeur passée, elle avait réagi et exprimé son point de vue suite aux propos de Luna. Elle ne supportait pas de savoir que l’on se bridait de par sa nature. Elle qui était née vagabonde, exilée dès sa naissance pour les actes de ses parents, elle était l’exemple même qu’il était possible de choisir soi-même la voie voulue. Après tout, elle n’avait aucun scrupule à se dire d’un clan l’ayant rejeté sans même la connaître. Alors pourquoi Luna devait-elle s’interdire une vie de par la couleur de son sang ? La brune refusait d’entendre parler de légitimité, refusait de savoir que la Floukru se privait d’une vie à cause de cette simple question. Et pourtant, il n’y a même quelques heures, elle n’avait aucune idée quant à l’existence de ce sentiment qui lui comprimait l’estomac, créant une boule d’anxiété en elle. Une boule qu’elle connaissait plutôt bien pour l’avoir déjà ressentie auprès d’une tout autre personne. Alors pourquoi était-elle effrayée ? Mais malgré cet effroi, Nemyt n’avait pas tourné les talons. Elle n’avait pas fui, préférant rejoindre son aînée pour l’implorer de ne pas s’en aller. Ce baiser, aussi bref qu’il avait été, elle en avait encore le goût sur les lèvres. Un léger goût sucré ayant réveillé comme des papillons en elle. Était-ce sa façon de lui dire ce qu’elle ressentait, en lui demandant de rester ? Très certainement. Une façon peu directe, mais représentant l’esprit parfois compliqué de la vagabonde. Il lui était difficile d’admettre ce qu’elle ressentait parfois, s’entourant d’une carapace inviolable. Sa bulle à elle, qui avait explosé sous ce geste si surprenant. Les doigts entrelacés dans ceux de la Natblida, elle avait doucement souri à ses paroles. Le contact de sa main sur sa joue, Nemyt la fit plus présente en appuyant légèrement dessus. Son pouce caressant la paume de Luna, elle se sentait touchée par ses dires. La Floukru l’aimait pour celle qu’elle était et non celle pour qui elle se faisait passer. Elle connaissait la véritable vagabonde cachée sous les traits durs qu’elle se donnait, Nemyt n’avait pas besoin de faire semblant. Et ses lèvres qui vinrent une nouvelle fois se sceller sur les siennes. Fermant les yeux afin de chasser les derniers doutes de son esprit, la vagabonde vint poser sa main libre sur celle de Luna. Comme pour l’empêcher de retirer cette source de chaleur contre laquelle elle prenait appui. La chaleur déversée par se baiser était des plus apaisant, comme une source chaude intarissable. Inconsciemment, Nemyt avait rapproché son corps de celui de la Floukru, réduisant le peu de distance entre elle pour une plus grande proximité. Ce ne fut qu’après de longues secondes, qu’elle mit fin à cet échange, non sans goûter une dernière fois la lèvre inférieure de Luna. Son regard sombre était plongé dans celui de la Floukru, comme pour s’y noyer. — Et que faisons-nous maintenant ? Elle avait murmuré ses quelques mots, comme pour empêcher la magie de cet instant s’envoler. — Luna, je ne veux pas que tu sacrifies cette vie que tu as su te créer simplement pour rester à mes côtés. Et j’aimerais t’accompagner jusqu’à cette terre exilée où tu vis mais... Nemyt savoura un instant le contact toujours présent sur sa joue. Luna l’avait très bien compris, nul besoin de mettre des mots. Ce n’était pas une vie pour elle et ce, même si elle faisait tous les efforts du monde. Elle appréciait de savoir que la Natblida ne voulait pas lui retirer sa liberté. Et pourtant, Nemyt ne voyait pas comment résoudre ce problème. Car si pour l’heure, Floukru avait un campement dans cette forêt, qu’en serait-il une fois Nia ou Lexa vaincu ? — J’ai peur de ce qu’il en sera une fois cette guerre terminée. Tu es là pour aider Lexa, mais ce conflit finira par prendre fin. Elle ou Nia l’emportera et tu finiras par reprendre la mer. Je n’ai pris parti de personne dans tout ça, car je ne peux ni choisir la Coalition, ni Azgeda. Et je ne veux pas que l’on soit séparé par ce refus de choisir. Quitte à parler à cœur ouvert, Nemyt exprimait ses craintes à venir. Elle ne voulait pas effrayer Luna, mais après avoir connu le désastre d’une première relation, elle avait besoin de sécuriser son cœur. Elle savait qu’elle n’avait pas à craindre la Natblida, mais qu’en était-il de sa crainte envers elle-même ? Elle avait ce besoin de se rassurer, de ne pas se précipiter alors qu’elle ne pouvait empêcher son regard de détailler chaque détail du visage de la Floukru face à elle.
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Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
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Ce regard sombre, qu’avait Luna, avait quelque chose de rassurant et de bienveillant. À la voir ainsi, Nemyt comprenait ceux la suivant. Elle était de ces chef sachant se faire respecter de par leur bonté et non la crainte qu’ils dégagent. Tout l’inverse de l’Azplana et même de la véritable Heda. Rien que sa présence était apaisante. La vagabonde l’avait déjà remarqué lors de leur première rencontre, mais ne pouvait que le confirmer alors que la Natblida avait su calmer ses craintes premières. Elle en avait encore, mais celles l’ayant figé auparavant s’étaient quelque peu dissipées. Et ce regard était si attirant... Nemyt avait eu ce doux sourire après avoir interrompu ce baiser afin de poser cette question lui brûlant les lèvres. Qu’en était-il maintenant alors que leur avenir était si incertain ? La caresse légère de la Floukru sur sa joue lui tira un léger frisson. Vivre le moment présent, c’était bien chose qu’elle ne savait guère faire. Elle avait essayé, mais indéniablement, elle finissait par toujours s’impatienter. Nemyt n’arrivait pas à ne pas envisager la suite, anticiper ce qui pouvait se produire, craindre ce qu’elle ne pouvait maîtriser et ne pas laisser simplement couler. Elle ne disait rien pendant que Luna tentait de la rassurer. Elle observait simplement la jeune femme, mémorisant le moindre trait de son visage. Elle avait bien changé depuis la dernière fois qu’elle l’avait vue, devenant une sublime femme dont le visage semblait avoir effacé la culpabilité du passé. C’était ça qu’offrait la voie de la rédemption ? — J’aimerais essayer de vivre le moment présent, ne pas me demander ce que demain me prépare. Mais à chaque fois que je l’ai fait, j'en ai payé le prix. Si le rapide baiser lui avait fait fermer les yeux l’espace d’une seconde, la vagabonde observait désormais le sol, comme si elle n’assumait pas ses paroles. Elle voulait suivre les conseils de Luna, envoyer au diable l’incertitude, mais baisser cette garde ouvrait la porte à ses ennemis, ceux la pourchassant pour un honneur bafoué, une offense à la mauvaise personne. Nemyt comptait bien plus de détracteurs que d’amis, expliquant cette solitude dans laquelle elle s’était enfermée. — Mais j’ai peur des victimes que va engendrer cette guerre froide. Je me fiche de savoir qui mourra de la main des hommes de Nia ou de Lexa, seulement j’ai peur de ce qui pourrait t’arriver. Je sais que tu es une Natblida, que tu as eu l’un des meilleurs enseignements, mais le pourquoi vous devez vous combattre est bien la preuve de votre vulnérabilité. Des Heda peuvent mourir, je ne veux pas que Nia s’en prenne à toi ou aux tiens. Elle se refusait d’imaginer cette possibilité, mais c’était pourtant le cas de ce qui pouvait bien arriver. Chaque guerre entraînait son lot de mort. Trikru contre Azgeda, l’arrivée de ces jeunes du ciel, l’armée levée contre le Mont Weather et aujourd’hui la prise de Polis par Nia. À chaque fois le sang avait été versé et parfois le sang de ceux ne le méritant pas. La guerre prenait toujours les plus méritants et il ne fallait pas être idiot pour se dire que certains profiteraient de ce conflit pour éliminer ceux qu’ils appréciaient le moins. Et malheureusement, Floukru était exposé dans ce cas. — Floukru va être une cible pour certains, tu serais bien plus en sécurité loin d’ici. Elle avait dit cela alors que Luna venait de lui voler un ultime baiser avant de s’éloigner. Se retournant pour lui emboîter le pas. D’abord hésitante, la vagabonde se mit à penser que ce qu’elle avait dit avait fini par faire fuir la Floukru. Quelle idiote elle avait pu être. Et quelle idiote elle était que de le penser alors qu’elle la vit s’arrêter prêt de sa monture. Ce cheval dérobé lors de son départ d’Ingranronakru qui la suivait fidèlement. Merci le sac de pomme l’ayant appâté. Une fois la surprise passé, un sourire légèrement mutin avait repris place sur son visage. — Parce que tu crois pouvoir te débarrasser de moi si facilement ? Sans compter que toutes ses affaires étaient avec sa monture. Alors la jeune femme ne se fit pas prier pour suivre Luna. Ce trajet lui permis incontestablement de reprendre ce poil si propre à son caractère, alors qu’elle s’était mise à surveiller les alentours. Il est vrai que rester ainsi à découvert n’était pas des plus sages, mais bien heureusement, elles n’eurent aucun accro jusqu’au campement portant l’emblème Floukru. Alors qu’elle vit les hommes de Luna s’approcher, devinant la future demande, Nemyt ne put s’empêcher de légèrement feuler, dissuadant de lui ordonner quoi que ce soit. Il était hors de question qu’elle se débarrasse de ses armes, même si elle avait toute confiance en la chef de ces lieux. Elle pouvait laisser son épée rangée contre les flancs de sa monture, mais cela ne voulait pas dire qu’elle était désarmée. Elle n’était même pas sûre de pouvoir faire le décompte de ses lames sans ôter le moindre de ses vêtements. Mais heureusement, Luna avait pris les devants et la vagabonde n’eut pas à se justifier, tandis qu’elle emboîtait le pas de la Natblida dans la tente. Là, elle put observer les lieux, représentant l’installation de la Floukru. Simple, mais certainement efficace pour elle. Nemyt resta d’ailleurs un instant sur le pas de l’entrée, pouvant ainsi se permettre d’admirer un peu celle l’ayant embrassé plus tôt. Seulement, elle ne resta pas bien longtemps immobile alors que la curiosité prit le pas en la voyant s’activer autour de ce qui semblait être une cage. Récupérant par la même un morceau de viande séché, là où Luna s’était servie, sans se faire prier, la vagabonde se mit à le mâchonner. — Qu’est-ce que c’est ? La brune prit ses aises en s’asseyant sur le lit de la Floukru, cherchant à voir ce qu’était le petit animal dont elle s’occupait. Elle avait accepté l’invitation à boire, récupérant le gobelet offert. Avec la viande séchée, c’était parfait.
