« La pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits »
Livre de la Genèse, chapitre 7, verset 12

C’était ainsi que tous connaîtraient le déluge causé par ces pluies diluviennes, signe de la colère de Dieu qui offrit à Noé la possibilité de sauver tous les animaux purs et impurs en leur offrant une place sur son arche. Un verset biblique connu de tout religieux, mais qui masquait la triste vérité d’une guerre qui allait perdurer dans le temps. Une guerre menée par les Exorcistes, ces membres de la Congrégation de l’Ombre, soldats luttant contre le mal depuis des millénaires, alors même qu’un étrange cube fut découvert. Une arme faite de cristal divin qui permit de vaincre une première fois celui qui se faisait nommer le Faiseur. Le Comte Millénaire, un étrange homme capable de ramener les âmes des défunts pour les enchaîner à des machines de guerre, créant ainsi le mal absolu que doivent combattre les Exorcistes. Ce premier affrontement, opposant alors le Cube au Comte, fut à l’origine de ce déluge retranscrit dans les écrits bibliques. L’on pensait que cet affrontement marquerait alors la fin des démons, mais c’était sous-estimer le Comte.

Dans l’ombre, celui-ci revint. Il mit en marche son œuvre, créant des Akuma, ses créatures démoniaques et destructrices, et semant le désarroi dans son sillage. Un retour qui ne passa pas inaperçu, alors que l’Église mit sur pied son armée pour le combattre. Une armée qui avait besoin d’armes et qui les trouvèrent dans les fragments qu’avait laissés le Cube suite à son premier affrontement. De ce cristal, apparut une centaine d’Innocence, seule arme capable de détruire les Akuma et ainsi de libérer leur âme prisonnière. Mais ces fragments étaient disséminés aux quatre coins du monde et une course débuta alors entre la Congrégation de l’Ombre et le Comte Millénaire. Chacun avait son objectif, quand pour l’un il était primordial de trouver les porteurs capables de manier ses armes, tandis que l’autre ne souhaitait que leur destruction. Une course qui se transforma en guerre pouvant renverser à tout moment l’ordre du monde.

Car si les Innocences semblaient si précieuses, c’était avant tout pour la particularité de l’une d’entre elle. Dénommée le Cœur, elle était la source de tous ces fragments. L’Innocence ultime, elle pouvait causer la destruction de toutes ses comparses. Elle était le Saint Graal de chacun de ces deux camps, régit par leur combat manichéen. Un combat qui pouvait bien causer une nouvelle destruction du monde, tant elle prenait en ampleur, causant des conséquences inimaginables parmi les différentes populations de la Terre.

« Pour que la brûlure cesse, il faut retirer la main du feu »
Proverbe tibétain

Alors que la guerre ne cesse de s’intensifier entre la Congrégation de l’Ombre et le Comte Millénaire, de nouvelles voix commencèrent à s’élever dans ce chaos. D’étranges personnes masquées apparaissaient subitement, sans prendre part à aucun de ces deux camps. Revendiquant que nul n’était foncièrement bon ou mauvais, ils refusaient de prendre position, préférant se ranger du côté de ceux qui ne pouvait que subir ces combats. Ils protégeaient les victimes de ce conflit, intercepter la recherche des Innocences. Tenant secrète leur organisation, un nom commença tout de même à courir. Ils se nommaient les Xuě Guǐ, et étaient caractérisés par ce masque qui masquait leur identité. Mais à la plus grande surprise, certains se montrèrent capable de manier une Innocence, tandis que d’autres faisaient preuve de talent exceptionnel, similaire à de la magie. Ils agissaient, tel des fantômes, sans laisser de traces de leur passage. Une organisation qui donna du fil à retordre, autant à la Congrégation qu’au Comte. Aucun de ces deux camps n’était capable de savoir si l’on pouvait y trouver des alliés ou des ennemis. Cette guerre sainte s’apprête à prendre un tournant du plus inattendu laissant impossible de deviner la fin qui les attendaient tous. La Terre se dirigeait-elle de nouveau vers un déluge sans fin ? Seul l’avenir pourra le dire, celui-ci s’avérant des plus instables en ces heures sombres.