Le Mont Weather offrait un tout autre habitat que ce dont Lexa avait pour habitude et elle devait avouer que c’était bien étrange que de découvrir ce monde bien plus naturel aux Skaikru qu’aux siens. Elle ne connaissait de la Montagne que ce qu’elle avait pu en voir de l’extérieur, mais déjà elle avait compris que c’était bien différent de ce que connaissait chaque natif ayant vécu sur la Terre. Deux mondes quels devaient désormais lier alors qu’ils avaient été chassé de Polis. Une défaite qui passait mal pour la sang d’ébène alors qu’elle avait cette sensation d’avoir échoué dans sa tâche. Entendre dire qu’un nouveau commandant trônait à Polis alors qu’elle portait toujours la Flamme, c’était une hérésie pour sa croyance. Seulement Nia avait fait preuve d’un coup de maître et il allait falloir agir vite pour la Trigeda. Ne pas laisser l’imposture s’installer afin de rallier les siens derrière elle et reprendre ce qui était siens.

Pourtant, alors que quelques jours s’étaient déjà écoulés depuis qu’ils avaient pris possession de l’ancienne demeure de leur ennemi, Lexa n’avait encore lancé aucune contre-attaque. Si agir la démangeait, elle savait qu’elle devait prendre le temps de prendre du recul. Étudier les différentes possibilités, interroger l’esprit des défunts commandants. Ne pas se précipiter dans un quelconque piège que Azgeda pourrait avoir tendu et mettre à sa portée tous les outils qui lui seront utiles. C’était pour cela qu’elle avait accepté cette suggestion que d’investir la Montagne. Faire de ce lieu maudits leur bastion, afin de rester proche de leur ennemis. Durant des années, aucun chef de guerre n’avait su prendre le bunker. Et aujourd’hui, avec l’aide de Skaikru, c’était à eux de rendre les lieux imprenables. Une tâche ardue, mais en laquelle Lexa avait confiance. Elle laissait ce peuple venue du ciel partager ses connaissances, lui permettant ainsi de rallier les clans en rappelant à qui allait leur véritable allégeance.

Lexa avait déjà vu certains chefs de guerre l’ayant suivi dans cette honteuse fuite. Elle savait le sentiment partagé que ressentaient certains d’avoir dû se détourner de ce combat et de laisser l’ennemi l’emporter. Elle-même avait dû mal à l’accepter, mais elle savait que mieux valait faire le mort quelque temps pour mieux surgir des fourrés. C’était ce qu’avait fait Nia après tout, ne pas réagir à la mort de son précédent ambassadeur pour mieux attaquer par la suite. La Trigeda aurait dû le voir venir, seulement ils s’étaient tous fait avoir.

La sang d’ébène avait quitté la sécurité des murs de la Montagne pour s’aventurait dans la forêt de son clan. Trikru, là où elle avait grandi et où il était désormais dangereux pour elle de s’aventurer sur les terres. Il était certains que de quelconques guerriers, avide de reconnaissance soit en chasse pour la trouver et la livrer à la reine des glaces. Lexa n’était pas naïve, elle en avait fait de même lorsqu’elle avait recherché Wanheda, bien que ce soit pour une finalité différente. Les terres de la Coalition étaient étendues et l’armée de Nia ne pouvait s’occuper seule de la retrouver. Et pourtant, cela n’empêchait pas la porteuse de la flamme de s’aventurer dans les bois, avec quelques gardes sur les talons. Elle savait où se rendre alors qu’elle cherchait à rejoindre le campement d’un peuple si différent du siens. Un peuple dont elle avait été surprise d’apprendre qu’il n’était pas retourné parmi les leurs alors qu’il pouvait s’avérer aussi dangereux pour eux que pour Lexa de se trouver à découvert.

Flourku, un clan qui ne méritait pas sa place pour certains. Entre la paix et la présence de Luna, Lexa ne pouvait que les comprendre, sans pour autant les approuver. Cela avait été sa première décision que de laisser sa comparse vivre, et même des années après, elle refusait de revenir sur ce choix. La Trikru savait qu’elle devait la vie à celle vivant en harmonie avec l’océan désormais et elle comptait lui rendre la pareille. C’était d’ailleurs elle qu’elle était allée voir en trouvant ce campement établi dans les bois. Heda se doutait que la Floukru était déjà au courant de sa venue, des éclaireurs devant très certainement être dissimulés. Une stratégie basique, mais qui assurait la survie d’un camp.