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C’était une habitude chez Nemy, que de prendre ses aises sans le demander. C’était généralement une façon pour elle de tester sa position face à l’interlocuteur, voir qui avait le pouvoir en fin de compte, mais avec Luna, il en était tout autre. Il n’y avait aucune mise à l’épreuve d’autorité, de défi de lui faire la moindre remarque. Simplement la preuve qu’elle se sentait en confiance en sa présence, alors qu’elle n’avait plus à rester sur ses gardes face à un possible guet-apens. Preuve encore de cette confiance à prendre se verre tendue, sans craindre d’y trouver un quelconque produit nocif pour elle. Cela pourrait être possible, mais dans ce cas, elle prenait le risque au travers de cette gorgée prise. La méfiance n’était plus de mise entre elles deux alors que la vagabonde avait pu survivre grâce à son aînée. Et c’était sans compter la découverte de ce sentiment au travers des baisers échangés. Et puis il y avait cette bestiole que tenait la Natblida qui intriguait la jeune femme. Elle connaissait pas mal d’espèce, pour les avoir chassés ou croisés, mais du peu qu’elle vît, Nemyt avait dû mal à l’identifier. Heureusement, elle put en découvrir un peu plus sur cette boule de poil alors que Luna vint s’installer à ses côtés. Finissant sa bande de viande séchée, la vagabonde observa un peu plus le rescapé alors que la Floukru lui en apprenait plus sur sa condition. Il lui était déjà arrivé d’apercevoir des renards-écureuils, galopant entre les branches. Trop chétif à ses yeux, Nemyt ne s’y était jamais intéressée plus que cela. En tout cas, il n’avait guère l’air très sauvageon, ainsi logé dans les bras de la jeune femme, c’était même tout le contraire. Mais la vagabonde fit relever son regard vers la Floukru lorsqu’elle évoqua une comparaison qui fait écho à son esprit. — S’il est si semblable à ce chaton, il deviendra une véritable terreur en grandissant, tu peux me croire. Elle avait cette petite lueur de malice en disant cela. Nemyt comprenait bien qu’elle était ce fameux chaton, et elle devait avouer que Luna avait bien raison. Elle était tout autant vulnérable que ce petit lorsqu’elle avait rencontré la Floukru, mais pas aussi docile. Du moins, pas tant que ses premières défenses n’avaient pas été abaissées. — Tu aurais fait une Heda remarquable avec cette bienveillance. Tous ceux que je connais auraient laissé cette boule de poil là où elle était, voir aurait abrégé ses souffrances pour s’en nourrir. À d’autres, elle aurait rajouté que cette bonté la perdra, mais pas pour Luna. Nemyt était convaincu que c’était ce qui faisait d’elle celle qu’elle était aujourd’hui. D’ailleurs, elle avait même dû mal à imaginer la Natblida dans ce bain de sang qu’était le Conclave, mais elle savait aussi qu’un rien pouvait faire changer quelqu’un. Et c’était cette bienveillance qui rendait d’ailleurs Luna si séduisante. — Tu vas en faire quoi ? C’était plus fort qu’elle, que de demander alors que le petit animal allait rejoindre son petit cocon. La vagabonde cherchait à ne jamais s’attacher, mais sous cette carapace de tigre qu’elle montrait bien trop souvent, elle savait qu’elle avait un cœur plus tendre qu’elle ne le montrait. Question d’habitude, qu’elle laissait doucement tomber face à Luna. Et il n’y avait pas que cette carapace qui tombait, alors qu’elle put de nouveau goûter aux lèvres de la jeune femme. Un baiser enivrant, retrouvant cette légère touche sucrée. C’était si agréable, que sur l’instant, Nemyt ne se sentit pas basculer, finissant allonger sous la Floukru. Elle se laissait bercer par ce tendre baiser, mais lorsqu’elle sentit un premier frisson, électrisant, sous les premières caresses de la jeune femme, elle ne put s’empêcher de l’interrompre avec douceur. Posant sa main sur la sienne, la positionnant près de son cœur, et la seconde sur le visage de la jeune femme, elle lui sourit avec une tendresse secrète. — Je suis désolée. Je ne veux pas te peiner, mais... Mais plus personne ne l’avait touchée depuis sa dernière relation. Nemyt savait qu’elle n’avait rien à craindre de Luna, elle avait toute confiance, seulement, elle avait encore du mal à totalement se laisser faire. — Je veux m’ouvrir à toi, mais avant je dois t’expliquer pourquoi j’ai dû mal. Même si je sais que je ne risque rien avec toi, j’ai dû mal à faire taire mon instinct. La vagabonde avait plongé son regard dans celui de la Floukru. Elle avait toujours à l’esprit sa réaction lors de sa première surprise dans les bois, et ne voulait pas le reproduire. Alors, avant de laisser la jeune femme lui échapper, elle releva légèrement la tête pour venir l’embrasser brièvement. — La dernière personne à qui je me suis ouverte veut ma mort. J’avais décidé de me poser, de me créer une vie qui en fait ne sera jamais pour moi et quand elle a appris que je n’étais pas une Ingranronakru, comme je le prétendais, mais qu’une simple vagabonde, ça a été l’insulte ultime. J’ai soi-disant causé le déshonneur des siens et elle a décidé que je devais en payer le prix. Ironique finalement, que la chasseuse soit chassée, mais Nemyt se rendait compte que ça l’avait atteint bien plus qu’elle ne l’avait cru. Aujourd’hui, elle se moquait éperdument de cette Ingranrona voulant sa tête, s’amusant même à prendre de cours ceux qu’elle payait, seulement elle découvrait que cela l’avait fait se renfermer. — Je n’ai plus de sentiment pour elle, soit sûre de ça. Je ne veux pas que tu penses que je te repousse pour une autre. Je ne veux pas te repousser, mais je vais devoir apprendre à m’ouvrir de nouveau. Une nouvelle fois, elle avait ponctué sa phrase d’un nouveau baiser, se voulant tout aussi rassurant que ses propos. Si Luna prêtait attention à sa main posée sur son cœur, elle pouvait sentir qu’il frappait avec plus de force dans la poitrine de la vagabonde.
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Nemyt ne voulait pas voir Luna partir, pas après cette interruption de sa part. Cela ne lui ressemblait pas d’être si peu confiante alors que d’habitude, elle savait toujours comment réagir. Mais lorsqu’elle usait de ses habitudes, elle savait qu’il n’y avait rien derrière. Pas d’attaches, pas d’obligation, et généralement personne le lendemain. Là, c’était tout autre. Elle qui ne faisait jamais preuve de gratitude, qui donnait l’allure d’un chat généralement enragée, elle était tout autre avec la Floukru. Elle était celle qu’elle était réellement, sans aucune carapace, douce et reconnaissante. À l’image de ce renard écureuil en convalescence, elle savait se montrer dangereuse et venimeuse, pour mieux camoufler cette vulnérabilité chez elle. Et c’était peut-être ce qui l’effrayait, de perdre toute carapace sous les doigts de Luna. Plus d’artifice, ni de faux-semblants, seulement celle qu’elle était, cette vagabonde sans foi ni loi qui avait toujours appris à se débrouiller seule. Alors Nemyt ne s’était pas cherchée d’excuse. Elle avait expliqué à la Floukru ce qui l’empêchait de se laisser aller, ce qui lui avait fait prendre cette main pouvant la faire onduler sur ces fourrures. Cette douceur, dont Luna faisait preuve, la brune en voulait plus, voulait voir jusqu’où elle pouvait aller, mais son corps agissait autrement. Elle voyait bien, dans ce regard sombre de la Natblida, que ce geste l’avait affecté. Elle lui caressait tendrement cette joue où elle avait posé sa main. Oh, si elle savait, à quel point, elle avait de l’effet sur elle... Nemyt se sentait différente en la présence de la Floukru. Plus vulnérable, mais aussi plus humaine. Elle n’était pas cette traqueuse devant tuer et voler pour survivre dans ce monde où elle ne se sentait pas à sa place. Elle se sentait acceptée, comme elle était et non jugée. C’était pour cela qu’il lui était si facile de se confier et de rester dans cette position qu’elle n’avait jamais. Jamais elle ne se laissait dominer, et Luna deviendrait cette exception confirmant la règle. La vagabonde ne put s’empêcher de se redresser avec une pointe d’appréhension après que Luna se soit éloignée. Elle ne voulait pas la faire fuir et avait l’impression d’avoir fait tout le contraire de ce qu’elle aurait dû faire. Mais les mots de Luna la rassurèrent bien vite. Aller à son rythme, cela faisait bien longtemps que Nemyt ne l’avait pas fait. Elle ne savait même pas si elle était capable de le faire, ayant toujours tout fait trop vite. Bien souvent, cela lui causait du tort, mais elle était incapable d’attendre. Et comble de l’ironie, alors que la Floukru s’occupait, elle ne pouvait s’empêcher de la détailler du regard, se mordillant la lèvre en imaginant ce que cela aurait donné si elle n’avait pas interrompu ces tendres caresses. Sa peau avait-elle le même goût sucrée que ses lèvres ? Ou il y avait-il une pointe de sel rappelant l’air marin. — Merci. Nemyt ne pouvait que la remercier d’être compréhensive. Elle avait l’impression d’être de nouveau cette gosse, ne sachant où se mettre pendant que Luna prenait soin d’elle. Une jambe repliée sous elle, elle laissa son regard tomber sur la cage du renard-écureuil, dormant dans le petit nid fait par Luna. Lui était loin de tout tracas, bien qu’elle eût tout de même de la peine pour lui. Un animal sauvage ne pouvant plus vivre seul était voué à mourir. Mais elle savait que la Natblida lui trouverait la personne idéale. Alors que Luna revenait avec le plateau, la jeune femme fit de la place pour lui permettre de tout installer. Elle avait pensé à tout et la vagabonde piocha un nouveau morceau de viande séchée, tout en désignant le petit animal. — Je suis certaine que tu lui trouveras quelqu’un. Tu as un don pour ça, c’est pour ça que Floukru te suit. Luna était la bonté même, il n’y avait aucun doute quant à ça. L’opposée même de la vagabonde, ce qui avait eu pour conséquence de la faire se questionner après ce tout premier baiser échangé. Pourquoi elle alors qu’elle vivait en contradiction avec la vie de Luna ? — Et tu sais, même si tu étais Heda, je suis sûre que tu aurais entendu parler de moi. Je me serais même peut-être faufilée dans ta chambre qui sait. Nemyt avait dit cela avait malice, finissant son morceau de viande. Son impatience reprenait le dessus alors qu’elle ne pouvait s’empêcher de détailler du regard la femme face à elle. Elle imaginait déjà la scène, sa tentative de passer outre les gardes pour se faufiler et avoir cette complicité avec Luna. C’était tentant. Aussi tentant que l’idée venant de lui traverser l’esprit, alors qu’elle grignotait un morceau de pomme. Prise de cette envie subite, elle avait calé le morceau de fruit entre ses dents, avant de se pencher par-dessus le plateau pour embrasser par surprise Luna. Un baiser pour partager le fruit sucré, rendant encore plus délicieuses les lèvres de la jeune femme, que la vagabonde prit entre les siennes avant de se séparer de quelques centimètres à peine. Son regard sombre retrouvait celui de la Floukru. — Et qui sait, venir te soudoyer quelques informations. Elle avait cette pointe de malice, alors que sa main était venue se poser sur celle de Luna, tout en prenant appui sur le lit. Elle savait la parade risquée, avec le plateau entre elles-deux, mais elle avait ce désir en elle, éveillée lorsqu’elle avait été allongée par la Floukru. Son pouce caressait le dos de la paume de Luna. — Je sais que tu as dit que tu ne voulais pas me braquer. Une chance, je n’ai aucune patience. Et elle était revenue goûter à ce sucre déposé sur les lèvres de Luna. Oui, elle n’avait aucune patience et les caresses de la Natblida avait éveillé les ardeurs de la vagabonde. Elle ne savait pas où cela allait la mener, mais elle lutterait contre son corps s’il le fallait. Elle aimait cette native au sang aussi noir que la nuit et qu’importe les conséquences que cela aurait.
