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Nemyt - Uzac (Polis)
Nîniel
Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
Nemyt n’aurait jamais cru le dire, mais Polis lui avait manqué. La diversité liée aux multiples clans lui avait manqué. Tout lui avait manqué et elle était heureuse d’être de retour. Enfin là depuis quelques semaines, elle avait pu entendre confirmation de ce qu’elle avait appris ces derniers mois, loin parmi les Plaines des cavaliers. La paix organisée avec les envahisseurs, la confirmation de la disparition de la Montagne. Tout ça, elle en avait entendu parlé bien souvent depuis son retour. Mais chose qui lui avait manqué plus que tout, c’était ce statut qu’elle avait, de guerrière en charge de la protection de son ambassadeur. Ces derniers temps n'avaient pas été des plus simples pour elle et la guerrière avait l'impression d'avoir raté pas mal de chose. L'arrivée de ce peuple du ciel, la chute du Mont Weather, beaucoup d'événements auxquels elle aurait aimé y avoir apposé sa pâte. Mais il y avait fallu du temps pour se remettre de ses blessures et la voilà de retour alors que partout elle entendait dire que Wanheda était à Polis.

C'était d'ailleurs pour cela qu'elle se trouvait dans la tour de Polis, échangeant avec ses camarades guerriers afin d'en apprendre plus sur cette histoire de Wanheda. Elle trouvait ce titre des plus prétentieux. Comment se proclamer commandante de la mort en étant une Skaikru ? Nemyt reconnaissait l'exploit d'avoir causé la perte des maunons, mais il ne restait pas moins qu'à ses yeux, rien d'autres ne relevait d'un tel surnom. Si on commençait à se proclamer commandant de la mort après quelques centaines de morts, nombreux guerriers pourraient porter ce titre.

Ainsi, alors qu'elle se trouvait à l'un des étages de cette fameuse tour si symbolique discutait au sujet de ce nom qu'elle trouvait absurde. Tant d'histoire au sujet d'une personne qui ne maniait même pas l'épée. C’était n’importe quoi à ses yeux et elle le faisait savoir. Seulement, elle fut bientôt délaissée, chacun ayant à faire dans son coin, et elle aussi par ailleurs. Nemyt n’avait pas d’ordres officiel, mais elle continuait de retrouver ses marques. Alors qu’elle rejoignait les étages, elle vit une silhouette qu’elle avait déjà croisée lors de réunion réunissant les ambassadeurs.

« Speken yu, bandrona. »

Nemyt avait incliné sa tête en disant cela. Uzac kom Yujledakru. La jeune femme ne le connaissait guère, mais ce n’était pas pour autant qu’elle serait passé à côté de lui sans présenter ses respects. La jeune femme savait reconnaître ceux à qui elle devait faire preuve de considérations, et les ambassadeurs faisaient partie de ceux-ci.

« Comment se porte votre clan ? »
Lun 15 Juil - 21:35
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
L'arrivée de Wanheda à Polis créait des étincelles dans tous les cœurs. Chacun ayant sa propre pensée au sujet de la Femme du Ciel, il n'était pas rare d'entendre les ambassadeurs se contredire sur ce qu'il fallait faire avec ce nouveau peuple. Peut-être oubliait-on trop facilement que c'était des êtres humaines à part entière ? Et sûrement l'oubliais-je moi-même car j'étais aussi intrigué par eux qu'un crapaud l'était par une mouche. Ne trouvez-vous pas cette comparaison dégradante ? Elle l'était et avait pour explication un mot aussi affreux que nécessaire : le pouvoir. Ce pouvoir qu'on me donnait ici, cette responsabilité qui me valait mille courbettes et mille avantages auxquels je n'aurais même pas songé penser. L'enfant heureux d'un rien et si indépendant s'emmêlait dans les ficelles de la politique et devenait un mime aux mille masques. J'étais l'homme de confiance, le noble ambassadeur, l'homme du peuple, le guide, l'ami, le rival, l'amant, la victime ou le bourreau, selon les circonstances. Je changeais de manières et de rêves, de discours et de positions. Je changeais tout, alors comment savoir qui j'étais au final ?
À peine cette question s'imposait à mon esprit qu'une voix me tirait de mes songes. J'étais encore dans mes appartements, auprès de cet ambassadeur Boudalan, du nom de Gyda, qui avait souhaité s'entretenir avec moi dans la plus grande discrétion. Avec lui, j'étais l'ami et le mentor, l'aidant aussi bien que je le pouvais pour avoir ses marques dans ce château de cartes. Il n'était que jeunesse et innocence, mais l'avoir de son côté ne pouvait être qu'un avantage supplémentaire pour mon peuple. Le pauvre Gyda ne savait pas quoi penser sur l'arrivée de Wanheda et de ce Peuple du Ciel, et il attendait l'arrivée de son chef pour s'accorder le droit de prendre une position. Si bien que j'aurais pu passer ma vie à le convaincre que les Skaikru n'étaient que des gens comme les nôtres, il n'aurait osé prendre parti. Sa loyauté était sans faille et son cœur encore pur. Ainsi, après quelques paroles, nous nous séparâmes et je me mis à arpenter les couloirs, prêt à descendre dans la ville ou à errer sans fin dans cette Tour gigantesque.
L'un ou l'autre n'aurait rien changé, car le destin voulut me mettre sur ta route. Et, tandis que tu me saluais avec toute la politesse du monde, j'inclinais la tête en retour, preuve du respect que je portais aux tiens, en disant :
"Meika's slak, plangona."
(Ravi de vous voir, guerrière.)
Comment aurais-je pu connaître ton nom ou ta renommée qui dépassait les frontières de Polis ? Il n'était pas rare de croiser des membres de la garde rapprochée des ambassadeurs, ces derniers prétextant toujours pouvoir avoir encore le droit à une vie privée et à quelques secrets. L'ambassadeur Ingranrona ne pouvait faire exception à cette règle universelle et toi, guerrière, devenait une simple âme errante dans une Tour gardée. J'avais quelques curiosités à ton égard, Chère Inconnue, surtout pour ton poste. Pourquoi dédier sa vie à la protection d'un autre ?
Le passage d'une langue à l'autre fut surprenant, mais d'autant plus impressionnant. Bien que l'anglais demeurait le langage des guerriers, la tradition se perdait brusquement depuis l'arrivée des Skaikru. Ta politesse, une fois encore, semblait sans limite et, dans ce couloir, te regardant avec des yeux tendres, je répondis de cet anglais approximatif :
"Yujledakru se porte à merveille, je vous en remercie."
Si peu de nouvelles de la part d'un clan si lointain. Les lettres et les messagers n'avaient de cesse d'aller et venir, mais le temps semblait s'écouler si lentement à mes yeux... Hopskaya me manquait, parfois, et j'imaginais que ce pu être la même chose de ton côté.
"Et le vôtre, Ingranrona plagona ?"
À peine la question formulée, mon impatience me trahit et une nouvelle phrase franchit la barrière de mes lèvres :
"Navré, je ne connais point votre nom. Tant de visages et si peu d'occasions de connaître leurs identités."
Lun 15 Juil - 21:36
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Nîniel
Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
Bien que le calme de Polis permette à Nemyt de ne pas avoir de crainte actuelle pour son ambassadeur, elle n'en était pas moins déchargée de tout travail. Il lui fallait être constamment sur ses gardes, mais cette fois-ci, ce n'était pas le cas. Alors qu'elle avait salué l'ambassadeur de Yujledakru, elle avait marqué le respect qu'il lui fallait avoir et qu'elle ne rechignait pas à porter. Peut-être que face à un autre clan, elle aurait eu une salutation bien plus frigide, voir aucune, mais là, elle n'avait aucune raison.
À la réponse de l’ambassadeur, elle eut un sourire accompagné d’un signe de tête. C’était bien une chose qu’elle ne pouvait pas avoir en restant sur les terres d’Ingranronakru, ce contact avec les représentants des autres clans. Certains lui disaient que ce n’était qu’une perte de compétences que de rester dans la capitale de la Coalition alors que personne n’aurait, soi-disant, pas le courage de s’en prendre à un émissaire, mais Nemyt avait un point de vue différent. Être à Polis lui offrait l’opportunité d’avoir une plus grande vision et elle avait vraiment l’impression d’être au centre de l’action. Quant à ceux qui prétendaient que la capitale du Kongeda offrait une plus grande sécurité, cela la faisait doucement rire alors qu’elle en avait payé les frais et que sa vision le lui rappelait continuellement.
« Un temps paisible semble tenir sur la Coalition de Heda. Nos dirigeants en être satisfait. »
C’était une habitude qu’elle avait finie par prendre, de se tenir au courant de ce qu’il se passait dans les autres clans. Bien que cela soit avant tout de la curiosité, il y avait aussi une volonté de ne plus être surprise par de mauvaises nouvelles. Et là, de par son absence, elle avait l’impression d’avoir manqué un bon nombre de choses. Mais en tant que guerrière, elle était contente d’apprendre qu’un clan se portait bien, que celui-ci ne connaissait pas de malheur que certains avaient pu connaître par la menace des maunons.
« Ingranronakru se porte bien aussi. Je ne crois pas que nous ayons été touchés par ces derniers évènements connus par Trikru, l’arrivée de ces personnes venues du ciel. »
Du moins, n’en était-elle pas au courant. Alors qu’elle en avait uniquement entendu parler de façon évasive, elle n’avait pas non plus cherché à en connaître les moindres détails. La guerrière était partie du principe qu’elle en aurait bien plus entendue parler si quelque chose de la même envergure que ce qui se nommait désormais Arcadia était arrivée sur les plaines des cavaliers.
Mais elle n’avait pas entièrement répondu à l’ambassadeur. L’homme avait été bien rapide et une seconde question attendait sa réponse désormais. Cet enchaînement avait discrètement amusé Nemyt qui pouvait s’avérer tout aussi impatiente. Elle ne s’offusquait pas d’apprendre qu’il ne connaissait pas vraiment son identité. Ici, elle n’était que l’ombre de Ytzar, son ambassadeur. Son ombre et son épée afin de le protéger de tout danger et non une personnalité importante telle que le sont diplomates et hauts rangs. Elle n’était même pas une chef de guerre.
« N’en soyez pas navré, je ne cherche pas non plus à me faire connaître de tous. Je me prénomme Nemyt. »
Être connue ne la dérangerait pas à vrai dire, mais elle n’avait pas encore les compétences pour monter en grade. Il est vrai que, fut une époque, elle aurait tout fait pour faire partie de l’élite des guerriers, mais aujourd’hui, elle se contentait de ce petit rôle qui pouvait avoir bien plus de signification que d’autre pouvait le croire.