Ainsi, elle n’eut guère longtemps à attendre avant de se trouver face à celle portant la paix auprès des siens.

— Luna. Azgeda ne t’a pas encore trouvé ici ?

Car si Lexa n’en disait rien, il était certains qu’elle soit peu rassurée de savoir la jeune femme exposé à un tel endroit. Pas qu’elle doutait de ses compétences, loin de là, mais elle ne sous-estimait pas non plus leur adversaire et la Trikru se savait plus sereine pour ceux les ayant suivi dans la Montagne.

La montagne des Maunons, voici le lieu où ils se trouvaient maintenant. Ils étaient loin de le cher océan, cette immense étendue d’eau salée qui leur conférait une protection naturelle. Se retrouver sur la terre qui l’avait vu naître, grandir, s’entraîner et pour finir commettre un fratricide, n’était pas forcément des plus plaisant pour la Natblida. Elle ne s’attendait pas à cela lorsqu’elle avait répondu positivement à l’invitation de Lexa pour la cérémonie de la « Lune Rouge ». Après tout, qui aurait pu prévoir que la Reine des Glaces, allait faire voler en éclats la coalition ? Beaucoup de détracteurs de cette dernière diraient qu’ils savaient que ce jour allait arriver.

Pour sa part Luna n’avait rien vu venir, certes, elle était loin de tout sur sa plateforme, mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne savait pas ce qui se passait sur le continent. Les informations mettaient du temps à arriver, mais elles lui arrivaient toujours.

Elle regarda alors l’entrée de la montagne, celle-ci était visible depuis le campement, actuellement la jeune femme se reposait, elle avait été à la chasse et à la pêche dans la matinée et venait de revenir au campement.

L’un de ses éclaireurs vint lui annoncer que Lexa était en route vers leur campement, la Natblida fut agréablement surprise par la venue de sa comparse. Elles avaient plus ou moins grandis ensembles, elles avaient été novices en même temps, elles auraient dû se battre l’une contre l’autre si elle n’avait pas décidé de fuir son conclave après son fratricide.

La Floukru partie à la rencontre de la Heda, elle fit signe à ses hommes, que pour une fois, ils faisaient une exception pour la présence d’armes dans le camp.

-Heda ! salua-t-elle d’un mouvement de tête.

Elle sourit avec tendresse lorsque Lexa lui demanda si les Azgeda, ne les avait pas encore trouvés elle et les siens.

Elle regarda le campement autour d’elles, ils s’étaient installés en hauteur, ils pouvaient sans peine surveiller les alentours, de plus, ils avaient une vue imprenable sur les portes du mont. Alors, oui, ils étaient vulnérables en cas d’attaque, mais ils étaient également l’une des premières défenses du lieu. Ils étaient pacifistes, mais savaient tout de même se battre.

-Je ne tiens pas à créer plus de tensions. On est, enfin, JE suis, accepté dans la forêt, c’est déjà bien. Je ne vais pas en rajouter.

Elle leva la tête vers la cime des arbres.

-On est bien au grand air !

Luna observa plus sérieusement la deuxième Natblida, elle paraissait soucieuse. Elle se retrouvait quelques années en arrière lorsqu’elles étaient encore novices. Elles se considéraient comme des sœurs, elle la considérait encore comme la sœur qu’elle n’avait jamais eu. Leur complicité d’antan lui manquait. Elle se doutait que Lexa eût encore de la considération pour elle, sinon elle ne l’aurait pas laissé vivre ainsi aussi longtemps.

-Aurais-tu besoin de parler à une personne autre que tes chefs de guerre ?

La Floukru ne jugeait nullement la Trikru face à elle, elle posait simplement la question. Proposant par la même occasion une autre approche de la situation, un autre point de vu. La jeune femme n’attendit pas vraiment de réponse, elle se dirigea doucement vers sa tente pour plus d’intimités et de confort.