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Nemyt Luna:
Il n’y avait pas besoin de lui dire pour que Nemyt sache à quel point elle pouvait être un paradoxe à elle seule. Imprévisible, aussi, alors qu’elle avait décidé d’ignorer ses réactions précédentes pour mieux se rapprocher de Luna. Elle s’était ressaisi, n’avait pas laissé ce petit chaton effrayé qu’elle savait être prendre le pas sur celle qu’elle était devenu. Elle avait vu la Floukru être affectée par ses réactions, elle-même aurait agi avec similitude si les rôles étaient inversés. La vagabonde ne voulait pas blesser la jeune femme alors qu’elle l’avait incité à vivre la vie qu’elle voulait. Et comme elle le lui avait dit, après avoir pu échanger ce somptueux baiser sucrer. Elle n’avait aucune patience et encore moins lorsque ses pensées étaient tournées vers la Natblida. Alors la brune ne s’était pas fait prier. Qu’importe ce plateau garni entre elle-deux, qu’importe l’équilibre précaire sur le lit, elle était venue offrir ce morceau de fruit, prétexte pour venir savourer ses lèvres. Sa malice était de retour et elle n’hésitait pas à le démontrer en évoquant l’idée de provoquer la rencontre si Luna avait été choisie pour être Heda. Une façon pour la vagabonde de démentir les propos véridiques de la Floukru. Il est vrai que si le destin de la jeune femme était autre, peut-être ne se serait-elle jamais rencontrée. Mais Nemyt aimait démontrer l’inverse et c’était ce qu’elle avait fait entre deux baisers. Le gémissement de Luna tira un doux sourire à la jeune femme, qui ne put s’empêcher de se faire plus pressante dans son baiser. La main de la Floukru dans ses cheveux, elle y prit doucement appuie, frissonnant à ce contact. Mais ce fut un léger grognement d’insatisfaction qui lui échappa quand ce baiser prit fin, et ce malgré le contact des lèvres sur son nez. Elle en voulait plus, voulait finir de réduire la distance entre elle que le plateau leur imposait. Comme si Luna avait lu dans son esprit, la vagabonde la vit retirer le contenant. Nemyt était retournée s’asseoir sur sa cheville, repliée sous elle, observant ainsi le manège de la Natblida. Elle était comme une enfant, sage, assise sur ce lit, et pourtant ses pensées étaient loin de l’être. Elle sentait la chaleur l’avoir envahi depuis les premières caresses de Luna et encore une fois elle s’était mordillée la lèvre pour faire taire son esprit peu orthodoxe. Esprit qui ne s’emballa que plus encore quand elle vit celle occupant ses pensées s’allonger sur le lit. Ses doigts s’entrelaçant, elle eut un sourire mutin face à la question répétée. Ce qu’elle ferait ? Elle embrassa brièvement Luna. — Si tu savais ce dont je suis capable... Elle avait murmuré cette phrase à l’oreille de Luna. Oui, ça serait à son rythme, elle ne pouvait que la remercier de la rassurer ainsi. Et si elle voulait savoir ce dont elle était capable ? Nemyt allait devoir être joueuse. Alors elle s’était redressée, quittant le livre pour mieux surplomber la Natblida. Lente dans ses gestes, elle retira d’abord sa veste, restant ainsi avec son corset, où était camouflée l’une de ses dagues. — Je prendrais mes aises, je te ferais profiter de ce que je peux t’offrir. Elle se pencha de nouveau au-dessus du lit, surplombant la Floukru. Elle parlait bas, forçant à tendre l’oreille pour l’entendre. Elle vint entrelacer ses mains dans celle de Luna, les ramenant prêt de sa tête. Un nouveau baiser. — Je laisserais le temps à ton esprit de s’emballer. D’imaginer l’impossible. Nemyt avait placé un genou sur les fourrures, s’installant mieux sur le lit. Se servant de sa force, elle tira Luna à elle pour l’asseoir. — Et je te demanderais de te laisser faire. D’abord à califourchon sur les jambes de la Floukru, la vagabonde embrassa une dernière fois Luna avant de lâcher ses mains. Elle se déplaça rapidement pour se placer derrière la Natblida, plaçant ses mains sur ses épaules, commençant alors à les masser. — Et de me révéler tes secrets.
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Lexa Clarke:
Depuis qu’elle avait rencontré Skaikru, Lexa avait rapidement compris quelle place occupait Clarke au sein de ce peuple. On avait beau lui avoir présenté, leur chancelier, c’était en la blonde qu’elle avait placé sa confiance et avec qui elle s’était mise à élaborer des stratégies. Il y avait eu des discordances entre elle, mais la Trikru avait gardé à l’esprit la fougue et l’impulsivité de cette fille du ciel. Toujours là quand il le fallait et sachant se faire entendre quand le besoin se faisait ressentir. La blonde avait cette prestance digne d’une chef, c’était ce que lui avait dit la guerrière alors que toutes deux menaient leur peuple respectif en guerre contre la Montagne. Une force de caractère qui n’avait pas laissé la Natblida indifférente alors qu’elle s’était retrouvée de nouveau assaillie par des sentiments qu’elle avait pensés enfoui à jamais. Des sentiments qu’elle s’était interdit d’avoir après qu’ils aient été exploité afin de la faire tomber de son piédestal. Hodnes laik kwelnes, un enseignement qu’elle avait malheureusement appris avec l’amour de celle qu’elle avait jadis aimé, mais un enseignement mis à mal depuis cette première rencontre avec Clarke. Lexa s’en était rendu compte au fil de cette collaboration, jusqu’à ce fameux jour où elle avait franchi le pas et ignoré chaque recommandation qu’elle avait elle-même fait. Ce jour où elle avait dévoilé à la jeune femme qu’elle tenait à elle bien plus qu’elle ne le laissait croire par cet échange de baiser, mais ce jour où elle avait aussi dû faire face au recul de Clarke. Depuis ce jour, elle le savait qu’elle risquait de se perdre en ne taisant pas ce sentiment qu’elle avait cru détruit à jamais, mais elle n’avait pas lutté. Elle le gardait présent, paradoxe même de sa vision de commandant, alors qu’elle refusait de gouverner avec son cœur. Ce n’était pas ainsi que les esprits des défunts commandants voulaient qu’elle agisse. Elle était donc impassible auprès de la jeune femme, écoutant ses idées. L’esprit de Clarke ne semblait pas être resté au repos alors que Lexa pouvait découvrir l’étendue de sa réflexion. Elle observait les plans avec la blonde, visualisant ce qu’elle voulait dire et envisageant ce que cela pouvait donner avec leurs troupes. Pour l’heure, seuls ceux ayant pu fuir Polis avec eux étaient dans la Montagne. Mais la Trikru savait qu’elle pouvait toujours faire appel à l’armée de la Coalition et voir qui honorerait cette allégeance qu’ils avaient prêté. Elle avait déjà pu s’entretenir avec Luna, ayant installé son camp à l’orée des bois et offrant une avant-garde stratégique. — Diviser pour mieux régner. Laisser croire à Azgeda que nous sommes désorientés pour leur donner un surplus de confiance en eux. Tel était son interprétions des propos de la jeune Griffin. Une stratégie qui avait déjà fait de nombreuses fois ses preuves. En dispersant leurs troupes, elles pouvaient ainsi disperser l’armée de Nia. Seulement, cela signifiait aussi multiplier les fronts de bataille, chose que Lexa avait préféré éviter jusqu’alors. Observant rapidement Clarke, Lexa la vit mâchouiller cette lèvre qui avait déjà attiré son regard plus d’une fois, la déconcentrant contre son gré. Il lui avait semblé avoir remarqué la Skaikru agir ainsi lorsqu’elle était concentrée. Un détail qui avait tout autant attiré un bon nombre de fois le regard de la Trigeda. Elle se reconcentra cependant sur la discussion lorsque Clarke évoqua les différents points dont elle aimerait lui parler. Une bonne chose que de se focaliser sur la raison de cet échange afin d’empêcher les esprits de vagabonder. Lexa avait hoché la tête, notant mentalement ce qui allait être partagé. Elle aussi avait des choses à voir avec la jeune Skaikru et peut-être ces points allaient-ils se rejoindre. Ainsi elle l’écoutait. D’abord silencieuse, elle ne voulait pas interrompre la blonde qui faisait une nouvelle fois preuve de bonne observation. Un sourire avait été retenue par la Natblida lorsque la remarque avait été fait qu’elle l’emporterait sans grande difficulté en cas de face-à-face avec Nia. Elle n’en doutait pas, mais encore fallait-il que la Reine des Glaces ne soit pas assez fourbe pour trouver une dérobade. Cependant, même s’il était vrai que la Coalition avait une force de frappe puissante, cette force était pour l’heure éparpillée entre ceux ayant retrouvé leur camp et ceux n’ayant pas encore pris position. Lexa ne pouvait que difficilement évaluer leurs ressources fiables de par cette carte qu’avait jouer Nia. Mettre une Natblida, cachée aux yeux de tous, sur son trône pouvait lui apporter des alliés. Ces natifs n’ayant jamais accepté l’intégration de Skaikru à la Coalition, c’était de ceux-là qu’il fallait se méfier et la Trikru n’aurait pas été surprise d’apprendre que certains avaient su fuir avec eux pour mieux les frapper par-derrière. Mais la stratégie de Clarke était loin d’être bête, bien au contraire. La guerrière visualisait sans problème le placement de troupe, la coordination de ceux se battant pour reprendre ce qui leur avait été pris. Sans les détails, le plan pouvait être parfait. Seulement, les détails étaient tout autant important. — Tout ça devrait être possible à faire, nous avons l’avantage d’être encore sur les terres Trikru, une terre qui n’est pas celle de Nia. Lexa approuvait l’idée dans sa généralité. C’était, pour l’heure, la meilleure stratégie qui avait été évoqué et qui semblait fiable. Et l’engouement de Clarke jouait en sa faveur. Cela semblait être un plan réfléchi qui n’attendait plus qu’à être consolidé. Si les yeux de la Griffin traduisaient cette conviction qu’elle avait, le contact de ses mains sur la sienne ne faisait que le renforcer. Le regard de Lexa s’était plongé dans celui de la Skaikru, alors qu’elle avait inconsciemment refermé ses doigts sur les siens, apposant sa main libre dessus, comme pour montrer qu’elle pouvait la suivre dans cette idée, mais tout en gardant à l’esprit les zones d’ombres. Malgré tout, un sourire de satisfaction, cachant ainsi un certain plaisir d’avoir ce contact, pris place sur le visage de la brune. — Ce plan pourrait fonctionner. En nous éparpillant, nous pouvons poster des troupes pour encercler les hommes de Nia dans un lieu choisi. Polis est un lieu que jamais personne n’avait attaqué avant, c’est pour cela qu’elle a pu mener son attaque sans crainte. En la menant sur un terrain dont nous sommes maître, nous gagnons en avantage, tu as raison. Seulement, il fallait aussi faire attention à ce qui pourrait les perdre. — Mais nous devons aussi nous méfier. Azgeda est un peuple impulsif, ils prennent vite en assurance, et ils ont raison d’avoir confiance en eux. Nia a envoyé un message en attaquant Polis et en mettant Ontari sur le trône. Elle défie ma légitimité à porter la Flamme et nos alliés peuvent se retourner contre nous pour laisser choisir les esprits des anciens commandants. Nous ne sommes pas à l’abri d’un coup d’état. Je ne sais pas encore quel clan nous suivra. Nia a des amis partout, et les détracteurs de ton peuple n’hésiteront pas à la rallier pour vous voir tomber. C’est aussi pour ça que nous devons éviter de trop dévoiler la stratégie que nous choisirons. Compartimenter les informations pour éviter que l’on nous prenne de revers. Et éviter de répéter certaines erreurs, comme lors de l’attaque du Mont Weather où les Maunons avaient envoyé un missile sur TonDC. — D’ailleurs, penses-tu qu’Arkadia saura se défendre si Nia envoie des guerriers ? Sinon je pourrais envoyer des hommes pour renforcer votre sécurité.