« J’espère que cette entrevue ne vous met pas en retard pour une quelconque réunions. »
Nemyt s’en serait voulu de causer du tort à un clan à cause de simple question qu’elle aurait posé, et il lui semblait des plus importants de s’excuser en cas de gêne occasionné.
Lun 15 Juil - 21:36
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Tu semblais bien petite et bien frêle pour jouer le rôle de protectrice d'Ytzar, cet ambassadeur si imposant qui pourrait, par sa seule force, briser bien des gardes qui se contemplaient dans leurs routines. Mais Ytzar, bien plus que cela, était un homme d'esprit et si tu avais ta place dans sa garde personnelle, c'était que l'apparence que ta minceur renvoyait n'était qu'une illusion qu'un simple mot pouvait effacer avec la facilité du vent. L'illusion aurait été parfaite, d'ailleurs, si ton visage ne portait pas une marque plus inquiétante que les autres, plus profonde. Tes yeux avaient une différence qu'on ne pouvait pas ne pas apercevoir, et qui aurait empêché plus d'un mauvais esprit de t'adresser une parole honnête. L'imagination aurait bien pu tenter de déterminer la cause de cette écorchure sur un visage de porcelaine, mais, vois-tu, le temps n'était pas aux espiègleries de ce genre.
Je t'eus écouté avec une grande intention et, bien que tes nouvelles d'Ingranrona furent aussi floues que les miennes, elles étaient suffisantes pour rassurer n'importe quelle personne consciente de la difficulté d'avoir de plus amples détails. Peut-être dans l'optique de te rassurer, ou simplement pour appuyer tes propos, j'avais ajouté :
"Le territoire d'Ingranrona est bien lointain, et vos villages sont éloignés et des frontières, et les uns des autres. Aucun mal ne sera arrivé à votre peuple. Il semble que seul Trikru eût à payer l'arrivée de Wanheda kru."
Au son de ma voix, on devinait aisément que ces incidents, soit-disant vengés, n'appartenait pas complètement au passé. Je n'aurais jamais pris la liberté de me prononcer devant toi, mais mes émotions trahissaient parfois mes envies. Ou plutôt avais-je envie qu'elles se fussent trahir. Parce qu'il était évident qu'Ytzar n'était guère en accord avec Heda sur plusieurs de ces récentes décisions. Et au travers d'un mot, d'un seul, je pouvais m'accorder d'un côté la faveur de cet ambassadeur ; et de l'autre celle d'Heda. Politique, disais-je. Ce mot justifiait mes actions et la volonté de protéger mon peuple demeurait mon moteur. Ne vois rien de malhonnête en mes pensées, jeune plagona. Car mon respect envers toi était bien réel et, déjà, tes mots me touchèrent, invisiblement, quand tu te présentas.
Ma curiosité n'étant pas encore rassasiée, mais bien satisfaite de la bonne volonté que tu mettais à notre conversation, je fus presque déçu que tu continues pour t'excuser de me retarder à une possible réunion. Mon visage se fendit d'un sourire et, très vite, je te rassurais encore :
"Et bien, plagona Nemyt, soyez rassurée, vous ne me dérangez aucunement. Ces vieux ambassadeurs aigris sont encore soit dans leurs appartements, soit enfermés dans leurs vies personnelles. Je suis donc libre, et vous n'avez pas à porter une seule culpabilité."
La dernière phrase n'était guère anglaise, mais le message était encore clair et, sans accorder d'importance à des lacunes qui ne pouvaient que me rattraper, j'ajoutais :
"Sachez maintenant que, bien que vous ne vouliez vous faire découvrir de tous, je ne perdrais pas votre nom, désormais. En plus d'être si mélodieux, il représente une respectable guerrière. Etes-vous ici pour servir éternellement notre cher Ytzar, ou aurez-vous l'occasion de quitter Polis pour d'autres champs de bataille ?"
Voici que ma curiosité se laissait aller à quelques indiscrétions. Étais-tu de ces gens si étranges qui nourriraient les rangs de la garde d'Ytzar et de ses descendants avec une loyauté folle ? Ou finirais-tu par avoir la tentation de fuir loin des misères de la diplomatie pour t'acharner dans les vestiges de la guerre ? D'aussi loin que je m'en souvienne, à mémoire d'homme, peu de gardes restaient pour toujours à ce poste, bien qu'il était affublé de grands honneurs. Alors comment toi, encore pleine de la fougue de la jeunesse, pourrais-tu y accorder ta vie et ton dernier souffle ? Cette question aussi importante que futile, résonnait différemment dans mon inconscient et, en parlant de toi, c'était moi qu'elle critiquait. Si toi, tu donnais ta vie à ton peuple et que je ne le comprenais pas, alors pourquoi, moi, m'étais-je enchaîné dans le même serment incompréhensible ?
Lun 15 Juil - 21:37
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
La droiture est le respect était deux choses qu'elle avait apprises durant sa formation de guerrière. Petite dans son rôle face à cet ambassadeur, Nemyt savait rester à sa place en ne faisant aucun remous. La bonne cohésion entre les clans était un facteur primordial dans la tenue de la jeune femme qui ne se serait pas forcément comporté de même face à un autre émissaire. Encore jeune dans sa fonction, elle ne pouvait parfois s'empêcher de laisser les a priori prendre le dessus et jouer sur son approche. Mais il n’y avait aucun grief entre Yujleda et Ingranrona, ou du moins n’en était-elle pas au courant. Cela avait un autre avantage d’accompagner son ambassadeur, lui permettant alors d’être au plus près des relations diplomatique et ainsi mieux cibler les éventuels dangers pouvant mener à une guerre. Ce qu’elle n’avait guère pu faire avec les Skaikru.
Uzac avait raison sur la grandeur des plaines des cavaliers. La caractéristique même de ce clan connu pour leurs montures et leur fiabilité, alors qu’ils avaient besoin d’espace pour laisser aux chevaux de quoi vivre. Elle avait pu apprendre cela, il y a déjà des années, quand ses parents plaçaient encore leurs espoirs en elle, avant qu’il ne découvre que jamais elle n’aurait fait un bon éleveur et qu’elle apprenait déjà en douce l’art de l’escrime. Mais même si, à cette époque, elle se montrait peu attentive, elle avait retenu la raison d’un tel espace pour un clan. Pourquoi se priver de plaine alors que c’était là que les chevaux s’épanouissaient ?
« Certes, Ingranronakru semble avoir été épargné. Mais ne dit-on pas qu’un de leurs oiseaux de fer se serait écrasé dans les montagnes d’Azgeda ? »
Une chose que son frère lui avait rapportée et dont elle avait retenu cette représentation d’oiseau de fer. Elle-même n’avait encore rien vu de ce qui avait mené ce peuple du ciel sur terre et elle s’était ainsi représenté cette association. En aucun cas, elle ne savait à quoi ressemblait une station spatiale.
D’ailleurs, ce peuple attisait beaucoup la curiosité de Nemyt, alors qu’elle n’avait pas vraiment eut l’occasion d’en découvrir plus sur eux. Cela avait beau faire quelques mois qu’ils étaient là, l’éloignement d’Ingranrona l’avait aussi éloigné de ce qu’il se passait au sein du territoire Trikru. La guerrière était curieuse de voir comment ils avaient survécu tout ce temps, pourquoi ils étaient désormais alliés et surtout, ce qu’en pensait les natifs du Kongeda. Une telle nouveauté allait forcément créer des remous, faire parler, tout comme à chaque intronisation de nouveau clan au sein de la Coalition.
Mais Nemyt avait conscience du temps précieux que pouvait avoir les ambassadeurs, et elle s’était rapidement excusé dans le cas où elle en abusait. Son but n’était pas de tomber en disgrâce, à peine son retour effectué. Cependant, le sourire de son interlocuteur balaya son doute alors qu’il la rassurait sur le moment actuel. Elle n’empiétait pas sur du temps mis à disposition pour quelconque rencontre et ils pouvaient bien tranquillement continuer cette discussion. Bien que Nemyt soit dans la délégation, elle n’avait pas souvent pu avoir ce temps d’échange avec l’émissaire d’un tout autre clan.
« Je suis ravie de ne pas vous opportuner dans ce cas. »
Certains ambassadeur, aigris comme le disait si bien Uzac, pouvait mal voir qu’une guerrière puisse s’entretenir ainsi alors qu’elle n’était là que pour assurer la sécurité de son émissaire.
Mais la jeune femme fut surprise des propos de l’homme représentant Yujledakru. Elle acceptait avec plaisir ce compliment, l’entendant rarement. Bien qu’elle cherchait toujours l’excellence dans ce qu’elle faisait, elle ne partait pas en quête de bonnes paroles à son encontre. À ses yeux, il était tout à fait normal de faire preuve de respect et elle remercia l’homme d’un signe de tête.
« Je vous remercie pour vos dires. Et si, fut un temps, je cherchais l’honneur d’être chef de guerre, je me complais dans ce rôle où je me dois d’accompagner Ytzar dans ses déplacements. Lors de ma formation de guerrière, on m’a appris le maniement des armes pouvant blesser physiquement. En côtoyant la diplomatie, je découvre d’autres armes tout aussi tranchantes et les jeux d’esprits sont des plus amusants à déceler lors de vos rencontres avec Heda. »
Ce qui était des plus ironiques alors qu’elle n’avait pas de patience pour grand-chose. Et pourtant, elle ne s’était jamais plainte à devoir écouter en gardant le silence, cherchant à déceler ce qui se cachait sous les mots employés. Elle apprenait de ces moments et cela était tout aussi constructif qu’en entraînement à l’épée.
« Cette condition à beau m’entraîner loin de mes terres, Polis est une ville qui a beaucoup à enseigner. Je ne me sens pas prête à rendre mon épée alors qu’on m’a fait mener un véritable combat pour rejoindre la délégation de Ytzar. »
Son frère avait dû la pousser à bout – et à terre – de nombreuses fois pour qu’elle retrouve sa combativité suite à sa blessure, et maintenant, la jeune femme n’était pas prête de rentrer.
Cependant, elle aussi faisait preuve de curiosité envers l’ambassadeur. Et si cet échange ne l’opportunait guère, elle se permit cette question plus personnelle trottant dans son esprit.