Il arrivait parfois à Lexa de se demander ce qu’aurait été la Coalition si Luna avait été à sa place. Si les rôles avaient été inversés et que la Trikru ne serait pas sortie du Conclave. Jamais elle ne partageait cette idée, sachant pertinemment ce que pensaient ses plus proches conseillers de son choix de permettre à Luna de vivre, mais c’était une pensée qui la traversait bien souvent. Imaginer une autre personne assise sur son trône, portant la flamme à sa place, lui permettait aussi de prendre ce recul qu’elle avait parfois besoin. Et pourtant, savoir qu’aujourd’hui, une autre Natblida se proclamait Heda, ce n’était pas une chose à laquelle elle aimait penser. Non pas qu’elle ne veuille pas céder son trône, Lexa n’était pas naïve, elle savait qu’un jour arriverait où les anciens commandants l’appelleront à eux pour choisir un successeur, mais le fait que toutes les traditions aient été brisés, c’était ce qui la dérangeait. Nia avait enfreint le culte même de la flamme en agissant ainsi et il était hors de question pour la Sang d’Ebène que ce geste reste impuni.

Ce n’était pourtant pas ce qui l’avait réellement poussée à voir Luna. De savoir que sa comparse pouvait être en première ligne était une préoccupation de la Heda qu’elle était, mais aussi de l’ancienne novice ayant grandi aux côtés de la Floukru. Elles avaient un passé commun et Lexa chérissait ces souvenirs parfois gratifiant en ces temps de guerre. Ils lui permettaient de se dire que la paix avait du bon et qu’il lui serait possible de retrouver cette harmonie qu’elle avait voulu avoir en unissant les clans sous une seule et même Coalition.

Le sourire fut rendu alors que l’échange des formalités s’était fait. Luna était bien entourée, Lexa pouvait voir l’organisation première du campement. En aucun cas, elle ne doutait des compétences de celle ayant été une sœur afin de protéger les siens. La preuve en avait été, que certains avaient formulé la demande à ce que les armes soient déposées. Une demande à laquelle Heda ne pouvait accéder malgré sa volonté, mais la brune à la chevelure indomptable avait mis ce problème de côté avant qu’il n’en devienne un.

— Ta présence n’a pas à créer de tensions. Floukru est un clan de la Coalition à même titre que Trikru l’ai ou un tout autre clan. Les autres guerriers n’ont pas à te reprocher d’être là alors que tu nous soutiens contre Nia.

Et il serait intolérable pour la Trigeda d’apprendre qu’un tort soit reproché à Luna de par son simple passif. Alors que l’heure était aux choix d’allégeance, elle ne pouvait que la remercier de la soutenir alors que rien ne l’empêchait de choisir un tout autre clan.

Mais Luna avait tout autant raison. Bien que Lexa ait ses volontés, elle ne pouvait empêcher les autres de vivre selon leurs opinions. Et si les actes de violences pouvaient être répréhensibles, elle ne pouvait brimer les attitudes de chacun au moindre pas de travers. Devoir le faire afin de protéger Luna signifierait le faire à la moindre incartade pour quiconque et elle devait déjà veiller à ce que personne ne s’en prenne à Skaikru.

— Ton choix te permet au moins de ne pas avoir à justifier l’occupation d’un lieu auparavant maudit.

Même s’il était demandé à Heda de faire preuve de sérieux et de stoïcisme, Lexa savait que Luna faisait partie de ses personnes où elle pouvait se permettre de se montrer plus humaine. En s’étant soutenue durant leur enfance, chacune avait pu découvrir les faiblesses de l’autre et cela détruisait irrémédiablement des barrières. C’était bien pour cela que Lexa avait suivi la Floukru dans la tente afin de pouvoir continuer de discuter avec plus d’intimités. Sans le regard des autres, les deux femmes pouvaient discuter sans faire fit de leur titre, tout comme Luna l’avait évoqué. Il est vrai que ces derniers jours, elle parlait bien plus à des guerriers et des conseillers qu’à des personnes à proprement parler. Chacun voulait de sa commodité, apporter son opinion et se savoir entendu, le lourd poids de la Flamme, mais ici, c’était différent. Si les conseils de Luna étaient le bienvenu, des instants plus informels l’était tout autant.

Ainsi, une fois le rabat de la tente retombée, Lexa pouvait se permettre de paraître plus détendue. Laisser tomber ce masque de Heda dont tous semblaient avoir besoin pour se rassurer, et simplement être la Trikru qu’elle ne pouvait être que lorsqu’elle était seule ou en présence de certains seulement.