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Lexa Nat:
Depuis leur arrivée à la montagne, Lexa n’avait eu que très peu de temps pour se reposer. À vrai dire, lorsqu’elle n’était pas demandée pour gérer un conflit sans grande importance, du moins comparée à la situation de guerre, c’était elle qui demandait à voir ses conseillers ou les plus hauts représentants des clans afin de mettre en place des stratégies. Ils étaient en guerre, tous l’avaient compris et c’était à elle de diriger les troupes. Avec Azgeda à Polis, elle perdait en puissance et pouvait alors perdre des alliés. Sans compter l’absence des ambassadeurs à leurs côtés, ceux-ci se trouvant à Polis. Nia avait su bien jouer, la Heda devait le reconnaître. Un coup qu’elle n’avait pas vu venir alors que la vigilance avait été de mise depuis la mort de Corka par ses soins. Et pourtant, malgré la garde doublée, les éclaireurs à l’affût, ils avaient été tout bonnement chassés de Polis. Elle aurait dû mettre fin au règne de l’Azplana depuis cet affreux jour où Lexa avait retrouvé la tête de sa chère et tendre sur son lit. Profitant d’un moment de solitude, la jeune femme avait fait la demande à ses gardes de lui trouver une personne. Elle ne pouvait pas perdre ces précieux instants à ne rien faire et devait continuer d’organiser leur nouveau fonctionnement et mode de vie. L’installation au Mont Weather n’était pas des plus simples pour tous et la Trikru pouvait que le comprendre. Ce lieu était hanté par ce que les siens avaient subi, prisonniers des démons d’un autre temps, hanté par la torture des Skaikru, source vitale pour leur ennemi. Seulement, c’était aussi l’un des lieux offrant la meilleure position de défense. Difficile à prendre, proche de Polis, Lexa avait dû reconnaître l’intérêt de la position. Tel était le rôle d’un bon leader, devant aussi accepter de mettre les horreurs du passé afin de pouvoir avancer. Ainsi, elle ne cessait de demander à voir certaines personnes, s’entrainant avec afin de mieux planifier la suite, mais aussi savoir sur qui compter. Aujourd’hui, ses gardes devaient lui ramener un Skaikru, rencontré dans le plus grand des hasards lors de leur fuite de Polis. Ce garçon avait intrigué Lexa, d’avoir pu se trouver au bon endroit au bon moment. Il avait abattu quatre Azgeda sans poser plus de questions et avait fait preuve d’une certaine assurance. Si à l’instant, Heda n’avait pas réellement réagi, elle se questionnait sur cette nonchalance dont il avait fait preuve, mais aussi sur les capacités de ce garçon. Skaikru était d’une grande aide alors qu’il maîtrisait la technologie du Mont Weather et l’armement des Maunons. Un armement proscrit pour tout natif ayant craint le règne du Mont Weather. Lorsque ses gardes s’annoncèrent, Lexa fit entrer le jeune homme. Sans prendre place au bureau, préférant rester debout, elle détailla d’un regard indéchiffrable celui qui se présentait désarmé. Si l’on disait de ne pas se fier aux premières impressions, ce garçon devait s’avérer être l’exception qui confirmait la règle. Si déjà la Trikru avait pu trouver ses propos peu réfléchis lorsqu’il avait tué les Azgeda, il prouvait qu’il ne devait pas avoir la langue dans sa poche. Rares étaient ceux se permettant d’être ainsi avec elle. — Qu’est-ce qui te fais craindre d’être jugé ? As-tu fait quelque chose qui te porterait préjudice ? Si elle pouvait lui faire la remarque de son attitude, elle n’en fit rien. Lexa n’était pas là pour donner des leçons et savait quand remettre quelqu’un à sa place en temps et en heure. — Je t’ai fait venir afin d’en savoir plus. Tu ne semblais pas surpris face à ces Azgeda lors de la prise de Polis. Et tu étais armé alors que les règles sont strictes dans la ville. Comment as-tu pu te trouver au bon endroit au bon moment ? Certains pourraient douter de tes intentions et je me dois de m’assurer que nous ne craignons rien de personne ici. Lexa préférait être claire. Elle ne pouvait se fier qu’à très peu de monde, mais si ce garçon se montrait intéressant, peut-être pouvait-elle y voir un bon point qu’il sache ainsi manier les armes. Elle avait pu voir les systèmes de garde d’Arkadia, lorsqu’il y avait encore une guerre entre les siens et ce nouveau peuple, puis par la suite. Aujourd’hui, elle cherchait à exploiter ce bon point pour garantir la sécurité de tous.
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Lexa Declan:
Les semaines étaient passées et Lexa était toujours sur le pied de guerre. Rien encore n’avait été fait, et pourtant certaines choses bougeaient. La jeune femme était en train de planifier des stratégies et des actions à mener. Seulement, il arrivait un temps où l’heure n’était plus aux planifications, mais à l’action, et c’était ce qu’elle faisait depuis quelques jours. Ne pas laisser croire aux autres clans qu’ils étaient abandonnés, c’était sa volonté première. S'assurer qu’il la suivait dans cet assaut que de reprendre Polis. Rien n’était encore prêt, il en était certains, mais d’ici quelques semaines, elle comptait réunir l’armée de la Coalition, ou du moins faire appel à la loyauté des clans, au sein du Mont Weather afin de reprendre ce qui lui appartenait de droit. Elle chevauchait en petit comité à travers les terres de la Coalition. Une petite escorte afin de mieux passer inaperçue, longeant les frontières, afin de s’entretenir avec les chefs de clans. Il lui fallait trouver de nouvelles façons de faire, les ambassadeurs étant aux mains de la Azplana. Il était hors de question pour la porteuse de la flamme de mettre en péril la vie des diplomates sans savoir lesquels lui étaient fidèles. Nia avait mille et une tactiques pour soumettre quelqu’un, Heda n’en doutait pas alors qu’elle avait elle-même subi la fourberie de la reine il y avait quelques années de cela. Boudalankru était son nouvel objectif. Après avoir rencontré le peuple d’Ouskejon, elle se rendait désormais chez leurs voisins. Si elle ne comptait pas se rendre dans tous les clans, ayant envoyé des chefs de guerre dans les plus éloignés, Lexa ciblait aussi les frontières d’Azgeda afin d’observer les dispositions prises par Nia. Connaître son ennemi était la base de toute stratégie afin de prendre une longueur d’avance. Tel était la partie d’échec que menait la Sang d’Ebène en prenant enfin les choses en main. Elle savait que son absence pouvait porter préjudice au sein de la Montagne, mais elle avait missionné des personnes de confiance pour prendre le relais le temps de son retour. Car une fois la rencontre avec le chef de Boudalankru effectuée, Lexa comptait bien retourner dans ce bastion pour préparer sa revanche. C’était avec discrétion et sans annonce officielle qu’elle franchit les frontières. La jeune femme ne connaissait pas encore la position de ce puissant chef de clan. Elle avait déjà rencontré Declan, que ce soit lors de visite officielle ou bien à Polis, mais ce n’était pas pour autant qu’elle pouvait affirmer le connaître. Nia avait de l’influence et elle n’était pas étonnée de savoir que certains clans se dressaient aux côtés de la Nation des Glace. Le jeu des trônes n’était jamais un jeu gagné d’avance et tout pouvait toujours basculer au dernier moment. Que ne fut donc pas sa surprise de se voir accueillie par Declan lui-même alors qu’elle était encore bien loin de la capitale. Son arrivée avait-elle fuité ou le hasard avait-il bien fait les choses ? Heda le découvrirait certainement par la suite, mais si elle avait dû se mettre sur ses gardes, elle comprit bien vite qu’elle n’avait rien à craindre de la part de celui étant à la tête de ce peuple. Alors qu’il inclinait la tête pour son salut, Lexa lui rendit la pareille. — Declan. Si elle restait impassible, la Trikru était contente de ne pas devoir enchaîner encore des heures de voyage pour trouver celui avec qui elle désirait s’entretenir. Pourtant, elle se demandait tout de même ce qui le poussait à s’éloigner de la capitale. Il y avait-il un problème au sein de ses terres ? Elle espérait qu’Azgeda n’ai pas profité de la vulnérabilité de la Coalition pour outrepasser leur droit en franchissant les frontières afin de s’approprier plus de territoire. — Je n’espérais pas te trouver si facilement. Boudalnkru est en difficulté ? Il était de son devoir de s’assurer que les clans de la Coalition ne craignait rien. Or, avec les ambassadeurs à Polis, il devenait difficile de savoir tout ce qu’il se passait en temps et en heure. Sans compter qu’elle voyageait depuis plusieurs jours déjà et peut-être n’avait-elle put alors être avertie de quoi que ce soit d’important. — Avons-nous un endroit où nous pouvons nous entretenir ? A l’abri des oreilles indiscrètes. Comme tu le sais, la guerre est à nos portes et j’ai besoin de connaître la position des tiens. Mais si elle s’inquiétait pour le clan, Lexa allait aussi droit au but. Elle ne pouvait se permettre de perdre du temps et se devait d’exposer la raison de sa venue de façon explicite. Elle devait savoir sur qui elle pouvait compter ou non.
