Lorsqu’elle avait décidé de faire un tour en ville ce jour-là, Sadiafay ne s’était pas attendu à faire cette rencontre qui allait tant lui faire plaisir. C’était en rechignant, comme à son habitude, qu’elle avait quitté l’appartement que lui avait fourni Hydra, décidant de se trouver une petite occupation. Elle n’avait pas eu de mission ces derniers temps et la métisse s’ennuyait ferme. Elle ne sortait que rarement pour éviter de croiser la vermine humaine habitant dans la ville, mais il fallait parfois qu’elle le fasse tout de même. Et la chose dont elle n’arrivait toujours pas à se faire bien que cela fasse plusieurs mois qu’elle se trouvait à New York, était cette obligation de côtoyer des supermarchés pour trouver de quoi se sustenter. Chez elle s’était simple, il y avait du troc, des marchés, du vol, tout dépendait de chacun. Ici, elle pouvait très bien recourir au vol aussi, mais elle savait qu’il fallait qu’elle n’attire pas toujours l’attention sur elle. Alors il n’était pas rare qu’elle chaparde quelques petites choses parfois, mais elle s’était pliée à cette coutume humaine de fréquenter les grandes surfaces pour survivre. Mais cette fois-ci, ce n’était pas pour ça qu’elle était sortie. Ses placards étaient pleins, elle n’avait besoin de rien d’autre. Seulement à rester enfermer entre les quatre murs de son appartement, elle avait l’impression de se transformer en un esclave. Hors elle n’en était pas un et elle était donc sortie pour changer un peu d’air.

Staten Island n’avait pas été son premier objectif. Sadiafay préférait opter pour des endroits peu fréquentés, et l’île abritant la célèbre et si ironique Statue de la Liberté n’était certainement pas le meilleur endroit pour cela. À chaque fois la demi-elfe se marrait en entendant parler ou voyant la Statue. Les américains l’idolâtrait comme un symbole de la liberté, mais à chaque fois que la guerrière les côtoyaient, elle ne voyait que des esclaves d’un quotidien bien ennuyeux. Elle était où leur liberté ? Sans compter la facilité avec laquelle la ville semblait envahissable, même si elle l’avait vue être défendue par ce groupe de soi-disant super-héros. À chaque fois qu’elle en entendait parler, ça la faisait rire, et encore plus avec les récents évènements. Si on les disait si puissants, pourquoi n’arrivaient-ils pas à empêcher une attaque et devait chaque fois la stopper après qu’elle ai commencé ? Et puis ils étaient bien beaux ce groupe soi-disant soudé qui s’étaient finalement opposé à cause d’une simple loi contestable en tout point. Et c’était pour cela que la métisse trouvait si ironique les icônes de cette ville et de ce monde. Seulement voilà, c’était une sorte de destin qui l’avait poussé jusqu’à ce coin de New York.

Alors que la guerrière avait pris la direction d’un coin qu’elle appréciait un peu, elle avait reçu un message de la part de Hydra. Une mission d’observation, tout ce qui avait des plus banales, qui avait mis immédiatement les nerfs à vif de Sadiafay. Car, alors qu’il pouvait l’envoyer n’importe où dans le pays, c’était à Staten Island qu’on l’envoyait. Un type possédant possiblement des pouvoirs avait attisé la curiosité de l’organisation et en l’envoyait-elle confirmer cela. Tant pis, adieu la tranquillité, la métisse avait finalement prit un taxi pour se rendre près de la célèbre statue. Hors de question qu’elle prenne le métro et se retrouve obligée de côtoyer plus que nécessaire ces faibles humains. Durant tout le trajet, elle avait maudit l’organisation de l’envoyer faire ce sale boulot et réfléchissait déjà à une manière d’y mettre rapidement fin. Même si elle savait être discrète, Sadiafay détestait l’être. Cependant, elle avait fait un effort cette fois en cherchant à se fondre au mieux dans la masse, adoptant l’apparence et la tenue d’un humain. Ça la dégoûtait d’agir ainsi, mais elle devait bien le faire si elle voulait garder son quota de d’échec égal à zéro. Elle devait remercier l’organisation pour une chose. Avoir réussi à lui fournir une arme ressemblant à la lame qu’elle utilisait en combat. Elle aurait très bien pu garder la sienne et la possédait toujours, bien caché dans son appartement, mais elle n’était pas des plus discrète pour se faufiler en ville. Alors les scientifiques lui en avaient confectionné une rétractable qu’elle gardait précieusement fixé à sa cheville et caché par le tissu de son pantalon. Il ne fallait jamais croire que la guerrière sortait sans aucune arme autre que ses points.

Et ce fut donc arrivée à Staten Island que Sadiafay eut une surprise digne de lui remonter le moral. Qui aurait cru qu’elle y verrait celui qu’elle considérait comme son pire ennemi au pied de la tour, présent pour amuser la galerie ? Se fichant désormais de toute discrétion, la métisse se planta à l’arrière de la foule, les bras croisés et aussi détendus qu’un jour de victoire. « Qui l’aurait cru ? Une petite princesse amusant la foule par une si belle journée. Pitoyable. » C’était si facile de se moquer de Thor en usant de vocabulaire peu adapté que la guerrière n’avait pu s’empêcher de le faire. Surtout qu’elle semblait si humaine dans cet accoutrement et sans son habituel maquillage pour ressembler à ses comparses. La journée allait plutôt bien continuer au final et elle n’allait pas repartir de si tôt, ni se taire rapidement. « Mais peut-être est-ce là ta seule occupation ? La ville ne semble pas en danger alors il vous faut bien vous occuper non ? Seulement n’est-ce pas un peu minable ? » Que des questions faites pour rabaisser le dieu et Sadiafay n’avait aucune crainte d’offusquer les gens présents en les considérants ainsi comme de la vermine. S’était tout elle et il n’y avait aucune raison à ce qu’elle change.