— Comment vont les tiens ? Tu n’as pas eu trop de perte ?

Elle pouvait comprendre que ceux ayant été pris pour cible par Azgeda veuillent retourner en sécurité chez eux. Lexa avait averti les chefs de guerres qu’elle ne tiendrait pas rigueur de potentiel repli, à la seule condition qu’ils répondent présent à l’instant où elle ferait appel à eux. Car si pour l’heure, rien n’était mis en place pour contrer Nia, elle ne chômait pas pour autant alors que divers plans se formaient dans son esprit.

Luna observa la jeune femme près d’elle, elles avaient quasiment grandi ensemble, elles avaient eu la même éducation. Pour autant, elles ne pensaient pas de la même manière et avaient également pris des voies différentes. Si, elle, avait choisi de fuir le conclave, Lexa était devenue la Heda, avec les honneurs et les responsabilités qui allaient avec. Rien que pour cela Luna n’enviait pas sa place, si tant est qu’elle l’avait envié un jour.

Elle ne se demandait même pas quel genre de Heda elle aurait pu être, elle ne l’était pas, elle ne souhaitait pas l’être... Être la chef d’un clan était suffisant.

Elle sourit lorsque sa comparse évoqua qu’elle et son clan avaient parfaitement leur place dans la coalition comme les autres et encore plus alors qu’ils étaient là pour se battre.

La Floukru précéda la Trikru dans la tente, elle prépara de quoi pouvoir se désaltérer et manger. Elle proposa donc un peu de viande séchée et quelques fruits.

-Nous n’avons pas eu de perte, heureusement. Il y a eu des blessés, mais le docteur Griffin les a auscultés. En effet, je n’ai pas à justifier mes choix. Toi non plus Lexa, il fallait avoir du courage pour venir faire de cet endroit un lieu sûr pour les tiens. Je ne pense pas que Nia viendrait jusqu’ici, ce lieu est considéré comme maudit. C’est aussi à nous de faire en sorte qu’il devienne un refuge et un lieu sécurisé. Alors oui... Tous ne seront pas heureux de tes choix… Mais aux dernières nouvelles, c’est toi qui portes la flamme ce qui fait de toi notre chef. Te justifier oui, mais jusqu’à un certain point.

Elle fit signe à Lexa de prendre place sur l’un des tabourets présents dans la tente, elle observa la brune face à elle, celle-ci semblait épuisée.

-Et toi ? Comment vas-tu ? Pas trop de perte de ton côté ?

Elle servit de l’eau dans deux verres avant d’en tendre un a son invitée, elle prit une gorgée du sien. Elle s’installa à son tour sur le tabouret en face de Lexa.

-Veux-tu exposer tes stratégies ou préfères-tu parler d’autre chose ?

Luna ne savait pas réellement comment la considérait Lexa, elle espérait que cette dernière accepte volontiers ses conseils. Elle ne prétendait pas avoir la science infuse et avoir toutes les réponses aux problèmes de la seconde Natblida, mais elle espérait pouvoir l’aider à y voir plus clair et lui apporter son point de vue.

Si Lexa restait méfiante envers pas mal de personne, et encore plus depuis cet échec auquel elle devait faire face, Luna n’en faisait pas partie. Elle pouvait se méfier d’elle, prendre en compte son sang aussi noir que le sien pour la considérer comme une potentielle ennemie, mais Luna avait fui leur conclave et ce n’était certainement pas pour mieux la défier par la suite. C’était le même argument qu’elle avait argué à Titus lorsqu’il avait contredit sa décision de lui laisser la vie sauve. Elle avait confiance en Luna et leur passé commun lui permettait d’avoir une approche différente qu’avec les autres chefs. Elle n’était plus seulement Heda kom Kongeda, la porteuse de la Flamme, celle par qui s’exprime les défunts commandants. Elle était aussi Lexa kom Trikru, cette guerrière tout aussi humaine que n’importe lequel de ses sujets.