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Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Lexa Declan:
Declan était l’un de ces chefs de clan que Lexa préférait avoir à ses côtés plutôt qu’en face d’elle. Un allié de force, non pas uniquement pour cette imposante stature qu’il avait, mais cette prestance de commandant. Elle savait qu’il était un allié sur qui elle pouvait compter et dont ses ennemis devaient craindre. C’était pour cela qu’elle s’était rendue d’elle-même sur les terres de Boudalan, plutôt que d’envoyer un messager, afin de pouvoir converser directement avec ce chef pouvant faire trembler Azgeda. Les deux clans avaient une frontière commune, tout comme Trikru, Ouskejon kru Sangedakru, devenant alors une cible privilégiée pour Nia. D’ailleurs, les propos de Declan ne firent que confirmer les craintes de Heda. Il avait repéré la présence d’espions, agissant au nom de Nia. Il fallait être doué pour savoir les distinguer, mais elle ne doutait pas de cette information. À ses yeux, ce n’était guère surprenant que la reine de la Nation des Glaces agisse ainsi. Elle prenait en assurance et ce n’était pas bon. Seulement, Lexa ne pouvait débattre de tout cela alors qu’ils étaient à découvert. Elle avait eu dans l’idée de retrouver Declan à dans la capitale de ce clan, mais le hasard avait fait se croiser leurs routes bien avant, un mal pour un bien alors que cela réduisait le danger pour elle de croiser un ennemi. La Natblida avait acquiescé, alors qu’il confirmait l’exposition bien trop prononcé. Discuter stratégie en pleine nature n’était peut-être pas une nouveauté pour Lexa, mais elle était assez expérimentée pour savoir que le plus doué des espions savait entendre sans se faire prendre. Or, si Azgeda prenait le risque de franchir les frontières outrageusement, ils pouvaient tout autant tenter d’infiltrer ses rangs. Et pourtant, elle se savait entouré de guerrier fiable, trié sur le volet. Lexa avait mis un point d’honneur à s’en assurer. Un apprentissage tiré des erreurs passées alors qu’elle avait pu assister à la trahison de Gustus lorsqu’elle avait commencé à mener des alliances avec Skaikru. Ce genre d’erreur ne devait pas se reproduire. Ainsi, elle suivait silencieusement Declan, lui faisant confiance sur le choix du lieu. Il connaissait les terres de Boudalan mieux que quiconque, ainsi elle le croyait lorsqu’il disait savoir où aller. Tout comme lui, elle avait mis pied à terre, laissant alors sa monture à ses hommes. Ce trajet, elle le ferait sans escorte, limitant ainsi le nombre d’oreilles présentes. Cloisonner les informations, s’assurer que personne n’avait l’entièreté de ses plans. Une tactique de base afin d’éviter que sa stratégie tombe aux mains de l’ennemi. Une variation du diviser pour mieux régner, évoquant alors les idées et non les personnes. Ils arrivèrent dans un lieu où se dressait des restes de la civilisation précédent Praimfaya. Une civilisation oubliée, mais en partie rappelée par ce peuple venu du ciel. Ils avaient gardé des connaissances perdues par les natifs et ainsi, Lexa était incapable de savoir ce qu’avait bien pu abriter un tel vestige auparavant. La porte refermée, Heda fut attentive aux remarques de Declan. Il évoquait une nouvelle fois cette invasion subtile d’Azgeda, qui pouvait s’avérer des plus inquiétantes. C’était une éventualité que Lexa ne voulait pas se voir concrétiser, que de devoir affronter Nia sur deux fronts. C’était à elle de mener un tel assaut, et non l’inverse. Il la rassura aussi quant à son allégeance. Sous ce masque noir barrant ses yeux et lui donnant cet air sévère lui étant propre, elle pouvait se sentir plus soulagée. Boudalankru avait ses forces et une position stratégique, tout comme elle l’avait déjà évoqué, mieux valait l’avoir en allié qu’en ennemi. Et pas uniquement de par l’imposante posture de leur chef. — Je te remercie de ton allégeance. La Coalition doit rester unifiée face à l’imposture de Nia. Azgeda nous a trahis, ils en payeront le prix. Une évidence selon elle, alors qu’elle avait déjà laissé passer bien des écarts de la part de la Nation des Glaces et il en était plus qu’assez. Heda avait fait preuve de clémence, mais avec la prise de Polis et la mise sur le trône d’une Natblida cachée, elle devait agir. Nia l’avait rendu ben plus vulnérable que lorsqu’elle s’en était prise à Costia, s’en prenant cette fois à la Flamme elle-même. — Je ne te reprocherais pas de défendre tes frontières. Azgeda ne doit pas s’étendre, mais ne les laisse pas nous diviser. En nous lançant sur plusieurs fronts, ils réussiront à nous affaiblir. Nous ne sommes pas encore en mesure de reprendre Polis pour l’heure, mais si les autres clans acceptent de répondre présent en nous soutenant, tout comme tu le fais, nous aurons une chance de vaincre l’Azplana. Quant à l’Usurpatrice, sans la Flamme, il ne pourra pas y avoir d’ascension. Elle ne peut être Heda. Simplement la marionnette de Nia. Car c’était ce qu’avait toujours voulu son ennemi juré après tout, que de voir une Azgeda régner à Polis. La guerre avec Azgeda avait toujours été présente dans l’esprit de Lexa, alors que de nombreux conflits avaient déjà éclaté auparavant. La Coalition avait permis d’offrir un répit, mais celui-ci avait été bref. — je compte faire appel à l’armée de la Coalition afin reprendre ce qui nous est dû. Nous nous regroupons actuellement non loin de la ville afin d’empêcher Azgeda toute tentative de gangréner Trikru. Penses-tu pouvoir envoyer des hommes ? Si répondre à cet appel était une condition sine qua non afin d’appartenir à cette Coalition qu’elle avait mené à son apogée, Lexa pouvait entendre que Declan ait besoin de ses guerriers pour défendre ses frontières. Azgeda était bien entouré et avait de nombreux territoires à conquérir. Elle ne pouvait pas mobiliser une grande armée pour reprendre Polis, tout en laissant libre court à la reine d’attaquer ses alliés.
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Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Lexa Luna:
Il arrivait parfois à Lexa de se demander ce qu’aurait été la Coalition si Luna avait été à sa place. Si les rôles avaient été inversés et que la Trikru ne serait pas sortie du Conclave. Jamais elle ne partageait cette idée, sachant pertinemment ce que pensaient ses plus proches conseillers de son choix de permettre à Luna de vivre, mais c’était une pensée qui la traversait bien souvent. Imaginer une autre personne assise sur son trône, portant la flamme à sa place, lui permettait aussi de prendre ce recul qu’elle avait parfois besoin. Et pourtant, savoir qu’aujourd’hui, une autre Natblida se proclamait Heda, ce n’était pas une chose à laquelle elle aimait penser. Non pas qu’elle ne veuille pas céder son trône, Lexa n’était pas naïve, elle savait qu’un jour arriverait où les anciens commandants l’appelleront à eux pour choisir un successeur, mais le fait que toutes les traditions aient été brisés, c’était ce qui la dérangeait. Nia avait enfreint le culte même de la flamme en agissant ainsi et il était hors de question pour la Sang d’Ebène que ce geste reste impuni. Ce n’était pourtant pas ce qui l’avait réellement poussée à voir Luna. De savoir que sa comparse pouvait être en première ligne était une préoccupation de la Heda qu’elle était, mais aussi de l’ancienne novice ayant grandi aux côtés de la Floukru. Elles avaient un passé commun et Lexa chérissait ces souvenirs parfois gratifiant en ces temps de guerre. Ils lui permettaient de se dire que la paix avait du bon et qu’il lui serait possible de retrouver cette harmonie qu’elle avait voulu avoir en unissant les clans sous une seule et même Coalition. Le sourire fut rendu alors que l’échange des formalités s’était fait. Luna était bien entourée, Lexa pouvait voir l’organisation première du campement. En aucun cas, elle ne doutait des compétences de celle ayant été une sœur afin de protéger les siens. La preuve en avait été, que certains avaient formulé la demande à ce que les armes soient déposées. Une demande à laquelle Heda ne pouvait accéder malgré sa volonté, mais la brune à la chevelure indomptable avait mis ce problème de côté avant qu’il n’en devienne un. — Ta présence n’a pas à créer de tensions. Floukru est un clan de la Coalition à même titre que Trikru l’ai ou un tout autre clan. Les autres guerriers n’ont pas à te reprocher d’être là alors que tu nous soutiens contre Nia. Et il serait intolérable pour la Trigeda d’apprendre qu’un tort soit reproché à Luna de par son simple passif. Alors que l’heure était aux choix d’allégeance, elle ne pouvait que la remercier de la soutenir alors que rien ne l’empêchait de choisir un tout autre clan. Mais Luna avait tout autant raison. Bien que Lexa ait ses volontés, elle ne pouvait empêcher les autres de vivre selon leurs opinions. Et si les actes de violences pouvaient être répréhensibles, elle ne pouvait brimer les attitudes de chacun au moindre pas de travers. Devoir le faire afin de protéger Luna signifierait le faire à la moindre incartade pour quiconque et elle devait déjà veiller à ce que personne ne s’en prenne à Skaikru. — Ton choix te permet au moins de ne pas avoir à justifier l’occupation d’un lieu auparavant maudit. Même s’il était demandé à Heda de faire preuve de sérieux et de stoïcisme, Lexa savait que Luna faisait partie de ses personnes où elle pouvait se permettre de se montrer plus humaine. En s’étant soutenue durant leur enfance, chacune avait pu découvrir les faiblesses de l’autre et cela détruisait irrémédiablement des barrières. C’était bien pour cela que Lexa avait suivi la Floukru dans la tente afin de pouvoir continuer de discuter avec plus d’intimités. Sans le regard des autres, les deux femmes pouvaient discuter sans faire fit de leur titre, tout comme Luna l’avait évoqué. Il est vrai que ces derniers jours, elle parlait bien plus à des guerriers et des conseillers qu’à des personnes à proprement parler. Chacun voulait de sa commodité, apporter son opinion et se savoir entendu, le lourd poids de la Flamme, mais ici, c’était différent. Si les conseils de Luna étaient le bienvenu, des instants plus informels l’était tout autant. Ainsi, une fois le rabat de la tente retombée, Lexa pouvait se permettre de paraître plus détendue. Laisser tomber ce masque de Heda dont tous semblaient avoir besoin pour se rassurer, et simplement être la Trikru qu’elle ne pouvait être que lorsqu’elle était seule ou en présence de certains seulement. — Comment vont les tiens ? Tu n’as pas eu trop de perte ? Elle pouvait comprendre que ceux ayant été pris pour cible par Azgeda veuillent retourner en sécurité chez eux. Lexa avait averti les chefs de guerres qu’elle ne tiendrait pas rigueur de potentiel repli, à la seule condition qu’ils répondent présent à l’instant où elle ferait appel à eux. Car si pour l’heure, rien n’était mis en place pour contrer Nia, elle ne chômait pas pour autant alors que divers plans se formaient dans son esprit.