« Si je puis me permettre, qu’est-ce qui a bien pu vous pousser vers la diplomatie ambassadeur ? Il faut le vouloir pour avoir une telle place aux côtés de Heda. »
Lun 15 Juil - 21:37
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Le territoire Azgeda n'était pas si éloigné de celui des Trikru et savoir que la rumeur disait que Skaikru était aussi tombé dans leurs montagnes n'était, en soit, pas surprenant. Après tout, n'avaient-ils pas réussi à tomber du ciel, entre les étoiles ? La puissance de ce peuple me paraissait incroyable et cela m'aidait à m'inquiéter au sujet de notre chère Heda. Une telle puissance ne cachait-elle pas une part de magie ? Une parcelle d'ombre ? Je ne pus qu'admettre silencieusement que tes propres inquiétudes étaient fondées et que, si un oiseau de fer pouvait aller plus loin que les forêts verdoyantes de Trikru, on pouvait bien retrouver d'autres fragments, dans d'autres territoires. Seulement, dans tous les cas, y aurait-il des survivants ? N'auraient-ils pas été déchiquetés et achevés par nos compagnons ? En ce qui concerne l'oiseau d'Azgeda, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute que nos alliés de la Nation des Glaces se furent occupés de ces indésirables visiteurs. Peut-être était-ce que nous aurions dû faire, au lieu d'user de trop de diplomatie ?
Ta politesse n'avait pour limites que ta gentillesse et chacun de tes mots baignait dans une sincérité touchante, presque innocente. Nemyt, voilà un bien beau caractère que ton cœur hébergeait. Un cœur qui s'était résolu à ne plus être chef de guerre, et à ne plus prendre de risques inconsidérés pour avoir un honneur éphémère. C'était une décision sage, et incroyablement mature pour une femme encore entraînée par la fougue de la jeunesse. Et ta maturité ne s'arrêtait pas là, et tu couvrais nos armes diplomatiques d'une belle réputation, tandis que mon sourire s'agrandissait quand tu avouais apprécier nos jeux d'esprit. En plaisantant, j'avais rétorqué :
"Je ferais attention à mes phrases devant vous, alors. Je n'aimerais pas que vous puissiez lire en moi avec trop facilité."
Ce fut là que tu enchaînas, disant avoir gagné un immense combat pour te tenir ici, dans une ville à mille et mille lieux de ton territoire. Il n'en fallut pas plus pour aiguiser encore ma curiosité, et t'interroger sur ces combats et ce passé qui révélerait davantage la pureté de ton cœur et celle de ton âme. Une pureté qui aurait dû effrayer cette part d'ombre qui sommeillait en moi, mais qui, tapie dans son abri, ne faisait qu'écouter et retenir tout ce qui aurait pu lui servir d'armes dans des jeux d'esprit plus mortels que les nôtres.
"Votre épée me semble aussi affûtée que vos mots, vous avez amplement mérité votre place ici, Nemyt. Cela se voit facilement et, si jamais vous avez un jour le temps et l'envie de faire part de votre si dur combat, cela doit faire plus d'une année que je ne me suis pas entraîné. Un combat ne pourrait que faire du bien à mes vieux os."
Je retins un rire, sachant que j'étais de loin le plus jeune des ambassadeurs, mais qu'une fois la trentaine passée, nous passions tous pour de vieux croulants incapable de se défendre. C'était, du moins, ce que me faisait penser ces regards qu'offrait la jeunesse à nos passages en ville. En particulier ces odieux Trishanakru.
Alors que je préférais employer une méthode moins directe pour mieux te connaître et ne pas heurter ton incroyable politesse, tu n'en fis pas autant et, immédiatement, posais une question aussi personnelle qu'originale. Pourquoi et comment en étais-je arrivé là ? C'était une question que je pouvais moi-même me poser. Et tu me volas un soupir amusé, alors que je croisais du regard, à l'autre bout du couloir, un duo de gardes Delfikru. Peut-être cette vision me fit rendre compte qu'il n'y avait pas que moi qui ait pu être 'dérangé' dans un travail. Aussi, avant de répondre à ta question, et peut-être pour avoir quelques secondes supplémentaires pour y réfléchir, je te dis :
"Vous m'avez demandé si vous me dérangiez, mais je n'ai pas fait de même. Pour être honnête, j'ai bien peur de vous retarder, et je sais qu'Ytzar n'est guère patient. Alors n'hésitez pas, dès que le cœur ou le devoir vous en dit, de me faire taire."
Aucun reproche, que de sympathie dans ma voix et, déjà, je me lançais dans le pis explication que je n'eus jamais sorti. Du moins, elle était simplement originale, à l'image de ta question.
"Et quant à comment j'en suis arrivé là, je dirais que c'est par hasard. La seule chose qui m'y a poussé, c'est l'Heda de Yujledakru. Aussi bizarre que cela puisse vous paraître, je vivais de voyages, d'aventures, de combats et, aussi, de larcins. Mais me voilà projeté-là et, je vous rassure, je n'ai rien dérobé à Ytzar, ou à tout autre ambassadeur."
Voilà une réponse qui était aussi sincère que factice. Mon passé, celui de l'Enfant aux Aiguilles, était une chose, mais la véritable raison qui me faisait rester ici était toute autre. Poussé par un besoin permanent de montrer ma reconnaissance envers Lloris, notre chef, de m'avoir sauvé la vie, je m'étais embourbé dans cet échiquier politique où un pion et un Roi semblent être à la même place face à la grande Heda. Ce passé me valait aussi peu de reconnaissance envers ceux qui connaissaient mon histoire. L'ambassadeur Ouskejon, par exemple, ne m'accordait aucune politesse ni aucun respect, fier qu'il était de croire que les représentants se devaient d'être de nobles guerriers, proches des chefs de clan. Il y avait un écart entre nous, presque autant qu'entre toi et moi. Au moins, face à toi, nos différences semblent s'harmoniser petit à petit, et nos curiosités respectives se complaisaient l'une avec l'autre.
Lun 15 Juil - 21:37
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Nîniel
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Cet échange auprès de l'ambassadeur de Yujledakru était des plus intéressants pour la guerrière Ingranrona. Elle qui avait passé ces derniers mois loin des discours politiques de Polis, elle ne se s’était nullement dépaysé de retrouver un tel contact. Malgré le temps passé dans cet ville, elle n’avait que peu échange avec ces grandes figures qu’elle respectait. Certains par devoir de par leur statut, d’autre de par leur véritable engagement auprès de la Coalition. Cela se sentait lorsque Nemyt devait se forcer à faire preuve de respect et de courtoisie, comme lorsqu’elle devait échanger avec des guerriers de clans ayant des griefs avec le sien, mais ce n’était pas le cas en ce moment présent.
Elle respectait Uzac, son clan n’ayant encore jamais prouvé qu’il méritait le dédain de la jeune femme. Car Nemyt n’en restait pas moins jeune et impulsive. Il arrivait qu’elle oublié que le monde ne soit pas entièrement fait de blanc ou de noir, mais que c’était cette immense nuance de couleur qui le formait comme il était désormais.
« Ne vous en faites pas, je n’irais jamais risquer une offense en me servant de vos paroles contre vous. »
Elle apprenait des ambassadeur à chaque rencontre, mais la guerrière favorisait le fil de son épée afin de blesser. Les mots étaient puissants dans de bons esprits, mais ce n’étaient pas eux qui empêcheraient un adversaire de la blesser physiquement. Et si l’on disait que les blessures de l’esprit étaient le plus difficile à soigner, il était bien plus aisé de blesser mortellement avec une arme physique.
Mais la guerrière fut surprise par la suggestion de l’ambassadeur. Elle se doutait que, comme de nombreux natifs, ils avaient appris l’art du combat, mais ils n’en restaient pas moins une figure politique importante et elle n’avait envisager d’entraînement avec eux. Nemyt avait pour habitude d’échanger avec ses confrères, prenant un malin plaisir à de tromper ceux remettant en cause sa petite taille. Non avec une personne telle que Uzac qu’elle n voyait généralement que lors des réunions de Heda.
« Cela serait un honneur d’échanger avec vous dans ce domaine. Après tout, chaque clan possède ces spécificités. Je serais curieuse de voir ce que Yujleda peut bien partager. »
C’était don défaut, de n’avoir connu son entraînement que parmi les plaines des cavaliers. Face à des guerriers appartenant à d’autres clans, elle devait faire face à un style de combat différent de celui qu’elle pratique et cela pouvait créer une difficulté.
« Je suis certaine que vous serez un adversaire hors pair. »
Ou du moins l’espérait elle, afin d’avoir un défi à relever. Les explications de Uzac suite à sa question ne faisaient que confirmer cette pensée. Tout le monde avait un passé qui lui était propre et l’on ne naissait pas ambassadeur. Il y avait une histoire derrière chaque représentant de clan et celle-ci était des plus intéressantes. La façon dont un garçon, survivant plus qu’il ne vivait avait pu atteindre un tel grade devait être des plus enrichissant.
« En voilà une histoire des plus intéressante et différent bien de celle de la personne suivant le destin déjà tout tracé par ses parents. »
Elle-même avait différé de ce fameux destin en prenant la voie du combat. Là où on attendait d’elle qu’elle élevée des montures digne de ce clan dont elle était fière, elle avait préféré chevaucher hors des frontières afin de porter l'arme pour les siens.
« Je possède quartier libre pour la journée, afin de pouvoir retrouver les repères de Polis. Je reviens d’une longue absence, Ytzar a considéré que je serais des plus efficaces une fois avertie des événements ayant eu lieu. »
Lun 15 Juil - 21:38
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Ce n'était pas une question de jeunesse, mais une question d'idéal. J'étais loin, très loin d'observer toutes les nuances de gris qui peuplaient notre planète. Pire, je peignais de noir des gens qui, je le savais, pouvaient être de bonnes personnes aux nobles intentions. Cependant, voilà, osez me mettre un Trishana devant le nez et je ne serais plus aussi sage que je l'étais face à l'ambassadeur Azgeda, la guerrière d'Azplana ou même face à toi. On teintait tous d'une couleur ou de l'autre notre monde, et l'âge n'arrangerait rien. Parole d'un vieux croulant d'ambassadeur. La tienne valait sûrement bien davantage que la mienne, et j'eus un sourire confiant en t'entendant promettre qu'aucun de mes mots ne seraient retournés contre moi. Malheureusement, je ne pourrais guère être plus honnête, car, si tes oreilles étaient crédules, ce n'était pas le cas des murs de cette Tour. Mieux valait encore passer sur un sujet bien moins épineux que l'arrivée des Skaikru.
