Du haut de la tour, Lexa pouvait voir le ciel s’assombrir au fut et à mesure que l’obscurité de la nuit tombait sur la ville. Elle avait rejoint la tranquillité de sa chambre, ne se trouvant plus sous le regard constant des gardes et ambassadeurs circulant en ces lieux. Un endroit où il lui était possible de faire tomber le masque de Heda et de redevenir la jeune femme qu’elle était. Un masque qu’elle portait avec fierté alors que c’était elle que la flamme avait choisi. Mais un masque parfois lourd alors qu’elle avait tant de responsabilités auquel faire face. Cette solitude que lui offrait cette pièce était parfois un véritable havre de paix où il lui était possible d’oublier pendant un instant les conseils de guerre, les demandes de chaque clan et où elle pouvait se recueillir. Consulter les esprits des défunts commandants ou tout simplement se ressourcer, ce dont elle avait grandement besoin ces derniers temps. Entre le coup d’éclat de Nia et son affrontement avec Roan, Lexa avait bien cru qu’il serait temps pour elle de laisser son esprit partir. Si elle n’en avait rien montré, elle s’y était pourtant préparée, jusqu’à ce qu’elle finisse par prendre le dessus et mette un terme au règne de l’Azplana.

Goutant à cette tranquillité nocturne, Lexa apaisait son esprit. Faisant le vide en elle, elle tentait de prendre du recul avec ces derniers jours. Ne plus penser à rien, bien qu’elle se rendît compte que cela était plus compliqué. Tandis qu’elle fermait les yeux, adossée à sa tête de lit, l’image d’une personne lui revenait sans cesse, se projetant sur la paroi de ses paupières closes. Une jeune femme, qu’elle connaissait seulement depuis quelques mois, mais qui avait eut ce don de chambouler la sérénité de Heda.

La Natblida avait essayé d’oublier ce chamboulement provoqué. Elle qui s’était alors promis de ne plus jamais laisser son cœur dicter ses pensées, refusant d’être à nouveau blessée, mais la rencontre avec la jeune Clarke Griffin avait mis à mal cette décision. Si Lexa avait d’abord réussi à maintenir une distance, leur alliance contre le Mont Weather avait réduit peut à peu cette dernière jusqu’à ce qu’elle ne fasse un pas qu’elle aurait pu regretter par la suite. Trois mois avaient beau s’être écoulé depuis la chute de leur ennemi commun, la jeune femme avait encore à l’esprit ce rapprochement qu’elle avait fait, alors qu’elle avait été à l’origine de ce baiser lui hantant la mémoire. Elle qui avait dit à Clarke que l’amour était une faiblesse, ne pouvant oublier ce que son amour pour Costia avait coûté, elle n’avait pu s’empêcher d’y céder. Et pourtant, elle n’avait jamais reparlé de cela avec la jeune Skaikru. La blonde était devenue Wanheda, disparaissant au sein de ses terres, jusqu’à ce qu’elle lui soit rendue. Ces trois mois avaient été longs pour Lexa qui avait cependant essayé de les mettre à profit pour redevenir égal à elle-même. En vain alors qu’après avoir manqué de laisser la vie dans un duel, elle repensait à la blonde qui avait essayé de la persuader de prendre un champion.

Un soupire lui échappa avant qu’elle ne se relève et quitte la pièce. Rester à essayer de lutter contre ses pensées ne lui serait en rien avantageux et il lui fallait agir pour redevenir maître de son esprit. La Trikru refusait de décevoir les anciens commandants, morts pour leur clan, en se laissant ainsi préoccupée. Profitant du calme de la tour, Lexa avait pris la direction des appartements attribués aux différents ambassadeur de la Coalition. Une chambre supplémentaire était désormais occupée alors que Wanheda était devenue l’ambassadrice des siens. Ce fut à la porte de la jeune blonde qu’elle se signala, frappant doucement à la porte. Elle ne souhaitait pas déranger Clarke, mais espérait pouvoir discuter avec elle. Elle avait beau n’avoir rien montré la veille, mais elle avait été touché de l’inquiétude de la Skaikru suite au défi de Nia. Si elle avait évoqué la sécurité de son peuple, la Natblida l’ayant rassuré quant à la fiabilité des novices qu’elle avait entraînés, elle espérait au fond que cette inquiétude était aussi par rapport à cette place que Clarke avait au sein de son esprit. Était-ce réciproque ?