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Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Nemyt Nat:
La posture était délicate, Nemyt ne pouvait que le remarquer, alors qu’elle sentait la froideur de la lame contre sa gorge. Un mouvement de son assaillant, et il en était fini d’elle, la vagabonde en avait conscience. Alors qu’elle avait fait couler le sang d’un homme en voulant à sa vie, elle avait commis l’erreur la plus stupide qu’il lui était possible de faire, en n'imaginant pas un instant qu’un complice soit présent dans les lieux. Ou était-ce un client n’ayant pas apprécié de voir son petit plaisir personnel interrompu ? La jeune femme ne pouvait connaître les motivations de l’homme, mais il était clair qu’il lui faudrait agir avec rapidité et subtilité. Garder son assurance et ainsi déstabiliser l’homme, tel était son plan. Seulement, le hasard allait en décider autrement. Alors que la brune profitait de sa position, mais aussi de sa tenue suffisamment significative pour la mettre en valeur, rentrant ainsi dans son rôle de séduction, un grognement se fit attendre avant que le bras armé de retombe mollement, lâchant ainsi l’arme. Nemyt s’était sentie arrosée de gouttelettes écarlate, un détail à ses yeux alors qu’elle récupéra instinctivement l’arme au sol, accompagnant ainsi l’affaissement du corps. Toujours utile, alors qu’elle ne savait pas encore qui l’avait aidé. Inconnu qui se dévoila bien vite lorsqu’elle se sentit tirée par le bras. Sans retenir son exclamation, montrant ainsi qu’elle appréciait peu d’être traitée ainsi. Ne pas tuer celui qui l’avait sauvé ? Il venait sérieusement de la conseiller ? Si la situation n’était pas déjà tendue, la brune ne se serait pas retenue de se dégager pour jeter cet opportun au sol. Il ne la connaissait pas, ne savait pas que c’en était presque une banalité pour elle de se trouver en telle position. Et il se permettait de la conseiller ? Il était certains que, si pour le moment, elle le suivait, c’était avant tout pour exprimer sa façon de penser, mais aussi se tirer de ce merdier, que par gratitude envers son sauveur. Les rues de Polis étaient fraîches, mais pas un frisson ne parcourut la peau de la belle brune. L’énervement lié à la situation la coupait de toute sensation de froid, tandis que peu de tissu la couvrait. Ses affaires étaient non loin, il lui serait facile de récupérer son paquetage. Seulement, elle comptait d’abord reprendre ce petit prétentieux avant de ne faire quoi que ce soit. Et cette idée s’inscrivit encore plus en elle quand elle le vit se retourner pour lui faire une nouvelle leçon, s’armant d’un lance-pierre. C’était avec ça qu’il l’avait sauvé ? Si pour l’heure elle n’avait encore rien dit, sa gestuelle allait s’exprimer pour la vagabonde. À peine vit-elle l’arme se baisser, que la détente de son poing partie afin de rencontrer la pommette du garçon. Tel un ressort, elle avait frappé sans aucune sommation et enchaîné en plaçant l’arme récupérée devant elle, menaçant son sauver. — Conseil numéro trois. Ne t’avise jamais de me faire une leçon de morale. La gratitude lui manquait, c’était certains, mais ce n’était pas à coup de merci que Nemyt avait appris à survivre. Elle refusait d’être ce petit animal faible dépendant des autres. Elle n’avait pas le droit de l’être et c’était ce qui l’avait rendu sauvage au fil des années. Être faible était la mort assurée pour elle. — Je n’ai pas besoin de gosse pour venir montrer aux autres que je suis incapable de me débrouiller seule. D’accord ? D’où tu te permets de faire la morale sans connaître la personne. D’autres que moi t’aurais tué pour ça. Elle pourrait le faire, l’envie l’en démangeait, mais elle savait tout de même ce qu’était une dette. Bien qu’elle râlait, elle devait reconnaître qu’il lui avait permis de garder sa gorge intacte, mais aussi les mains propres. Car pour se sortir de cette situation, elle avait eu cette petite idée de prendre ce que son assaillant devait avoir de plus cher en otage. C’était bien pour ça qu’elle avait finalement reculé d’un pas pour prendre sa distance et baisser son arme. Contrairement à lui, elle n’allait pas rester assez proche pour une représaille. — Qui es-tu d’abord ?
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Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Nemyt Nat:
La posture était délicate, Nemyt ne pouvait que le remarquer, alors qu’elle sentait la froideur de la lame contre sa gorge. Un mouvement de son assaillant, et il en était fini d’elle, la vagabonde en avait conscience. Alors qu’elle avait fait couler le sang d’un homme en voulant à sa vie, elle avait commis l’erreur la plus stupide qu’il lui était possible de faire, en n'imaginant pas un instant qu’un complice soit présent dans les lieux. Ou était-ce un client n’ayant pas apprécié de voir son petit plaisir personnel interrompu ? La jeune femme ne pouvait connaître les motivations de l’homme, mais il était clair qu’il lui faudrait agir avec rapidité et subtilité. Garder son assurance et ainsi déstabiliser l’homme, tel était son plan. Seulement, le hasard allait en décider autrement. Alors que la brune profitait de sa position, mais aussi de sa tenue suffisamment significative pour la mettre en valeur, rentrant ainsi dans son rôle de séduction, un grognement se fit attendre avant que le bras armé de retombe mollement, lâchant ainsi l’arme. Nemyt s’était sentie arrosée de gouttelettes écarlate, un détail à ses yeux alors qu’elle récupéra instinctivement l’arme au sol, accompagnant ainsi l’affaissement du corps. Toujours utile, alors qu’elle ne savait pas encore qui l’avait aidé. Inconnu qui se dévoila bien vite lorsqu’elle se sentit tirée par le bras. Sans retenir son exclamation, montrant ainsi qu’elle appréciait peu d’être traitée ainsi. Ne pas tuer celui qui l’avait sauvé ? Il venait sérieusement de la conseiller ? Si la situation n’était pas déjà tendue, la brune ne se serait pas retenue de se dégager pour jeter cet opportun au sol. Il ne la connaissait pas, ne savait pas que c’en était presque une banalité pour elle de se trouver en telle position. Et il se permettait de la conseiller ? Il était certains que, si pour le moment, elle le suivait, c’était avant tout pour exprimer sa façon de penser, mais aussi se tirer de ce merdier, que par gratitude envers son sauveur. Les rues de Polis étaient fraîches, mais pas un frisson ne parcourut la peau de la belle brune. L’énervement lié à la situation la coupait de toute sensation de froid, tandis que peu de tissu la couvrait. Ses affaires étaient non loin, il lui serait facile de récupérer son paquetage. Seulement, elle comptait d’abord reprendre ce petit prétentieux avant de ne faire quoi que ce soit. Et cette idée s’inscrivit encore plus en elle quand elle le vit se retourner pour lui faire une nouvelle leçon, s’armant d’un lance-pierre. C’était avec ça qu’il l’avait sauvé ? Si pour l’heure elle n’avait encore rien dit, sa gestuelle allait s’exprimer pour la vagabonde. À peine vit-elle l’arme se baisser, que la détente de son poing partie afin de rencontrer la pommette du garçon. Tel un ressort, elle avait frappé sans aucune sommation et enchaîné en plaçant l’arme récupérée devant elle, menaçant son sauver. — Conseil numéro trois. Ne t’avise jamais de me faire une leçon de morale. La gratitude lui manquait, c’était certains, mais ce n’était pas à coup de merci que Nemyt avait appris à survivre. Elle refusait d’être ce petit animal faible dépendant des autres. Elle n’avait pas le droit de l’être et c’était ce qui l’avait rendu sauvage au fil des années. Être faible était la mort assurée pour elle. — Je n’ai pas besoin de gosse pour venir montrer aux autres que je suis incapable de me débrouiller seule. D’accord ? D’où tu te permets de faire la morale sans connaître la personne. D’autres que moi t’aurais tué pour ça. Elle pourrait le faire, l’envie l’en démangeait, mais elle savait tout de même ce qu’était une dette. Bien qu’elle râlait, elle devait reconnaître qu’il lui avait permis de garder sa gorge intacte, mais aussi les mains propres. Car pour se sortir de cette situation, elle avait eu cette petite idée de prendre ce que son assaillant devait avoir de plus cher en otage. C’était bien pour ça qu’elle avait finalement reculé d’un pas pour prendre sa distance et baisser son arme. Contrairement à lui, elle n’allait pas rester assez proche pour une représaille. — Qui es-tu d’abord ?
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Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - HoM — Anton Luna:
Si Anton avait déjà connu des femmes au lit, il n’avait jamais réellement eu de relation durable à proprement parlé. Il n’avait jamais eu de réelle attache, refusant de se sentir dépendant de quelqu’un. Ce caractère indépendant avait eu raison de pas mal de choix du Russe qui pourtant pensait peut-être différemment. Alors qu’il avait vu cet idiot avoir ce geste délibéré sur Luna, son sang n’avait fait qu’un tour dans ses veines, avant qu’il n’intervienne. Un comportement un peu inhabituel chez lui d’être si chevaleresque, mais un comportement qu’il n’avait pas cherché à comprendre plus que cela pour le moment, alors qu’il libérait la jeune femme de cette situation méprisable. Il n’avait eu aucun scrupule envers l’homme s’étant tout permis, le jetant dehors comme le malpropre qu’il était. Semblable à un avertissement, il avait gardé les papiers et attendu de le voir déguerpir pour revenir dans l’établissement. Il était venu passer du bon temps et non pour voir la femme ayant franchi ses barrières se faire maltraiter ainsi.
D’ailleurs, à peine était-il revenu au bar, qu’il eut le droit à cette charmante demoiselle dans les bras, alors que ses lèvres venaient naturellement se coller aux siennes. Un baiser aussi électrisant qu’inattendu. Anton n’avait pas réellement réfléchi à la question de l’attitude à adopter après leur dernière soirée, mais Luna avait apporté une réponse à ce qui l’aurait pu se demander. Naturellement, ses bras s’étaient refermés dans le dos de la jeune femme, avant de la libérer de l’étreinte, la voyant rougir. En entendant les applaudissements du cupidon présent, Anton lui lança un regard le mettant au défi de faire le moindre commentaire. S’il n’était pas réellement d’humeur à titiller, il ne tenait pas à voir commenter ce début de relation (sérieuse ?) avec Luna. D’ailleurs, il préférait s’intéresser à l’état de la jeune femme qui ne semblait pas au meilleur de sa forme.
Prenant le verre qui lui était destiné, le Russe fronça les sourcils en entendant dire que ce n’était pas Rigel. Il se doutait que ce n’était pas le jeune homme, alors qu’il avait simplement évoqué le caractère turbulent de l’employé, mais il allait être surpris de sa révélation. Écoutant la jeune femme, il avait acquiescé à l’évocation de l’événement. C’était ce qui lui avait coûté pas mal de temps, les retombées désastreuses de cette soirée. Entre les accusations tombant sur le directeur du Shield, leur dissociation, mais aussi la réaction générale de Genosha, le Garde Rouge n’avait pas chômé.
— Ce sont mes collègues qui se sont occupés de cette liste. J’étais sur d’autres conséquences de cette soirée.
Anton n’avait pas besoin de demander pourquoi elle lui posait la question. L’association se faisait simple, alors qu’elle en parlait. Pourquoi évoquer ce carnage si elle n’y avait pas été ? C’était pour cela que, jusqu’à présent, il n’avait jamais voulu avoir d’attache. Ne pas s’inquiéter pour une personne à la moindre annonce désastreuse, et ne pas se laisser distraire. Pourtant, il avait eu cet espoir que Luna ne soit pas concernée, craignant un appel pour lui annoncer une mauvaise nouvelle. Alors comme il n’avait rien entendu à propos de la jeune femme, il ne s’était pas plus inquiété, grossière erreur alors qu’elle lui apprenait qu’elle avait vécu cet incendie d’origine criminelle. Il en avait légèrement serré le poing, se reprochant de ne pas avoir appelé pour se rassurer de lui-même.