Dans cette tente, Lexa savait aussi qu’elle pouvait se permettre plus de commodité, même si prendre des nouvelles des Floukrus pouvant être présent à Polis lors de l’attaque était une chose qu’elle aurait fait avec tout autre clan. Mais elle devait avouer qu’elle s’inquiétait un peu plus du clan de Luna de par les hostilités que certains avaient envers eux. La volonté de paix de ce clan était peu commune et Lexa avait eu le droit à pas mal de remarque lors de leur arrivée au sein de la Coalition. Elle était alors heureuse de savoir que Luna n’avait pas essuyé de perte et que Floukru se portait bien. C'était primordial alors que l’espoir pouvait être si vite perdu.

— Si vous rencontrez la moindre difficulté, fais le moi savoir. Certains pourraient vouloir profiter de la situation pour te porter préjudice.

Lexa restait tout de même attentive à ce que leur position actuelle pouvait engendrer. Surtout par rapport à Luna qu’elle savait peu apprécier au sein de la Coalition et il était hors de question qu’elle laisse passer quoi que ce soit. Suite à ces propos, La Trikru avait pris place suite à l’invitation de Luna.

— Malheureusement, je pense qu’on en a eu pas mal. Azgeda a su frapper à un moment qui leur a été favorable. Mais nous ne nous laissons pas abattre, et même si cela est triste, chacun sait que chaque guerre entraîne son lot de conséquence. Nia devra en assumer la responsabilité.

Après tout, ne disait-on pas que la victoire reposait sur des sacrifices ? Mais Lexa ne considérait pas les victimes de Nia comme des sacrifices à leur cause. Au contraire, elle comptait bien faire appliquer la loi de la Coalition contre ce crime. Jus drein jus daun, ce n’était qu’une question de temps avant qu’on ne lui réclame le sang des coupables.

— Mais ne t’en fais pas, je ne me justifie pas plus que nécessaire auprès de nos alliés. Ils ont simplement besoin d’être rassuré quant au choix de la Montagne. Certains disent que Skaikru va s’en servir pour mieux nous piéger. Ils y voient plus de la folie que du courage d’ailleurs. Beaucoup des nôtres sont mort dans ce lieu, je ne peux pas leur en vouloir, tant qu’ils restent dans leur bon droit.

C’était d’ailleurs ce qui l’avait fait hésiter à accepter cette idée. Non pas par crainte de voir les siens refuser, mais à cause de cette idée des fantômes hantant les lieux. Que ce soit elle ou les précédents Commandants, ils avaient perdu beaucoup des leurs entre les mains des Maunons et elle avait cette impression de trahir les morts en établissement son campement dans ce bastion. Mais Luna avançait le même argument qu’elle avait pu sortir face à Indra ou d’autre. Jamais Nia ne penserait à aller les chercher là-bas. Et si elle le faisait, alors Lexa pouvait faire rendre les lieux aussi imprenables que ses ennemis l’avaient fait. C’était là tout l’avantage, alors que les ingénieurs Skaikru pouvaient plancher sur la complexité du bunker. L’étape suivante serait de protéger Arkadia. Puis de reprendre Polis.

— Je n’ai pas encore de stratégie finalisée, simplement des pistes. Nos guerriers sont sur le pied de guerre et attendent de lancer une offensive. Nous sommes dans une position similaire à celle que nous avions lorsque nous avons pris d’assaut la Montagne. Je te ferais d’ailleurs parvenir des guerriers pour t’aider à renforcer la sécurité, que vous ne soyez pas les seuls en avant-garde.

Lexa savait qu’elle pouvait parler de tout à Luna. Elle avait vu la Floukru comme une sœur lorsqu’elles étaient jeunes et si sa fuite du Conclave avait dû créer de la haine à son égard, cela n’avait pas été le cas. Elle était même contente de savoir que tout ceux de sa génération n’était finalement pas mort et de ne pas avoir eu à apposer un cercle de plus dans ce dessin qu’elle s’était fait tatouer.

Elle eut un doux sourire face à la bienveillance de la Natblida. Ce n’était pas une alliée qu’elle avait face à elle, mais une amie qu’elle était contente de retrouver.

— Nous avons heureusement pu faire sortir les novices à temps de Polis. Qui sait ce que Nia aurait fait de ceux pouvant se dresser entre elle et Ontari.

Car Lexa n’était pas dupe, elle savait bien que les jeunes Natblida sous sa protection n’aurait pas survécu au coup d’état d’Azgeda.