Et tu en offrais un qui, bien que moins dangereux, me remplit d'une gêne certaine que je tentais de garder pour moi. À quoi bon savoir ce qui m'avait mené là ? Me voici à mon trône, siégeant avec d'autres élus plus ou moins sages, pour prendre des décisions plus ou moins justes. Nyssa me faisait confiance, et je ne la décevrais pas. Mais que ne donnerais-je pas pour pouvoir avoir la liberté de vaquer où bon me semblait ! Pour ressentir le frisson d'une sortie libre et inconsciente hors d'un territoire ! Pour vibrer au rythme d'une lutte contre d'autres combattants ! Et si je m'en faisais blesser, et si l'une de ces choses stoppe mon cœur de pierre et de mousse, alors je ne pourrais qu'en être heureux. Ainsi, penché sur le souvenir d'une promesse que je m'étais faite, me voilà à incliner subtilement une proposition d'entraînement. Je pensais que tu la déclinerais poliment, peut-être maladroitement, préférant l'échange des armes avec ceux que tu pouvais nommer tes collègues. Néanmoins, à ma grande surprise, tu ne semblas pas contre, et il ne fallut pas davantage pour retenir qu'un jour, pendant une heure, nous serions face à face au lieu de côte à côte.
L'idée t'intéressait vraisemblablement surtout grâce à cette occasion inespérée de te battre avec un Yujleda. Si, en effet, nous avions une spécificité reconnue, je ne pouvais que noter que je n'avais pas la même allure que mes gardes personnels. Gardes qui, d'ailleurs, avaient davantage vu ton ambassadeur que le leur. Je n'aimais pas être suivi, encore moins observé. Ce devait être à moi d'aller vers les autres et non à eux de me talonner.
"Yujleda a pour meilleure arme ses soigneurs. En moindre mesure, l'arc. Mais chacun semble avoir sa propre maîtrise, et l'utiliser d'une façon différente. Pour être tout à fait honnête, je ne raffole guère de ce rapprochement entre les clans. Dans le cas du combat, j'entends. Chaque guerrier a sa façon de faire, au détriment de son clan. Voyez, il se trouve que, dans mon clan, j'ai eu la chance de rencontrer un garçon qui, loin de dés-apprécier l'arc, ne se battait qu'avec des aiguilles à tricoter. C'est unique en le genre."
Un sourire se fendit en rire, car je me moquais bien de cette idée saugrenue qui poussa le garçon aux aiguilles à garder ces douze fines armes pour seules défenses contre Polis entière. Vint ensuite ta remarque qui coupa mon rire. Serais-je à la hauteur de ton expérience ? Sûrement que non mais, poursuivant sur ma lancée, je rétorquais :
"Et bien, j'essaierais, parole de l'Homme aux Aiguilles."
Aussi, mon histoire était des plus inhabituelles, mais aussi des plus joyeuses. Il n'était pas rare de trouver un homme balayer par la tempête de la vie se retrouvant à s'accrocher à son poste comme à son dernier rocher après le rivage et avant l'horizon coulant.
"Je suis persuadé que votre histoire est encore plus intrigante que la mienne, mais je me ferais mauvais juge de vous imposer de tout narrer en détails. Je me contenterais de vous dire ceci : si vous avez besoin d'une oreille attentive, je me porte garant."
J'inclinais respectueusement la tête, avant de reprendre :
"Quant à ce jour que vous devez occuper, je me propose également. Si je peux, et vous apprendre les dernières nouvelles de Polis, et vous entraîner à un combat, j'en serais ravi. Bien que c'est plus vous qui m'entraînerez, je le crains."
Peut-être fut-ce cette phrase-là qui méritait un rire ? Dans tous les cas, je n'offrais qu'un sourire sincère et quelque peu envieux. Nous avions tous nos failles, bien sûr. Et l'envie était l'un de mes vices, si ce n'était mon pêché capital. L'envie était entraînée par le pouvoir, et le pouvoir par la simple décision d'un homme, ou d'une femme en l’occurrence. Nyssa, si seulement pouvait-elle être ici et voir cette journée que je passerais avec toi. J'étais persuadé qu'elle comprendrait son erreur à me mettre aussi haut en partant d'aussi bas. Bien, ne pensons donc plus à ces tracas, et concentrons-nous sur ton visage serein. La parole était à toi, et mes oreilles tout ouvertes et toutes aussi crédules que les tiennes.
Lun 15 Juil - 21:38
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
L’on pouvait ouïe dire que les guerriers n’étaient que des brutes épaisses sanguinolentes, sans âmes et incapable de compassion. Qu’ils ne connaissaient que la fureur des champs de bataille les ayant démunis de toute humanité et que plus aucune pitié n’existait en ces êtres noircis par le sang ennemi. Ce tableau dépeint à de nombreuses personnes n’étaient pourtant qu’une face cauchemardesque de la réalité. Il était indéniable que certains possédaient cette étiquette et jouait à rependre cette image, mais ce n’était qu’amalgame alors que nombreux autres guerriers étaient bien plus civilisés.
Nemyt en était d’ailleurs un exemple alors qu’elle s’entretenait de façon courtoise avec l’ambassadeur de Yujledakru. Comme tout gona, elle savait mettre son humanité de côté lors de combat mais elle avait horreur de faire cela. On ne pouvait prétendre au titre respectueux de guerrier lorsque l’on se laissait envahir par toute la haine du monde et c’était aussi pour cela qu’il avait fallu du temps à la jeune femme pour revenir à Polis, craignant que sa défaite ne lui donne envie de vengeance.
« En effet, chaque guerrier a sa façon de se battre, mais il sera indéniablement influencé par les siens, que ce soit afin de pratiquer cette spécificité ou bien dans le cas contraire montrant alors l’unicité de chaque être. »
Elle-même l’avait prouvé en refusant de suivre la voie de ses parents et de partir dans le dressage des meilleures montures de la Coalition. D’ailleurs, l’exemple du garçon avait légèrement fait rire la guerrière. Elle essayait bien d’imaginer la chose, mais gardait tout de même sa posture face à l’ambassadeur.
« Et bien, si j’ai la parole de l’Homme aux Aiguilles, je vous donne la parole de l’Ingranrona refusant de dresser des chevaux afin de ne pas vous décevoir. »
C’était avec malice qu’elle l’avait dit. Tout comme il devait être rare de voir un homme se battre avec des aiguilles à tricoter, il était rare qu’une Ingranrona passe outre le symbole même de son clan. Elle aimait les équidés, il n’y avait rien à redire à ça. Elle ne se séparerait pour rien au monde de sa Kelpie, mais elle n’avait jamais eu la patience pour s’en occuper afin de former les meilleurs destriers au nom des clans.
« Je ne pense pas qu’une histoire soit plus intrigante qu’une autre. Ou du moins, je ne pourrais pas me vanter d’en avoir une exceptionnelle. Mais je retiens votre offre et je vous la retourne. Je suis curieuse de savoir comment l’Homme aux Aiguilles a évolué afin de représenter son peuple par la suite. »
Dans l’esprit de la guerrière, les ambassadeurs étaient bien plus importants que les chefs de clans. Sans eux, mettre sur pied la Coalition aurait été bien plus complexe et toutes les discussions seraient bien plus complexe à mener.
Et il y avait cette proposition d’entraînement qui était finalement avancée à l’instant présent. Cela ne dérangeait guère la jeune femme qui, comme elle l’avait signifiée, avait temps libre.
« Et bien, nous pourrions échanger quelques coups tout en échangeant nos paroles. »
Lun 15 Juil - 21:38
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
La haine était partout dans ce monde. Tel un poison, elle se faufilait dans l'eau que nous buvions, parcourait nos veines à chacune de nos respirations et pourrissait le moindre de nos soupirs. Personne ne pouvait lui échapper, et personne ne pouvait lui survivre. C'était de la haine que naissait la guerre, le meurtre, les massacres et les guerriers. Ainsi, ces gens si vigoureux qu'on traitait parfois d'assassins n'avaient qu'une basse réputation parmi les mères et leurs enfants. Nous vivions cependant dans un monde où le combat était mis en avant, et il n'était pas rare qu'un enfant, bien que faisant ruisseler les larmes de sa mère, arpente les champs de bataille. Ainsi, la mère devenait plus haineuse de cette guerre que nous menions sans cesse, et ses larmes remplissaient le poison de notre ère. Pensez donc au Peuple de Delphe qui vouait toute leur enfance à s'armer contre les autres et à conquérir leur poison. Pensez donc aux Azgedas qui, loin de dés-apprécier le discours, ne juraient que par les armes. Tu aurais pu vivre dans un monde pire que celui-ci. Tu aurais pu vivre dans un monde où ton honneur et ton courage purent être complètement obstrués par la terreur. Ici, tu n'étais qu'une héroïne faisant peur aux mères.
Si chaque personne cultivait sa haine, chaque clan cultivait l'art de l'ensanglanter d'une façon différente. Yujleda n'échappait guère à la règle, mais se pouvait-il que j'en sois l'exception ? N'allez pas me voir comme un surhomme, bien au contraire. Tu étais probablement plus surhomme que moi, et ta sagesse ne faisait que me ravir. Te voilà à me corriger sur ma réponse, et cette seule correction prouvait une audace presque aussi forte que la franchise dont tu faisais preuve. Tu donnais également ta parole, et j'appris ainsi que tu n'étais pas née pour devenir une si puissante combattante. Sûrement devais-tu dresser poulains et chevaux en attendant que les guerriers les montent pour s'en aller à la guerre, mais tu avais pris les devants. Tu avais prouvé à tes pairs que tu pouvais choisir ta voie, et qu'importe qu'elle ne te fasse pas embrasser des équidés durant ta vie entière.
"Vous n'en êtes que plus vaillante. Je dois vous avouer que je n'ai jamais rencontré un membre de votre clan qui put préférer les armes aux équidés. N'y voyez là aucune désobligeance, je ne suis simplement pas assez sage pour voir et comprendre votre amour pour les chevaux. C'est d'ailleurs un très grand sujet de raillerie entre nos deux ambassades."
Je ne voulais pas que tu me vois comme un homme de peu de foi. Mais, vois-tu, je n'avais, ici-bas, que trois mystères à résoudre. Le premier était votre attachement pour les bêtes. Le deuxième la nature des Skaikru. Le troisième était un mystère de par sa nature-même, car il me fallait bien garder un mystère sur cette Terre que je ne puis trouver et résoudre. Les curiosités n'étaient que des choses plus fugaces, et elles ne se comptaient que par milliers. Et leurs réponses, par million.