Si Anton restait relativement silencieux, il n’en était pas moins observateur. Il voyait que Luna n'était pas bien, comme abattue. Bien qu’un peu gauche dans son attitude, il avait posé sa main sur celle de la jeune femme pour tenter de la rassurer.
— Détend toi, tout va bien. Tu veux en parler ?
Il pouvait comprendre les conséquences d’un tel événement sur l’esprit. Un traumatisme pour ceux n’étant pas habitué et il fallait avoir des nerfs d’acier pour ne pas craquer. Jusqu’à présent, le Russe s’était contenté de la version officielle, ne donnant pas crédit aux rumeurs. Pourquoi irait-il remettre en cause le gouvernement ? Mais en sachant que Luna y avait été, il commençait à se demander ce qui s’était passé à l’intérieur. Était-ce un simple incendie pour attenter à la vie de la princesse et de ses invités, ou Fury avait-il fait bien plus de dégât ?
— La Garde Rouge est pas mal mobilisée, on doit rattraper les erreurs qui ont été commis. Mais ce n’est pas le plus important. Comment tu vas toi ?
La question pouvait être douloureuse, mais Anton découvrait ce besoin de s’assurer que ça allait aller pour Luna. Elle avait l’air fatigué, voir même dépassée. Et s’il ne savait pas réellement comment agir, il improvisait, laissant son instinct lui dicter quoi faire. Comme ce léger contact sur la main de la propriétaire des lieux, dont il caressait avec douceur l’épiderme de son pouce. Il était là si elle avait besoin de se confier, même s’il pouvait comprendre que sa fonction la fasse douter.
| | | Nîniel Δ Messages : 1032
Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Lexa Luna:
Si Lexa restait méfiante envers pas mal de personne, et encore plus depuis cet échec auquel elle devait faire face, Luna n’en faisait pas partie. Elle pouvait se méfier d’elle, prendre en compte son sang aussi noir que le sien pour la considérer comme une potentielle ennemie, mais Luna avait fui leur conclave et ce n’était certainement pas pour mieux la défier par la suite. C’était le même argument qu’elle avait argué à Titus lorsqu’il avait contredit sa décision de lui laisser la vie sauve. Elle avait confiance en Luna et leur passé commun lui permettait d’avoir une approche différente qu’avec les autres chefs. Elle n’était plus seulement Heda kom Kongeda, la porteuse de la Flamme, celle par qui s’exprime les défunts commandants. Elle était aussi Lexa kom Trikru, cette guerrière tout aussi humaine que n’importe lequel de ses sujets.
Dans cette tente, Lexa savait aussi qu’elle pouvait se permettre plus de commodité, même si prendre des nouvelles des Floukrus pouvant être présent à Polis lors de l’attaque était une chose qu’elle aurait fait avec tout autre clan. Mais elle devait avouer qu’elle s’inquiétait un peu plus du clan de Luna de par les hostilités que certains avaient envers eux. La volonté de paix de ce clan était peu commune et Lexa avait eu le droit à pas mal de remarque lors de leur arrivée au sein de la Coalition. Elle était alors heureuse de savoir que Luna n’avait pas essuyé de perte et que Floukru se portait bien. C'était primordial alors que l’espoir pouvait être si vite perdu.
— Si vous rencontrez la moindre difficulté, fais le moi savoir. Certains pourraient vouloir profiter de la situation pour te porter préjudice.
Lexa restait tout de même attentive à ce que leur position actuelle pouvait engendrer. Surtout par rapport à Luna qu’elle savait peu apprécier au sein de la Coalition et il était hors de question qu’elle laisse passer quoi que ce soit. Suite à ces propos, La Trikru avait pris place suite à l’invitation de Luna.
— Malheureusement, je pense qu’on en a eu pas mal. Azgeda a su frapper à un moment qui leur a été favorable. Mais nous ne nous laissons pas abattre, et même si cela est triste, chacun sait que chaque guerre entraîne son lot de conséquence. Nia devra en assumer la responsabilité.
Après tout, ne disait-on pas que la victoire reposait sur des sacrifices ? Mais Lexa ne considérait pas les victimes de Nia comme des sacrifices à leur cause. Au contraire, elle comptait bien faire appliquer la loi de la Coalition contre ce crime. Jus drein jus daun, ce n’était qu’une question de temps avant qu’on ne lui réclame le sang des coupables.
— Mais ne t’en fais pas, je ne me justifie pas plus que nécessaire auprès de nos alliés. Ils ont simplement besoin d’être rassuré quant au choix de la Montagne. Certains disent que Skaikru va s’en servir pour mieux nous piéger. Ils y voient plus de la folie que du courage d’ailleurs. Beaucoup des nôtres sont mort dans ce lieu, je ne peux pas leur en vouloir, tant qu’ils restent dans leur bon droit.
C’était d’ailleurs ce qui l’avait fait hésiter à accepter cette idée. Non pas par crainte de voir les siens refuser, mais à cause de cette idée des fantômes hantant les lieux. Que ce soit elle ou les précédents Commandants, ils avaient perdu beaucoup des leurs entre les mains des Maunons et elle avait cette impression de trahir les morts en établissement son campement dans ce bastion. Mais Luna avançait le même argument qu’elle avait pu sortir face à Indra ou d’autre. Jamais Nia ne penserait à aller les chercher là-bas. Et si elle le faisait, alors Lexa pouvait faire rendre les lieux aussi imprenables que ses ennemis l’avaient fait. C’était là tout l’avantage, alors que les ingénieurs Skaikru pouvaient plancher sur la complexité du bunker. L’étape suivante serait de protéger Arkadia. Puis de reprendre Polis.
— Je n’ai pas encore de stratégie finalisée, simplement des pistes. Nos guerriers sont sur le pied de guerre et attendent de lancer une offensive. Nous sommes dans une position similaire à celle que nous avions lorsque nous avons pris d’assaut la Montagne. Je te ferais d’ailleurs parvenir des guerriers pour t’aider à renforcer la sécurité, que vous ne soyez pas les seuls en avant-garde.
Lexa savait qu’elle pouvait parler de tout à Luna. Elle avait vu la Floukru comme une sœur lorsqu’elles étaient jeunes et si sa fuite du Conclave avait dû créer de la haine à son égard, cela n’avait pas été le cas. Elle était même contente de savoir que tout ceux de sa génération n’était finalement pas mort et de ne pas avoir eu à apposer un cercle de plus dans ce dessin qu’elle s’était fait tatouer.
Elle eut un doux sourire face à la bienveillance de la Natblida. Ce n’était pas une alliée qu’elle avait face à elle, mais une amie qu’elle était contente de retrouver.
— Nous avons heureusement pu faire sortir les novices à temps de Polis. Qui sait ce que Nia aurait fait de ceux pouvant se dresser entre elle et Ontari.
Car Lexa n’était pas dupe, elle savait bien que les jeunes Natblida sous sa protection n’aurait pas survécu au coup d’état d’Azgeda.
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Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Nemyt Nat:
Il a voulu jouer ? Elle avait joué et elle comptait bien gagner. Nemyt n’aimait pas que l’on se moque d’elle et n’aimait pas être prise pour plus bête qu’elle ne l’était. Or, depuis que ce gosse l’avait sorti de là, comme si elle était incapable de le faire seule, elle n’avait que cette impression qui persistait, qu’il la prenait pour la plus idiote des idiotes. Entre ses conseils, cette annonce qu’on allait tout mourir... C’était pire que d’être prise pour l’une de ces Skaikru ignorants qu’elle voyait plus comme un outil qu’autre chose. Et il était qui celui-là pour lui tenir un tel discours ? La vagabonde savait qu’elle ne l’avait jamais rencontré, sans quoi elle s’en souviendrait. Elle mettait un point d’honneur à avoir une mémoire des visages, question de sûreté. Ne jamais tromper deux fois la même personne avec des informations paradoxales. Une des premières qu’elle avait dû apprendre après s’être mesuré à bien plus fort qu’elle et en payer le prix. Un prix invisible pour tous, mais constamment présent chez elle, alors qu’une partie de sa vue resterait à tout jamais dans le noir complet.
La mesquinerie était la traduction exacte de son sourire alors que Nemyt avait ironisé sur cette soirée gâchée. Le pauvre petit chou se plaignant de ce changement de plan. Elle avait horreur de ces chouineries alors qu’elle n’était en rien responsable de son choix. Il n’avait pas eu le couteau sur la gorge, alors pourquoi râler ? Certes maintenant, il y avait sa propre lame de pointé vers ce garçon, mais simplement pour éviter une surenchère des coups.
— Pudique ? Sérieusement ?
Il marquait un point en la surprenant ainsi. En quoi était-ce être pudique que de se rendre dans un de ces lieux de plaisir et de luxure où tous étaient témoins des goûts et des envies de chacun ? Rien que le type qu’elle avait éventré avait au moins deux femmes à ses bras, des femmes dont les mains étaient déjà bien occupées. Il n’y avait aucune pudeur en ces lieux où il était si simple de récupérer des informations. Et elle en savait quelque chose pour l’avoir déjà fait. Alors comment pouvait-il associer les deux ?
Elle était mitigée à ranger ce couteau qu’elle pointait devant son sauveur. Elle ne savait encore rien de lui et ne pouvait guère lui faire confiance. Qu’est-ce qui pouvait bien lui garantir qu’il n’en profiterait pas pour l’attaquer ? C’était pour cela que, contrairement à lui, elle n’avait pas rangé son arme. Elle refusait de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Cependant, dans un symbole de bonne foi, elle avait légèrement baissé le bras. Maniant la lame pour réorienter la pointe, abandonnant ainsi sa menace de prime abord, elle fit un pas en arrière.
— Rien ne me garantit que je peux te faire confiance. N’essaye pas de me la faire à l’envers car je t’assure que je n’hésiterais pas à saccager ta jolie petite gueule.
Rien de bien jouasse en quelques sortes, mais il restait désormais seul maître de son destin. Au moindre geste offensif de sa part, Nemyt n’hésiterait pas un instant, et qu’importe s’il s’agissait réellement d’un Floukru. Si elle commettait une erreur, et bien elle irait elle-même se justifier auprès de leur chef, clamant sa légitime défense. Il avait bougé. Simple mais efficace. Peut-être aboyait-elle pour rien, mais il était hors de question de répéter les erreurs du passé. Elle ne le pouvait pas.
Revenir au Trigedasleng faisait revenir la vagabonde à son terrain de jeu. Jouer sur les mots, nuançant alors le statut de Luna, mais aussi jouer sur sa propre position. Les yeux de la brune déchiffraient la moindre réaction de ce Nat, mais il était doué le bougre, à rester aussi impassible. Et pourtant, un fin sourire étira les lèvres de Nemyt. Soit il était idiot, soit il n’était pas un assez fin connaisseur de sa langue natale pour la traiter ainsi d’amie de Heda. En aucun cas elle ne l’était pas une fois elle ne l’avait affirmé. Seulement supposé pour mieux danser sur sa position selon celle de Nat. Mais sa façon de lui répondre la laissait douter quant à sa compréhension alors qu’il évoquait une récompense. D’où avait-il sorti qu’elle en voulait une, alors qu’elle n’acceptait même pas de reconnaître qu’elle avait eu besoin d’aide ?
