Dire que Roan pensait que du bien de Lexa serait pure calomnie. Bien au contraire, il n'avait que peu d'estime envers celle portant la flamme, mais malgré cette absence d'amicalité, il respectait cette figure d'autorité. Elle était Heda, la Natblida ayant remporté le conclave, mais aussi cette Heda faisait preuve de bien trop de souplesse lorsque cela l'arrangeait. C'était pour cela que le prince banni appréciait peu cette femme de pouvoir. Elle avait une certaine force, cela était indéniable, mais elle oubliait bien trop le devoir qui lui était demandé envers les clans de la Coalition depuis l’arrivée de ce peuple du ciel.
Skaikru… il avait vu l’occasion de retrouver son honneur en leur présence, mais cela avait été un désastre. Un désastre causé nul autre que par Lexa elle-même. Roan avait su ramener Wanheda à Polis – non sans risquer d’y laisser la peau – demandant en échange la levée de son bannissement. En agissant ainsi, il savait qu’il trahissait Nia qui avait dû demander la vie de celle ayant réduit les Maunons à néant, afin de s’approprier son pouvoir. Entre Heda ou sa mère, le choix de l’Azgeda avait été vite fait, aussi vite qu’avait été la décision finale de Lexa. Il n’avait pas accepté son refus de lever le bannissement. Il considérait qu’elle déshonorait son titre de Heda, mais il n’avait rien fait ce jour-là. Roan n’était pas fou, s’en prendre à la Trikru lui aurait coûté sa propre tête. Cependant, ses pensées n’étaient pas restées au repos alors qu’il n’avait cessé de ruminer à son encontre, sans pour autant le laisser réellement dire ce qu’il souhaitait, lorsque la Cérémonie des clans avait eut lieu.
Et il était de retour dans cette salle du trône de Polis. Salle qu’il apprenait à détester tant que la personne siégeant sur le trône de bois n’était pas un représentant de sa nation. S’était son rôle de prince que de vouloir voir un Natblida Azgeda prendre place ici, seulement cette fonction de prince était altéré par ce fameux bannissement qu’il maudissait autant que la trahison.
Ce qu’elle pouvait pour lui ? Douce ironie sonnant à ses oreilles et qui le firent soupirer d’agacement. Une véritable moquerie selon lui alors que les raisons de sa venue devaient être des plus évidents. Une belle moquerie selon lui, comme la présence de ceux s’assurant que Lexa ne sera pas en danger en sa présence. Une idiotie alors que le prince considérait comme mauvaise stratégie pour le bien d’Azgeda. Là où Nia cherchait absolument à faire tomber la guerrière, lui cherchait plus subtilement comment élever ce clan qui lui était aujourd’hui interdit.
« Je viens réclamer mon dû pour t’avoir ramené Wanheda en vie. Tu me dois mon titre. N’est-ce pas de ton devoir de Heda que de tenir parole ? »
Roan restait calme et respectueux dans ses propos. Tout n’était que jeu de diplomatie en fin de compte. Agir comme l’avait fait l’ambassadeur d’Azgeda à la Cérémonie, négligeant le respect que Azgeda devait avoir, n’était pas une solution. Le passif entre les deux clans n’avait pas été des plus harmonieux et, de cela, le prince en tenait compte dans sa posture face à Lexa. Il s’était inclinée, à regret, lors de son arrivée pour marquer son respect, il gardait ses distances avec Heda et usait de cette langue qui leur était propre, cette langue qui allait perdre en usage au profit de celle des guerriers. Roan ne souhaitait pas provoquer la colère de la Natblida, mais il refusait de se plier à ce refus qu’on lui imposait.