Ce détournement du chemin parental rendait ton histoire d'autant plus intrigante, car, qu'importe ce que tu pus dire, je ne pouvais voir en toi qu'une force dont j'étais bien curieux de connaître la racine. La haine ne semblait pas être un assez bon engrais pour entraîner tout cela, il devait y avoir une chose plus pure, plus vraie, pour créer cela.
"La curiosité étant partagée, je pense que nous ne devrons pas tarder pour savoir ce que l'un et l'autre avons pu planter pour arriver là où nous en sommes."
Quelques instants plus tard, l'envie nous donnait toute la liberté de rassasier notre curiosité, durant un combat que je ne souhaitais pas rendre muet. Apprendre des choses était une histoire facile avec la langue, mais elle était d'autant plus véridique avec des gestes. Et tu m'offrais cette polie possibilité, et nous voici, face à face, à attendre cette confrontation et cet échange auquel tu ne te soustrayais pas. Tu ferais meilleure ambassadrice que garde personnel, avec une telle politesse. Mais ne partageons pas d'autres pensées dans ce tunnel empli de poison. J'indiquais le chemin d'un geste du bras, commençant ma marche en te voulant comme compagnie, décorant tout cela de quelques mots :
"Allons donc là où le Soleil peut nous observer à sa guise. Je crains qu'il soit tout aussi curieux que nous à l'idée de voir deux clans se battre amicalement en échangeant de la rhétorique. De plus, il est davantage accueillant que ces murs froissés par les années, n'ais-je pas raison ?"
Lun 15 Juil - 21:39
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
Croiser le fer avec un ambassadeur lorsque l'on était simple garde pouvait avoir quelque chose d'effrayant, de peu rassurant, mais pas pour Nemyt. Dès le premier jour où elle avait appris à manier l'épée, son frère lui avait inculqué bien autre chose au sujet de la philosophie de la guerre. Un adversaire restait un adversaire, qu'importe son rang et son sang, à la condition qu'on le respectait pour le combattant qu'il était. Un guerrier n'était pas un bourreau. Il défendait, il n'exécutait pas. C'était avec cette valeur que la jeune femme avait appris l’art de guerre et était ainsi devenue celle qu’elle était. La cavalière pouvait tout autant se montrer impitoyable que pleine de compassion. Et recevoir un entraînement auprès d’un ambassadeur était avant tout un apprentissage pour elle.
« Certains Ingranrona y voient un déshonneur que de rejeter le symbole même de son clan. Je n’y vois aucun déshonneur alors qu’il n’y a jamais rien de bon à tirer d’un apprentissage forcé. J’aurais fait honte à mon clan en prétendant être capable de dresser une monture à la représentation même de ce que l’on attend de nous. »
Nemyt s’en amusait d’ailleurs. Son clan avait une certaine réputation dans ce domaine et cela avait été son argument principal à l’encontre de ses parents. Elle aurait déshonoré leur réputation en bâclant un travail demandant patience et compréhension, bien plus que ce qu’elle avait à l’époque et encore aujourd’hui elle ne se sentait pas faite pour.
La guerrière ne regrettait pas cette discussion avec Uzac. Lorsque l’on passait outre les titres de tout un chacun, il était possible de découvrir l’humain derrière et cela était un point où la curiosité de Nemyt n’avait pas de fond. Elle avait horreur de se fier aux apparences, elle aimait creuser et comprendre. Les étiquettes n’étaient que subterfuge pour cacher un être bien plus complexe. Ne jamais se fier aux apparences, cela avait sauvé bien des fois la jeune femme de situation délicate, comme de combats.
C’est pourquoi elle ne se fit pas prier pour suivre l’ambassadeur vers un lieu bien plus clément à un entraînement que les couloirs de la tour. Cela aurait fait un décor intéressant, mais peut-être surprenant pour ceux n’ayant pas connaissance du contexte menant à croiser le fer.
« L’astre apprendra à connaître ceux sur qui il veille dans ce cas. »
Une simple image, mais une image lui rappelant aussi ses débuts, lorsqu’elle était récalcitrante à se relever après avoir été mise au sol par son frère. Flatter son ego, cela avait été la stratégie de l’aîné pour former sa cadette puis ensuite pour la remettre récemment sur pied.
« Et nous éviterons à quiconque passant de penser que j’aurais eut l’audace de m’en prendre à votre clan ou vice-versa. »
Cela la fit d’ailleurs sourire. Il était si facile de se baser sur les a priori et la simple vision d’une situation. Juger sans réfléchir.
« Alors, Ambassadeur, n’avez-vous pas eu de la difficulté à faire accepter votre choix de vie ? Lâcher vos aiguilles pour la linguistique ? »
Lun 15 Juil - 21:39
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Croiser le fer avec un garde d'ambassade lorsque l'on était un simple ambassadeur pouvait avoir quelque chose d'effrayant, de peu rassurant, même pour moi. Malgré cela, je ne pouvais que me préoccuper de ce que j'apprendrais et ne pas penser à ce que je risquais. Vieilli depuis mes derniers champs de bataille, bientôt quarantenaire si nous oublions quatre hivers, tu n'avais rien à m'envier avec ta solide carrure de jeune femme qui avait appris tout l'art de la guerre auprès de son grand frère. Et, surtout, tu n'avais rien à m'envier avec ton honneur sans faille qui te poussa à manier les armes plutôt que les brides. Voilà une bien belle morale que tu devais apprendre à ta jeunesse quand il sera temps. Apprends-la déjà à tes compagnons de fer, qu'ils ne soient plus aussi sots que parfois. J'en connaissais quelques-uns qui méritaient d'apprendre que suivre sa voie n'avait rien de honteux et que, bien au contraire, cela pu être la chose la plus vertueuse à faire. Ainsi, et dans un sourire fier de ta personne que je découvrais à chaque parole, je rétorquais :
"Il n'y a pas plus grand honneur que celui de battre le fer pour ne pas faire honte à son peuple. Moi-même, si j'eus suivi les enseignements de mon clan, j'aurais fait honte à tout un peuple en mélangeant remèdes et poisons. Je dois être le plus piètre guérisseur de ces terres."
Ceci n'était pas véridique objectivement, mais ma subjectivité avait vite fait de m'écarter du chemin de l'implacable raison. Il fallait dire, pour ma défense, que je ne fus guère un exemple d'objectivité absolue, laissant mon cœur guider certaines de mes actions et pensées, comme je le faisais envers Heda, tel un ami ou, même, un grand frère envers sa sœur. N'y voyez donc pas là l'aveu d'une quelconque faiblesse de Heda en mon cœur, simplement, et je le craignais, notre Commandante avait été la première personne à me considérer comme un homme avant d'un ambassadeur, guerrier ou serviteur d'un chef. Je l'avais apprécié tout comme je t'appréciais toi, et ce, pour les mêmes raisons. Cependant, et cela n'arrêtera jamais, t'appréciais-je moi ou était-ce l'ambassadeur qui le faisait ? Cela semblait bien enfantin comme question et sûrement facile à répondre, mais, en réalité, ce n'était qu'une terrible épreuve à laquelle je ne savais pas si je pouvais trouver la clé. Car mon cœur était scindé en deux, tout comme mon âme et ma raison, oscillant entre manipulation et sincérité. Laquelle prenait le dessus en ce moment-même ? À toi de t'en faire une idée, j'en étais bien incapable, moi.
Parlons donc de plus enjoué et, surtout, de plus concret. Je proposai que nous quittions ce couloir tacheté de notre conversation et nous prîmes route pour l'extérieur, dans ce jardin si idyllique autorisé aux entraînements et aux ambassadeurs, tant que Heda ne voulut pas s'y diriger. Allons là où l'astre apprendra à nous connaître, comme tu le disais si justement. J'acquiesçai d'un signe de tête et nous continuâmes le chemin, avant que tu ne me voles un sourire amusé. Il était vrai que personne ne pouvait savoir ce que nous tramions ensemble et de l'un avec l'autre, nous pouvions passer à l'un contre l'autre.
"Et ainsi juger sans réfléchir. Vous avez bien raison, n'allons pas forcer nos compagnons à se heurter à une telle situation. Surtout Ytzar qui, loin d'être mauvais, manque cruellement d'humour."
À peine avions-nous disparu dans les escaliers qu'il fallait tant dévaler pour sortir de ce labyrinthe politique que tu posais une question bien curieuse et, surtout, curieusement tournée. Je n'eus pas à hésiter une seconde pour trouver quoi répondre, bien que, avec le recul, je pensais qu'elle n'était pas claire :
"Et bien... Je n'ai pas eu à le faire accepter à quiconque. C'est plus Heda kom Yujledakru qui eut du mal à me faire accepter de lâcher les aiguilles pour plus de paroles. Je lui devais un service et je le lui ai rendu en acceptant cette charge. Rien de fort exceptionnel. Malgré tout, je n'ai pas abandonné qui j'étais et il me tarde de laisser un plus jeune et un meilleur ambassadeur à ma place. J'ai toujours rêvé de découvrir tous les territoires, et surtout l'éloigné Royaume d'Azgeda. Mais chut, n'en parlez à personne, qu'on ne me voit pas comme un vieux croulant avant l'heure."
Je te fis un clin d’œil et repris :
"Et vous, dites-moi, avez-vous beaucoup voyagé ? Ou aimeriez-vous le faire ?"
Lun 15 Juil - 21:39
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
« Heureusement alors que ce n'est pas l'appartenance à un clan qui doit nous définir. »
Nemyt avait répondu avec amusement à l'ambassadeur. Venir d’un clan de guérisseur ne garantissait pas un talent exceptionnel dans le domaine, tout comme venir d'un clan de guerrier n'apportait aucune assurance d'être le plus grand des guerriers, ou bien naître Natblida ne garantissait pas de devenir Heda. Il était si facile de restreindre des compétences à une généralité lié au clan, qu'il devenait tout aussi facile d'oublier certaines particularité pouvant créer des exceptions. Hors, un clan avait besoin de tout pour vivre, autant d’un guérisseur, que d’un guerrier ou d’un cultivateur. C’était un tout et non une généralité d’une fonction, sans quoi le monde allait courir à sa perte.