La vagabonde resta tout de même silencieuse. Rongeant son frein pour mieux répliquer derrière, elle écoutait la justification de l’emploi de la langue. Elle avait beau ne pas avoir une immense connaissance du peuple de Luna, elle avait dû mal à croire tout cela. Depuis quand un peuple se disant pacifique favorisait la langue des guerriers ? C’était contradictoire et stupide alors que tous ne la parlaient pas.
— Ne m’insulte pas en me traitant d’amie de Lexa. Tu veux une preuve de confiance ? Encore faudrait-il que je puisse te croire. Luna aspire à la paix et non à la guerre. La langue des guerriers n’a rien à faire à Floukru et je doute qu’elle en ait fait une habitude. Et de quoi as-tu peur alors, si tu es réellement un Floukru ? Que je te t’éventre comme le dernier poisson m’ayant servi de repas ? Pfff, comment peux-tu être si ignorant de nos traditions et de nos règles.
Floukru avait beau avoir ses détracteurs, ils étaient protégés par la Coalition. Mais celle de Lexa, pas celle de la Azgeda régnant aujourd’hui sur la ville.
— La Luna que je connais n’aurais jamais laissé l’un des siens à Polis, pas avec la menace d’Azgeda. Ton histoire ne tient pas la route. J’ai même l’impression que tu ne comprends pas ce que je dis, m’associant tout de suite à cette Trikru qui a le sang de beaucoup sur ses mains. Alors oui je peux t’apprendre à frapper, mais je veux la vérité avant. Je connais Luna pour l’avoir rencontré il y a longtemps, alors ne me mens pas si tu ne veux pas que je lui vende la mèche.
Ironique pour une menteuse que de demander la vérité, mais elle perdait patience. Si elle ne le menaçait plus, elle avait gardé son couteau à la main, garantie pour elle, surveillant tout de même les alentours.
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Δ Pseudo : Cocci, Nîniel
Δ Stranger Creature Δ Je passe tel un fantôme défiant la mort... | - Facebook — Roan Mirage:
La respiration de Roan se posait peu à peu, alors qu’il sentait les battements de son cœur se calmer. Il ressentait encore l’extase de cet instant, tandis qu’il avait l’ambassadrice dans ses bras. Il n’avait pas menti, elle était sublime, non seulement à voir, mais aussi dans ces réactions qu’elle avait eu. Il la sentait, encore tremblante de cette vague de plaisir l’ayant fauchée, et ne pouvait s’empêcher de jouer avec ses sensations par de lentes caresses le long de son dos. Rares avaient été les fois où il s’était senti aussi heureux et serein et cela était en grande partie dû à Mirage. Il ne pouvait que l’admirer alors qu’elle avait accepté cette invitation à s’installer contre lui, couverte de cette fourrure qu’il avait tiré à eux.
Les mots de la jeune femme le firent sourire. Avant qu’il ne puisse lui répondre quoi que ce soit, il sentit un léger frisson le traverser. Les doigts de la belle couraient le long de son torse, encore sensible de leur danse sensuelle. Lui-même faisait courir les siens sur le bras de l’Argentée, dans de légers allers-retours du bout des doigts, jouant sur la sensibilité de l’épiderme.
— Je n’ai rien fait à mon propre détriment. Je t’ai seulement donné ce que tu méritais d’avoir pour cette première fois. Tu mérites toute cette attention et cette douceur.
Tandis qu’elle s’était légèrement redressée pour revenir l’embrasser, les bras de Roan se refermèrent sur elle. Sans la serrer cette fois, la tenant simplement avec souplesse contre lui. Leur peau de nouveau en contact avait cet effet électrisant, alors qu’il mêla sa langue à la sienne. Elle avait quémandé l’entrée de sa bouche dans ce baiser, et il était venu se joindre à elle pour cette autre danse. Un léger grognement de plaisir sorti de sa gorge alors qu’il parcourait son dos de caresse.
Roan garda Mirage au-dessus de lui le temps de ce baiser. S’il avait l’habitude de rarement laisser le dessus, cette vue était des plus sensuelles pour lui. Le prince fit remonter l’une de ses mains dans les cheveux, quelque peu décoiffés de la jeune femme, approfondissant ce contact entre leurs lèvres. Il aimait savoir qu’elle était tout à lui et qu’elle avait tant aimé ces derniers instants. Quand ils durent se séparer pour reprendre leur souffle, il laissa son regard azur plongé dans celle de l’ambassadrice.
— Et sache que tu m’as comblé. Tu étais parfaite.
C’était dans un murmure qu’il lui avait dit ça, avait de revenir embrasser brièvement les lèvres de la jeune femme. En aucun cas, il ne regrettait d’avoir fait preuve de patience envers lui-même alors qu’il avait offert un intense moment de plaisir à cette sublime ambassadrice.
— Je ne regrette pas un instant d’avoir fait passer ton plaisir avant le mien.
Ce qui était tout de même exceptionnel alors que Roan n’était pas connu pour agir ainsi. Mais Mirage avait éveillé certains sentiments chez lui et la façon dont il avait traité l’Argenté était sa façon de le lui dire.
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Il était primordial pour Lexa de savoir de qui elle s’entourait. Peut-être cela pouvait-il paraître étrange qu’elle demande à s’entretenir avec certaines personnes pas forcément gradées, parfois oubliées des autres, mais il lui semblait important de savoir quelles étaient ses forces alors que beaucoup pouvaient désormais la voir comme la vaincue. Et cela, il était hors de question, que de laisser Azgeda profiter de cette victoire, sans chercher à adopter la meilleure des stratégies. Ce que d’autres pouvaient voir comme une fuite de la part de la Heda, c’était avant tout un repli réfléchi pour mieux mener l’offensive. Ils avaient tous été pris de surprise, un coup de maître elle devait le reconnaître. Mais c’était désormais à elle de jouer et elle comptait avant tout faire l’état des lieux de ses alliées.
Ainsi, elle voyait ce Skaikru qu’elle avait fait demander. S’il lui était inconnu, elle n’avait pas oublié cette aide précieuse venue de sa part. Alors qu’elle menait les rescapés hors des murs assiégés de la ville, il avait surgi, lui aussi, et abattu des guerriers. Un acte peu anodin et le mettant ainsi d’office dans son camp. Et pourtant, il lui fallait discuter avec lui, savoir ce qui pouvait bien le motiver et surtout s’il n’allait pas retourner sa veste. Les prochains jours seraient décisifs pour l’équilibre des forces et Lexa ne comptait plus se faire avoir par une quelconque surprise.
Ce Nathanaël était tout de même curieux. La Trikru connaissait son identité pour en avoir demandé un minimum, mais elle n’en savait guère plus à son sujet, et encore moins à qui il était lié. Il était là, face à elle, avec une certaine nonchalance pouvant être déconcertante. Mais pas pour Lexa. Cette attitude, dont il faisait preuve, la surprenait certes, mais pouvait lui en dire pas mal sur le personnage. D’ailleurs, ses propos allaient confirmer ce qu’elle pensait en se disant qu’il était ce genre de personne portant un lourd passé sur son dos, mais sans pour autant s’empêcher de vivre. S’il ne s’élargissait pas dans le détail de ces soi-disant accusations qu’elle pouvait mener, il restait tout de même terre-à-terre en demandant à ne pas perdre la tête.
— Si j’ai l’embarras du choix, comme tu le dis si bien, qu’as-tu fait sur Terre qui me mettrais en position de te condamner ?
Car là était la véritable question. Il y avait-il quelque chose que Nathanaël aurait fait à l’encontre des règles de la Coalition et sur quoi la Heda ne pourrait pas fermer les yeux. Les crimes des Skaikru, s’ils avaient été importants là-haut, dans les cieux, elle n’en avait que faire ici-bas. Le passé de chacun leur appartenait et elle se concentrait avant tout sur les personnes de confiance et pouvant la servir dans cette guerre où, il ne fallait pas être dupe, certains perdraient la vie.
Ainsi, elle l’avait aussi interrogé sur cet étrange concours de circonstance ayant mis le garçon sur leur chemin. Lexa n’était pas ingrate, elle savait que son intervention avait permis à certains des siens d’être encore en vie. Seulement, elle avait parfois du mal à croire aux hasards et, alors qu’ils avaient été dans un temps où les Skaikru cherchaient à s’intégrer, un avoir un seul qui arrivait à surgir au bon endroit, au bon moment, cela pouvait paraître étrange. Mais tout aussi étrange que s’il avait été un espion de Nia alors que cette reine n’aurait pas eu la gentillesse de laisser le moindre survivant au sein du peuple du ciel.
Elle l’écoutait donc dans sa plaidoirie, avec cette même posture qu’elle avait lorsqu’un Trikru venait demander justice pour un crime commis sur ces terres. Si hier Skaikru avait été un ennemi, aujourd’hui, ils faisaient partie de la Coalition et chacun méritait le même traitement que n’importe quel natif étant loyal à la véritable porteuse de la flamme. Alors elle acquiesçait aux propos, écoutant chacun des arguments, certains, plus absurde que d’autres. Il semblait déjà aux faits de certaines connaissances à leurs encontre, comme le fait d’évoquer la couleur du sang. En effet, Skaikru ne pouvait guère prétendre à la flamme, seuls les Natblidas le pouvait. Les Natblidas participant à une tuerie de masse que tous vénéraient, ce conclave ayant permis à l’esprit des anciens commandants de la choisir elle plutôt qu’une autre.
Il disait être le parfait élément sacrifiable ? Soit, elle le croirait quant à ce fait. Lexa n’était pas à faire dans le sentimental en temps de guerre. Un guerrier devait pouvoir être envoyé au front en sachant pertinemment qu’il n’avait que peu de chance de revenir. C’était ainsi qu’ils avaient eu une avancée face au Mont Weather, bien que son opinion à ce sujet évoluât peu à peu. Conséquence de son attachement à une certaine Skaikru, attache dissimulée à tous et qu’elle essayait de se dissimuler à elle-même. L’amour était une faiblesse, un enseignement qu’elle n’avait pas le droit d’oublier.
Lexa fut tout de même surprise de l’entendre adopter sa langue. Par ces mots, il mettait sa vie à disposition de la Coalition, un acte peu anodin et formel à ses yeux. Elle laissa planer un bref silence de quelques secondes, prenant le temps de réfléchir à sa propre réponse. Il avait raison de soulever qu’elle pouvait envisager l’idée qu’il soit un espion. Mais Azgeda avait bien trop de fierté pour ne pas envoyer l’un des leurs. Elle avait donc devant elle un jeune Skaikru, semblant prêt à se battre pour eux, mais avait-il réellement conscience de ce que cela signifiait ?
— Qu’est-ce qui te motives à te battre, Nathanaël kom Skaikru ? Pourquoi donner ta vie à la Coalition et non pas à la traîtrise d’Azgeda ? Il est facile de parler ici, loin de tout danger, mais qu’en sera-t-il une fois devant l’ennemi ? Tu as abattu quatre Azgeda l’autre jour, cela prouve que tu sais te battre et je t’en remercie au nom de la Coalition. Mais en feras-tu pareil devant une armée ? Où feras-tu parti des déserteurs que nous devrons traquer par la suite ? Ce choix, que tu fais, semble être un choix désespéré face à ta propre situation au regard des tiens. Que te reproche donc Skaikru ?
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