Nemyt était descendue dans les rues lors de l’attaque de Polis. Elle avait vu les guerriers Azgeda faire preuve d’aucune pitié alors qu’ils prenaient la ville au nom de leur reine. Elle les avait vus se battre pour faire valoir leur puissance et, bien étrangement, elle n’avait rien fait pour aider à les contrer. Elle avait beau maudire ce clan pour lui avoir ôté une partie de sa vue des années plus tôt, elle les remerciait aussi d’avoir fait d’elle la combattante qu’elle était aujourd’hui, bien que le premier concerné ai péri sous sa lame.

Ainsi, la jeune femme n’avait pas quitté la ville tandis que le symbole de ce clan était visible tout autour de l’immense tour. Elle aurait pu partir, suivre les fidèles de la grande Heda fuyant la queue entre les pattes, laissant leurs terres aux mains de l’ennemi. Cependant, elle n’en avait rien fait alors qu’elle était resté, loyale ni à l’un, ni à l’autre, mais curieuse de voir comment l’avenir allait se construire. Curieuse de voir si les choses allaient changer alors qu’elle n’avait aucune légitimité au sein de cette Coalition. Car Nemyt était ainsi, prenant place dans un tableau où jamais il n’y avait eu de rôle pour elle. Il en était ainsi alors qu’elle n’était qu’une exilée aux yeux de ceux-là connaissant réellement. Pour les autres, elle était cette Ingranronakru traquant pour les autres. Un mensonge ayant fait maintes fois ses preuves, même si la brune savait être discrète à ce sujet.

Et là, elle marchait à travers les rues de Polis, cherchant à savoir ce qui serait intéressant pour elle. Si Azgeda pouvait lui apporter ce qu’elle avait toujours rêvé d’avoir mais qu’elle n’avait jamais pu concrétiser. Voir cette Coalition ayant causé la perte d’identité de ses parents pour enfin retrouve l’indépendance de chaque clan. Une vision régressive de leur politique, mais une vision plaisante pour la vagabonde qui voyait cette alliance comme une belle mascarade. Il suffisait de voir comment elle avait été attaquée de l’intérieur alors qu’Azgeda était l’un des treize clans concerné. Quelle belle connerie tout cela.

Les rues étaient calmes. Nullement surprenant pour la vagabonde qui y voyait là la conséquence de l’attaque. Ceux craignant Azgeda restaient terrés dans leurs caches tandis que les loyaux vaquait à leurs occupations. Certains préparaient la cité à une possible contre-attaque, une hypothèse qu’émettait la brune découvrant la cité sous un autre jour. Un très beau jour selon elle, bien contente de n’avoir aucune attache ni aucune allégeance à donner. Ainsi, alors qu’elle se promenait, elle vit une silhouette qui lui semblait familière. Une connaissance qu’elle ne connaissait pas réellement, alors que cela remontait à bien des années. Un temps d'errance pour Nemyt dont les pas l’avaient mené jusqu’à cet immense désert de sable, délaissé par les clans, excepté les Sangedakru. Un lieu où elle avait fait la rencontre de vagabond comme elle, mais aussi de Nahis, cette fille, aujourd’hui jeune femme, des sables qu’elle reconnaissait. Leurs routes s’étaient déjà croisées, mais pour Nemyt, cela n’était jamais allé plus loin que la cordialité. Mais la retrouvé en ce jour la rendait curieuse de savoir ce qu’elle était devenue. Curieuse de savoir quel vent avait fait voyager cette femme pour la faire être dans les rues de Polis.

— Je suis heureuse de te voir Nahis kom Sangedakru

En quelques pas, Nemyt avait réduit la distance la séparant de la jeune femme. En ne sachant pas ce qu’elle devenait aujourd’hui, il lui fallait se méfier. La vagabonde n’était pas assez idiote pour croire que tout le monde serait clément avec elle et il lui fallait garder son secret sûr. Sans compter qu’à l’époque, elle n’avait jamais évoqué son exil, prétextant une exploration hors des terres Ingranrona. La justification la plus simple quand l’on se trouvait à l’opposé des terres de son soi-disant peuple.

— Que fais-tu donc ici, si loin du désert de Sangeda ?