« Je ne sais pas à quoi ressemblait le monde avant Praimfaya, mais je doute qu’une communauté ne soit réduite qu’à une seule fonction. Où irions-nous sinon ? »
Il est vrai que, parfois, la guerrière s’interrogeait sur le fonctionnement du monde avant cet évènement ayant marqué une nouvelle. Elle avait entendu parler de Praimfaya, mais jamais de la vie avant. Comme s’il n’y avait jamais rien eu et que c’était cette catastrophe qui avait créé leur existence. Cette théorie, il fallait être faible d’esprit pour y croire. Les vestiges du passé restait, comme cette symbolique tour qu’elle descendait aux côtés de Uzac. À l’instar des autres symboles, quelque chose avait eut lieu. Autre preuve était que l’existences des Skaikru, ou des Maunons avant leur destruction.
Uzac avait raison. L’ambassadeur des cavaliers n’était pas le plus grand humoriste du clan, prenant souvent au pied de la lettre les propos. Nemyt ne s’était jamais confrontée à ce problème, ayant toujours fait attention à ses dires face à l’ambassadeur, mais elle avait pu être témoin de l’erreur de certains. Depuis, elle faisait toujours attention à garder ses remarques ironiques pour elle, les partageant bien souvent avec ses camarades sans se faire entendre.
« Il est vrai que les quiproquos deviennent facile en présence de Ytzar. »
Mais ce n’était pas pour autant qu’elle se moquait de cet homme. Son ambassadeur avait tout son respect et bien que le manque d’humour était parfois regrettable, cela permettait aussi d’éviter trop d’écart de la part de sa délégation lors d’échange.
Nemyt était intéressée de la façon dont certains atteignaient leur fonction. De la pure curiosité, en aucun cas pour avoir une information à retourner par la suite. C’était dans une démarche afin de mieux connaître son interlocuteur que la guerrière pouvait poser de telles questions. Elle cherchait à garder la juste distance, mais comme tout, il lui arrivait de pousser un peu plus parfois.
Cependant, elle ne considérait pas son interrogation des plus intrusives. Il arrivait que certains se révulsent des choix de d’autres et c’était une chose que la jeune femme n’avait jamais compris. En quoi un choix personnel devait être décidé par d’autre ? C’était d’ailleurs l’un des points qui avait poussé l’Ingranrona à choisir sa propre voie. Ainsi, pour Uzac, on lui avait demandé ce choix de vie. Cela revenait à sa première remarque personnelle. Les uns décidaient pour les autres. Mais si parfois cela menait au conflit, il arrivait que ce choix correspondent finalement à la personne et, à cette occasion, Nemyt n’arrivait à savoir si cela plaisait vraiment à l’ambassadeur. C’était de son analyse, mais elle avait l’impression de voir un homme se complaisant dans sa situation, malgré cette envie de voyager.
« À vrai dire, en dehors des voyages où j’accompagnais Ytzar, je n’ai jamais réellement exploré les contrées voisines. Il est vrai que je suis curieuse de voir comme vivent les autres clans, mais je n’ai guère l’occasion de m’y rendre. »
Il y avait des peuples dont le mode de vie intriguait grandement la jeune femme. S’amusant toujours à comprendre le pourquoi des choses, la première motivation à cette curiosité des clans étaient de comprendre l’origine de leur nom et en premier lieu se trouvait Floukru. Certainement l’un des peuples les plus mystérieux aux yeux de la brune.
« Bien heureusement, Ingranronakru se trouve éloigné de Polis et j’ai l’occasion d’avoir de bref aperçu lors des voyages. »
Elle traversait plusieurs frontières, mais jamais les explorer réellement. Une déception mise de côté de par la promesse d’explorer bien plus un jour.
« Pourquoi Azgeda vous interesse-t-il temps ? »
Le clan des glaces était un clan redouté et redoutable. Nemyt n’avait pas réellement d’avis arrêté, encore dans cette idée de ne pas juger une généralité sur les faits et gestes de certains. Beaucoup de mal pouvait être dit à leur sujet, leur reine terrifiait certains, mais pourquoi tous les juger sur ces faits ?
Lun 15 Juil - 21:40
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
À quoi ressemblaient cette ville et tout ce monde avant Praimfraya ? Voilà une bien belle question à laquelle je ne m'intéressais qu'à moitié. Si cette interrogation pouvait me permettre de parler et de juger un Skaikru et son peuple afin de savoir si, oui ou non, leur venue ne nous était pas trop dangereuse, je la poserais sans une ombre d'hésitation. Mais en dehors de cette situation, je n'avais guère envie de voir en cette cité les fantômes du passé. Je ne voulais que les prémisses de l'avenir. À quoi cela servirait-il d'apprendre que nous pouvions voler comme des oiseaux ou courir comme des lions ? Que nous avions des manuels fins qui renfermaient tout le savoir du monde et que nous pouvions parler à des kilomètres de distance ? Aujourd'hui, si nous voulions voler, nous regardions les oiseaux au-dessus de nos têtes. Aujourd'hui, si nous voulions courir aussi vite que des lions, nous nous entraînions en forêt avec des amis. Aujourd'hui, si nous voulions apprendre, nous allions rencontrer de vieux sages. Aujourd'hui, si nous voulions parler, nous voyagions ou nous envoyions des faucons ou des jeunes gens voyager à notre place. Bref, aujourd'hui, si nous voulions vivre, nous ne nous contentions pas d'inventions merveilleuses, mais de nos âmes bienheureuses.
Ainsi, ta curiosité n'était pas mienne et, dans un regard pensif, je n'eus que le temps de me dire que je n'avais pas envie d'être dans la capacité de répondre à ta question avant que nous recentrions nos débats sur la personne d'Ytzar, le plus ancien ambassadeur, un grand sage au manque cruel d'humour. Les sourires s'enchaînaient à chaque remarque et il était plaisant de voir que je n'étais pas le seul à me heurter à bon nombre de quiproquos à chaque conversation. Néanmoins, et parce qu'il fallait avoir un grand respect pour cet homme vénérable, j'ajoutais dans un sourire :
"Des quiproquos qui ne gâchent en rien sa sagesse, c'est un grand homme dont vous devez assurer la sécurité."
Sûrement fut-ce lui qui, d'ailleurs, de par cette sagesse, serait encore ambassadeur le plus longtemps du monde. Plus longtemps que moi, dans tous les cas, car j'espérais bien avoir encore une vieillesse pour voyager davantage et voir d'autres horizons que les forêts Trikru, Yujledakru et Trishanakru. Certes, j'avais déjà aperçu les falaises Boudalan et quelques frontières Ouskejon, mais c'était bien tout et j'attendais plus divers reliefs. Ce fut ainsi que les voyages prirent le pas sur la politique d'ici. Car il valait parfois mieux rêver de là-bas que demeurer les pieds sur Terre. Vois-tu, je n'étais pas si fier de m'être laissé dicter par un autre mon choix de vie, mais, comme tu le pensais si bien, je me complaisais de cette situation, ou du moins une part de moi s'y complaisait, et j'attendais seulement avoir fini ma quête pour pouvoir continuer de vivre plus librement à la manière de l'enfant.
Cela n'était pas étonnant que tu n'eus pas voyagé beaucoup. Apprendre les coutumes des autres clans de la bouche des autres était une chose, mais les voir en était une davantage fabuleuse. Et tu ne voyais que des frontières, parfois hostiles, entre des clans qui s'entendaient et des meutes de mercenaires qui se défendaient.
"Vous êtes encore jeune, vous aurez l'occasion de gravir les pics rocheux de Boudalan, de parcourir le désert Sangeda et de vous perdre dans les forêts de Yujleda. Je suis votre serviteur pour vous y faire perdre, en tout cas. Ytzar n'a pas encore été invité auprès de Nyssa, Heda kom Yujledakru, et au vu des événements, il me semble précieux de mettre en œuvre ces invitations-là. Peut-être pourrez-vous en profiter pour découvrir un peuple qui, loin d'avoir le mystère de Floukru, n'en est pas moins pleins de surprises."
Car il fallait bien l'avouer, si j'avais une certaine attirance pour Azgeda qui m'était toute personnelle, la plupart des gens, avant l'arrivée de Skaikru, était obsédée par Floukru. Trouver leur clan et débusquer leur Heda. Bien que je trouvai lâche l'attitude de la Natrona Natblida Luna, elle fut bien vite oubliée quand j'eus vent de la création d'un clan à part. Un clan où chacun trouvait sa place et où je connaissais un garçon qui aurait trouvé la sienne.
Vint la question qui brûlait tes lèvres d'une indiscrétion supplémentaire. Si tu avais fait parti de mon clan, ou si tu avais été ambassadrice, Heda ou sage, mercenaire, artisane ou chasseuse, je ne t'en aurais rien dit. Mais si je ne pouvais plus avoir confiance en la garde, symbole même de loyauté sans faille, alors je pouvais bien me faire juger pour mes paroles futures. Nous tournions encore dans les escaliers de la Tour, bientôt sortis de ce labyrinthe de Pan, et ma voix sifflait sur les marches avec une nostalgie peu commune :
"Enfant, je me baladais de villes en villes pour trouver des amis avec qui faire une famille. Mais mes pas se faisaient toujours plus solitaires et mon cœur plus de pierre. Parfois, je longeais la frontière avec Trishana, sachant que nous étions en froid et qu'un enfant n'en restait pas moins un combattant. J'ai longtemps voulu me battre contre ces gens, et je mentirais si je disais que je ne le veux plus. Je les prenais en haine autant que je prenais les miens pour égal fautifs. Il me semblait alors d'une logique incomparable, d'un jour, prendre les armes et traverser le monde pour trouver des gens qui ne me feraient pas horreur et qui m'accepteraient en tant que moi-même. Qui d'autres qu'Azgeda saurait le faire ? Je n'étais ni Frikdeina, ni Trikru, et je ne portais aucune marque de rancœur envers ce peuple. J'ai pensé pouvoir y trouver ma place et depuis, je m'efforce de croire, que même si je ne suis pas chez eux, que même si j'ai cette place à vos côtés aujourd'hui, je peux leur rendre le service qu'ils m'ont rendu. En les voyant comme des amis et non comme des barbares. Car si je n'en suis pas devenu un, c'est grâce à ce peuple lointain que je considérais comme famille."
Et ce fut ainsi après une tirade qui, je le savais, était aussi sincère que calculée dans cette conversation, que je lâchais un soupir et ouvris la porte qui nous menait à l'extérieur, dans ces jardins luxuriants nids des combattants.
Lun 15 Juil - 21:40
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
Oui, Ytzar avait une certaine sagesse, mais pas que lui enviait Nemyt. Elle était certaine que la sagesse supprimait toute impulsivité que la jeune femme aimait avoir. Agir sur un coup de tête offrait cette adrénaline qu’elle aimait avoir et enlever cela la priverait de cette vie qu’elle aimait avoir. La sagesse était bien, mais avec modération afin de garder la fougue propre aux esprits sauvages comme le sien.
« Chaque ambassadeur à sa grandeur, c’est pour cela que vous avez été choisi afin de représenter un clan. C’est une lourde tâche que tout le monde ne peut pas assumer. »
Et si elle-même était parfois capable de prendre la parole en assemblée, elle était certaine qu’elle serait bien incapable de le faire quotidiennement. Ce n’était pas la timidité qui l’en empêchait, bien loin de là, mais l’ennui, le manque d’intérêt et cette volonté à toujours vouloir en découvrir plus. Ne pas rester constamment dans une salle pour apprendre du monde, mais voir d’elle-même et avoir cette indépendance propre aux guerriers. Pas que les ambassadeurs ne l’étaient pas, mais il suffisait de voir la garde les accompagnant à chaque sortie des murs de cette cité qu’était Polis. Bien trop de rancœur entre les clans que la Coalition ne pouvait entraver malgré un désir de paix. Nemyt avait besoin de garder cette pointe d’insouciance qu’elle avait et même son frère, elle le trouvait parfois trop sage. Si c’était ça que de vieillir, elle préférait de loin sa jeunesse.
Mais pour autant, la guerrière respectait son ambassadeur et agissait au mieux pour sa sécurité. Elle chérissait les libertés qu’on lui laissait et faisait honneur à son statut lorsqu’on avait besoin d’elle. Qu’une fois elle avait considéré échoué, récoltant cette blessure désormais sienne, mais tous lui avait dit que le coup pris avait permis à l’ambassadeur de s’en sortir. Elle avait accepté cette vision des choses, mais gardait une part de culpabilité aujourd’hui masquée. Elle trouvait les clans lâche de prendre les ambassadeurs comme cible, alors qu’ils portaient la parole des chefs. S’attaquer à la diplomatie n’avait jamais réellement porté ses fruits, alors l’idée restait. Mais dans un sens, cela lui arrangeait les choses. Si son rôle avait été de protéger son chef de clans, elle aurait que peu apprécié de ne pas pouvoir voyager. Avec cette nécessité d’assurer la survie d’Ytzar, elle avait l’occasion de voir autre chose que les plaines des cavaliers. Et d’avoir cette discussion avec Uzac.
« J’ai bien hâte, dans le cas où cela aurait lieu, de découvrir vos terres, tout comme celle des autres. Je pense que c’est là que repose toute bonne réflexion, en ayant comme base les connaissances de ce qui nous entoure. Ce manque de savoir est à l’origine de la non-acceptation de certains en fin de compte. »
Et donc la source de conflit par ce refus de vouloir savoir, d’où l’intérêt d’avoir un ambassadeur afin de faire porter ce savoir auprès des chefs. Les conteurs aussi avaient ce devoir de transmissions, mais de façon moins politique, moins primordiale pour tous. Conteurs n’aurait jamais été quelque chose pour elle qui n’avait pas la patience de devoir répéter continuellement la même chose. Pour la guerrière, si ça ne rentrait pas dans la tête des jeunes, elle avait des façons bien plus radicale. Des méthodes dont elle avait été la cible d’ailleurs. Seule cette fameuse patience n’était jamais entrée dans sa tête de pioche.
La brune écoutait les propos de l’homme. Elle était toujours curieuse de savoir ce qui pouvait bien fasciner les gens, comprendre le fondement de la nature humaine, pourquoi certains choix sont faits. D’ailleurs, elle était surprise de cette vision. Alors que nombreux traitait Azgeda de guerriers sans foi ni loi, elle-même ayant dû le faire, lui voyait une autre nature chez eux. Comme quoi, chaque avis comptait de par cette étude différentes des mœurs et coutume.
« Vous avez su les voir comme peu le font. C’est fort louable de votre part alors que beaucoup ne retiennent d’Azgeda que les actes de leur reine. »
Et elle était bien placée pour le dire. Car même si elle aimait bien avoir divers avis, il était toujours compliqué de lui faire changer le sien.
Et les voilà, hors de cette prestigieuse tour, dans un lieu réunissant les gona s’entraînant. Nemyt avait suivi Uzac pour ce fameux entraînement atypique et qui lui promettait de bon apprentissage. C’était déjà une chance de pouvoir s’exercer avec un autre clan, mais c’était un plus grand honneur pour la brune d’affronter l’ambassadeur. Un simple combat amical, mais permettant de continuer d’échanger leurs civilités.
« J’espère que nos échanges ne seront pas mal perçus. Je m’en voudrais d’attirer de mauvaises rumeurs sur Trishanakru de par notre entraînement. »
Lun 15 Juil - 21:41
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Chaque ambassadeur méritait sa place et je ne pouvais qu'être d'accord avec toi et ta réflexion, acquiesçant silencieusement en faisant un sourire mutin et complètement sincère. Oh, tous les ambassadeurs ne se valaient pourtant pas, et je ne le comprendrais que lorsque la Cérémonie viendra et, avec elle, la mort de Corka, ambassadeur Azgeda, et l'arrivée des Skaikru dans notre Coalition de si peu d'équilibre. Nous étions pourtant bien, enfin prêts à améliorer nos liens et à possiblement ôter ces affreuses guerres entre camps. Que ce soit la haine presque religieuse des Trikru envers les Azgeda ou les affrontements incessants de Trishana et le clan des Large-Feuilles. Nous aurions pu tout simplifier, tout souder, mais à la place de faire apprendre à nos suivants, à ta génération, à quel point les douze clans, et même les onze si jamais Heda Luna acceptait de nous faire voir son royaume, étaient suffisants pour émerveiller les yeux de tous ceux à venir. Non, nous leur montrions le ciel en disant que des oiseaux de métal se cachaient là-bas, tombant comme des mouches pour envahir à la manière des fourmis. N'allons pas croire que je fus déjà sûr de l'échec des Skaikru dans nos vies. Je ne le serais que dans quelques temps, quand bien même je leur offrirais chance sur chance pour se racheter auprès d'un esprit bien trop lunatique.
Soit, me voilà affublé du rôle d'ambassadeur bien plus que celui d'homme à tes yeux. Au moins, tu appréciais encore l'idée "banale" d'un voyage entre contrées. Yujleda était merveilleux pour ses forêts immenses, j'étais certain que tu adorerais cet endroit. Peut-être trouverais-tu des enfants pour y jouer à cache-cache ? Certaines de leurs parties duraient plusieurs jours, c'était à la fois fort amusant et si inquiétant. Etant un fervent commandeur de ces parties endiablées dans ma jeunesse, je craignais m'être attiré beaucoup de parents ennemis qui se plaignaient de l'absence de géniteurs pour calmer mes envies de jeux. Et cela, cette incompréhension d'une envie d'enfant, tout comme l'incompréhension en règle générale, brisait nos liens ou l'empêchait de se nouer. Une fois encore, tu avais raison, laissant encore à penser que tu ferais une belle relève pour Ytzar lorsque le temps viendrait.
"Et bien oui, mais il ne faut pas confondre le savoir et la peur. L'on a peur de ce qui est différent. Floukru ne semble pas sur terre, Sangeda est hostile, Azgeda a une Reine, Ouskejon un Régent et Louwoda vénère davantage ses Montagnes que nous ne le faisons nous-même. La différence est partout, et même en ayant tout le savoir du monde, la connaissance ne nous empêche pas d'avoir peur. Une goutte d'eau et l'équilibre se noie."
Phrase toute faite qui n'était guère correcte. Pardonne-moi, mon anglais était limité lorsque l'on touchait aux expressions imagées comme celle que nous avions en trigedasleng. Je ne pensais pas pouvoir te faire changer d'avis, sur ce sujet là comme sur le sujet qui me faisait à nouveau ouvrir la bouche : Azgeda. Voilà bien la nature de trop de peurs irrationnelles et exagérées. Azgeda ne reposait que sur son Azplana. Au-delà du fait que je voulais voir Nia comme une personne censée quoi qu'un peu dramatique, on oubliait qu'elle avait un peuple derrière elle. Corka, le Prince banni Roan, la guerrière Ontari, Echo la guerrière, et tant de visages sans noms qui demeuraient dans le silence le plus total. Azplana n'était que l'un d'eux, et je croirais dur comme fer à ma pensée que tu acquiesçais à ton tour. Par pure politesse, me dit mon instinct.
Nous découvrîmes l'extérieur, ce jardin luxuriant dans lequel frappaient déjà deux épées en bois, plus loin. Au vue de la corpulence des messieurs, l'on pouvait prédire que se furent deux gardes, Ouskejon si j'en croyais leur aigle dans le cou. Je ne les observais pas davantage, bien que leur technique généralement agressive et irréfléchie avait encore des secrets à révéler. Je retournais la tête vers toi. Avoir peur de nous faire mauvaise réputation ?
"Ne vous en faites pas pour les rumeurs, elles viendront quoi que l'on puisse dire."
Car si je faisais attention à tout cela, je ne voudrais pas que tu refuses par principe. Maintenant que nous étions là, autant aller jusqu'au bout. Je te montrais d'un délicat geste de paumes un cercle de sable au milieu de quelques arbres et, lorsque cela te convainc, m'y rendis en défaisant les attaches qui reliaient ma tunique. Je devais bien avouer que cela n'était guère pratique pour combattre dans les règles de l'art et, bien qu'un ennemi ne prévienne pas à l'avance de comment se vêtir pour qu'il puisse passer à l'action, je préférais me mettre à l'aise ici. Ainsi, la première couche de ma tunique finit sur un rocher, offrant aux yeux les dessous de ce large manteau que je portais souvent. Le tatouage de la marque de mon clan était visible sur mon épaule, mon haut se résumant désormais à un débardeur. Oh, je n'irais pas jusqu'à décrire le détail d'un torse que j'estimais musclé sans extravagance comme le feraient certains hommes, et ne ferais que te préciser qu'à la ceinture, j'avais ce carquois trop petit pour être celui de flèches, qui laissait voir douze aiguilles prêtes à servir.
"Nous démarrerons lorsque vous le désirerez, Nemyt."
Lun 15 Juil - 21:41
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Nîniel
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L’heure de l’entraînement n’allait pas tarder, alors que l’extérieur accueillait la guerrière et l’ambassadeur. Après la discussion philosophique et les échanges de points de vue, allait arriver les échanges de savoir-faire. Malgré son handicap visuel, Nemyt n’appréhendait pas ce moment. Il y a quelques semaines, elle n’aurait pas été sereine, mais pas aujourd’hui. Sa convalescence dans son clan lui avait permis de reprendre confiance et, bien au contraire, ce combat amical allait lui permettre de renouer avec ses anciennes habitudes. Si elle n’avait encore jamais affronté un ambassadeur, il en était tout autre de ses égaux gona. Il était monnaie courante qu’entre guerriers, la brune n’ai que faire des clans d’origines afin de se tenir en forme.
Nemyt eut un sourire d’amusement. En effet, les rumeurs allaient certainement courir, qu’importe ce qu’ils pouvaient faire pour l’éviter. Qu’importe la situation, on ne pouvait empêcher le genre humain de parler au sujet des autres. Une passion pour certains qui aimait émettre des hypothèses sans aucune preuve pour les soutenir. Une aversion pour Nemyt préférant s’assurer de ce qu’elle voyait afin de ne pas commettre l’irréparable. Elle n’était jamais à l’abri d’une mauvaise parole et c’était son temps à Polis qui le lui avait appris ce point.
« Et bien offrons leur de quoi jaser à volonté. »
Le cercle d’entraînement n’attendait plus que les deux combattants. Alors que Uzac se mettait à son aise, la guerrière en avait fait de même, se débarrassant simplement de sa veste. Elle était en tenue de combat en tout temps afin de parer au pire, mais aussi parce que c’était dans cette tenue qu’elle se sentait à son aise. Ainsi, elle se sentait plus libre de ses mouvements et ne risquait pas d’esquinter un peu plus le tissu tanné par le temps. Une friperie qu’elle entretenait malgré tout et qu’elle avait appris à réparer au fil de ses périples.
Alors qu’elle observait Uzac, afin de commencer à réfléchir à sa stratégie de combat, la brune avait mis la main sur ses divers couteaux répartis de part et d’autre de sa ceinture et de ses jambes. Aucune épée pour celle jouant de sa petite taille, préférant la petitesse des armes afin de mieux se faufiler. À cheval, le lancer de couteaux était son attaque de prédilection, bien que dans ce cas elle était souvent armée d’une plus longe lame, mais à pied, elle n’en portait que très rarement.
« Je suis prête. Pas d’épée pour vous ? »
Signe de départ, alors qu’elle avait pu mener son observation. Cibler son adversaire afin de se parer au mieux et ainsi assurer ses arrières. Uzac faisait au moins une tête de plus qu’elle et elle devait prendre ce facteur en compte. Autre facteur, elle n’avait jamais vu l’ambassadeur combattre et ne pouvait pas se permettre de partir sur des a priori. Avancer pas à pas, agir tel un chat méfiant afin de mieux assurer sa défense.
Une arme dans chaque main, Nemyt circulait de côté le temps de mieux analyser, avant de s’élancer. Elle se méfiait de ce petit carquois, jamais encore elle n’avait affronté quelqu’un ayant de telles aiguilles. Mais c’était aussi un jeu pour elle, gardant en tête l’idée d’un entraînement. Après tout, elle n’était pas sur un champ de bataille.
Lun 15 Juil - 21:41
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Offrons leur des rumeurs. Si les deux guerriers Ouskejon nous observaient une seconde, peut-être diront-ils, hébétés, que Yujleda et Ingranrona n'étaient plus des alliés, que l'un avait provoqué l'autre, que la paix était rompue, qu'il fallait choisir entre les soins et les chevaux. Si une domestique venait, peut-être penserait-elle à des conflits plus personnels, le coeur d'un homme ou d'une femme disputé par deux rivaux ou une vengeance datant d'une période dont elle n'avait pas le ragot. Si un enfant s'approchait, alors, lui, il penserait à un entraînement, jeu entre combattants pour faire valoir sa force et ses faiblesses. Autrement dit, nous n'échapperions aux on-dits qu'avec l'oeil d'un enfant, et il me semblait perdu d'avance que seuls ces gamins attachants viennent près de ce cercle de sable dans lequel nous entrions. Mes sourires se faisaient toujours plus sincères, heureux de cet échange linguistique et politique comme physique. Je n'en oubliais pas que ce n'était qu'un jeu et, ôtant ma tunique, je disais gaiement :
"Espérons que je leur laisse le temps de jaser, comme vous dites. Je ne suis plus très frais."
Oh, je le pensais honnêtement, ce n'était pas une technique puérile pour te faire baisser la garde. Je ne doutais pas que tu gagnes cette entrevue, mais j'espérais t'offrir un bon adversaire. Cela serait gênant que tu doives te ménager pour ne pas me mettre hors jeu dès la première minute ! A la fois pour moi, pour toi, pour ce que nous représentions et pour ces fameuses rumeurs. A force d'y penser, j'allais bientôt vouloir en faire une ou deux.
Ainsi, nous deux dévêtus pour être à notre aise dans ce combat aussi loyal que sûr, nous fûmes vite l'un face à l'autre, les pieds dans le sable et les yeux dans les yeux. Tu possédais de courtes lames plutôt qu'une arme massive. Rare étant les guerriers qui n'avaient pas d'épée longue, qu'elle fut légère à une main ou lourde à deux, il était évident que tu ne comptais pas sur l'attaque de front mais davantage sur la discrétion. Beau cliché des femmes selon certains, je trouvais cette volonté plus intelligente que les autres, qu'elle soit attribuée à l'un ou l'autre des deux genres que nous nous connaissions. D'ailleurs, rare devait être les personnes en général qui n'avaient pas leur épée, car tu demandas poliment si j'en avais une. Et bien, malgré trop de politesses d'un côté comme de l'autre, il était sympathique de te soucier autant de moi. Effleurant les extrémités les plus larges de mes aiguilles, j'en retirais une pour la poser sur le rocher et répondre ensuite :
"Non, je n'en ai pas besoin. Merci."
Puis, me retournant vers toi pour reprendre place, j'inclinais doucement la tête en ajoutant :
"Alors commençons."
Pourquoi avoir déposé une aiguille ? Pour une raison idiote qui te ferait sans doute rire. J'avais pour principe de ne jamais blesser ou attaquer, réellement ou lors d'un entraînement, quelqu'un avec l'aiguille de son clan. Si j'en avais douze, chacune d'elle représentait un territoire, et le symbole de chacun était gravé sur la partie la plus large de l'aiguille par un artisan de Polis. J'aurais, par ailleurs, croisé celui-ci quelques temps après, et il quémanderait la treizième aiguille pour y inscrire le symbole des Skaikru que je rechignais à ajouter à mon carquois. Soit, les caprices avaient leurs âges et le mien était de ne pas risquer de t'effleurer avec l'arme d'Ingranrona. Nous étions donc à attendre que l'autre fasse le premier pas. Je n'avais opté pour aucune posture, ni défensive ni offensive, simplement aussi amicale que lors de notre conversation. Faiblesse ou tentative de t'amadouer ? Ni l'un ni l'autre et, brusquement, je m'élançais vers toi, sans arme à la main, et inaugurais l'entraînement en essayant de frapper l'arrière de tes genoux d'un coup expert de tibia, avant d'enchaîner sur la possible prise de ton poignet gauche dans ma poigne. Echec ou réussite, c'était à toi de me le dire.
Lun 15 Juil - 21:42
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Nîniel
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Faisan face à Uzac, Nemyt ne faisait plus attention à ce qu’il se passait hors de ce cercle d’entraînement. Ne pas laisser son esprit se distraire, alors qu’elle observait déjà son adversaire d’un œil analytique. Un combat amical ne signifiait pas plus de facilité dans l’affrontement. Bien au contraire pour la jeune femme, alors qu’en plein conflit, la finalité sera la victoire, qu’importent les conséquences de cette victoire. Dans un affrontement tel que celui auquel elle allait faire face, le but était tout autre et elle restait toujours bienveillante envers son adversaire. Ou du moins, lorsque celui-ci n’a commis aucun affront envers elle, ou lorsque rien n’était spécifié. Nemyt ne comptait plus le nombre d’entraînements ayant dégénéré avec ses collègues ou son frère, pris dans le feu de l’action. Mais là, avec l’ambassadeur, c’était avant tout un partage de savoir-faire avec toute la bienveillance du monde, même si elle pouvait s’autoriser toute la ruse dont elle avait connaissance.

La guerrière avait acquiescé face à l’absence d’épée. Pour elle, ses couteaux étaient une prolongation de ses bras, ainsi, elle cherchait toujours les spécificités de chacun, afin de mieux cerner l’affrontement. Ce n’était pas pour autant qu’elle comptait user du tranchant des lames, mais c’était toujours pratique pour certains coups.

« Je suis prête. »

Et elle s’était d’ailleurs positionnée afin de faire face à ce début de combat. Ne pas se laisser surprendre, anticiper. Des règles bien ancrées dans ses mécanismes de combattantes. De son œil valide, elle observait la posture d’Uzac, cherchait à déceler son premier mouvement. Elle aurait pu être celle attaquant la première, mais c’était toujours ce qui lui faisait commettre ses erreurs. Se précipiter sans analyser pour ensuite enchaîner les pertes de terrain. Une faille qu’elle ne comptait pas laisser exploitable aujourd’hui, souhaitant faire honneur à son clan. Après tout, ne représentait-elle pas les cavaliers dans ce combat amical ?

Tel le retentissement d’un son de cloche, le combat fut lancé à l’instant où l’ambassadeur de Yujldakru s’élança vers la brune. Par réflexe, elle ne chercha pas à aller au-devant de sa frappe, mais plutôt à esquiver d’un pas de côté. D’une pirouette, elle avait alors évité le coup à l’arrière de son genou, tournant brièvement le dos à Uzac. Ainsi, si ce ne fut pas son poignet gauche dont il se saisit, ce fut le droit, stoppant la cavalière dans son élan. Une fraction de seconde où elle s’était retrouvée à fixer la prise, avant de visualiser sa parade. Nemyt ne devait pas laisser le temps à Uzac de profiter de sa réflexion, ainsi elle profita de sa souplesse et de leur posture pour se donner l’élan de porter un coup de pied au niveau de son épaule. Sans forcément chercher à porter une attaque puissante, elle souhaitait simplement tenter de le distraire afin de libérer son poignet et récupérer son équilibre.
Jeu 25 Juil - 8:59
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