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Luna - Aco (Polis)
Nîniel
Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
La tour de Polis surplombait le marché. Cette tour que Luna n'avait guère vue depuis quelques années… Elle ne cessait de raviver des souvenirs chez la Floukru. Des bons, comme des plus macabres. Cela ne faisait que peu de temps que la chef de ce récent clan avait rejoint la capitale de la Coalition et déjà elle avait le mal de ses terres. L'océan était devenue son havre de paix, son refuge apaisant la noirceur de son esprit. Et là, la voilà revenue dans ces lieux ayant vu nombre corps pourfendre le sol, sous l'écoulement noirâtre de leur sang. Cette image, à jamais elle resterait gravée dans la mémoire de celle arborant le titre de traître à son sang. Elle avait fuit le Conclave, une indignation pour tous qui aurait dû causer sa mort. Seulement la clémence de Heda avait joué en sa faveur et Luna avait eut cette chance de pouvoir se racheter une vie de paix et d’harmonie, protégeant tout ceux fuyant les horreurs des combats.

Depuis son arrivée, la native à la chevelure indomptable avait senti de nombreuses fois se darder sur elle des regards réprobateur. Rares étaient ceux acceptant sa présence dans cette ville symbolique, mais tout aussi rare était ceux pouvant l’expulser des lieux. Luna avait voyagé durant plusieurs jours afin de représenter son clan durant l’annuel Cérémonie honorant la Coalition. Floukru était l’un des clans les plus récents et avec les évènements ayant eut lieu ces derniers mois, elle avait senti le besoin important d’être présente. Beaucoup dénigrait Floukru et aujourd’hui, elle portait fièrement ce peuple sur ses épaules, faisant fis des avis de tous.

La Cérémonie aurait bientôt lieu, elle avait été avertie de toutes les informations afin de ne pas rater cet évènement des plus importants. Sans compter qu’une interrogation avait élu domicile dans l’esprit de la Natblida. Elle ne cessait de s’interroger quant à l’avenir des Skaikru, ce qu’ils allaient devenir. Une trêve était en place, de ce qu’elle savait. Seulement, les trêves n’étaient que très rarement infinie, elles restaient éphémères, bien fragile face à l’esprit belliqueux de l’humain. L'homme était une proie pour l’homme, l’histoire de l’humanité ne faisait que le prouver.

Et pourtant, malgré tout, Luna était sereine. Elle avait appris à rester calme en tout temps et l’esprit hostile pouvant être ressenti à Polis en cette période de cohabitation n’entravait pas cette paix qu’elle gardait en elle. La jeune femme évoluait dans le marché de Polis, attendant que cette fameuse heure où tous seront réunis n’arrivent. Elle croisait des personnes venant de tout horizons et elle arrivait à différencier les origines de certains. En particulier Skaikru dont les vêtements dénotaient des habituels tenus natives, ou leur attitude plus méfiante que certains étant à leurs aises dans ce monde étant le leurs.

Ce fut d’ailleurs la vue d’un de ces hommes du ciel, ou garçon au vue de sa jeunesse, que la Floukru prit la direction de l’individu. Il ne semblait pas des plus à l’aise et, étant une paria parmi des loups, elle ne pouvait que comprendre. La bonté de Luna pouvait être sans égal lorsqu’elle considérait que la personne le méritait. Or, là, elle ne connaissait pas la personne, alors pourquoi le privé d’une bienveillance si peu existante aujourd’hui ?

« Tout vas bien ? »

Une question toute simple, adressée dans un anglais ne posant aucune difficulté à celle qui avait été prédestinée pour remporter le conclave. Le gonasleng avait été enseigné à chaque Natblida et elle continuait de le pratiquer au sein de sa plateforme maritime.
Lun 15 Juil - 21:13
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Une paria parmi les loups. Voilà une phrase que je pouvais que piger, comprendre et détester. De ce côté-là, perdu dans les rues de cette ville, je me demandais pourquoi. Pourquoi on était là, à attendre de se faire égorger par un type ou un autre, d'un clan ou d'un autre ? Pourquoi on avait eu quartier libre pour visiter un peu, tant qu'on était soit membre de la garde, soit accompagné d'un. Tant qu'on était pas seul. Alors, évidemment, j'étais pas allé me balader. J'étais garde -enfin on m'avait pas dit le contraire, même après toutes mes conneries, à croire que j'avais la chance d'avoir trop de malchance pour être privé du seul truc qui me tenait pas à coeur- et j'aurais pu aller acheter du lapin grillé, des peaux d'animaux ou des boissons bizarres soi-disant remèdes de pleins de maladies imprononçables. Pas mon truc. Et puisque je voulais pas, j'avais bien fini par être forcé de le faire. Les curieux avaient eu un temps imparti, et deux personnes manquaient à la fin. Vu les gabarits, c'était que deux niais qui avaient pas vu le temps passé. Eux, ils devaient bouffer ces bouts de lapins grillés, enroulés dans des peaux en se soignant leurs égratignures à grands coups de remèdes louches.
Passons, voilà pourquoi j'étais là. Deux par deux, tous les membres de la garde allaient ratisser les rues. Discrètement, qu'on disait. Comment tu voulais qu'on soit discret, hein ? Je me retrouvais avec Johnson, tout ça parce que son collègue était pas venu en ville. Autant dire que j'avais pas intérêt à l'approcher de trop près, et il ouvrit la marche sans un mot en regardant de partout. Enfoiré... J'avais l'impression d'être tout seul par sa faute ! Et tous ces visages se déformaient dans ma tête, devenant horrifiants, cruels, sans pitié. On allait tous crever à se jeter dans la gueule du loup ! Je recroquevillais les épaules, sentais tout mon corps s'alourdir et mes pas ralentir. J'avais jamais autant aimé les cheveux roux du garde qui continuaient à être dans mon champ de vision. Si je savais me faire des amis, je pourrais au moins jouer au lâche à me coller à l'un d'eux. Sauf que voilà, les si et les miracles, ça existaient pas. Y avait que de trois personnes que je voulais coller maintenant, et aucune d'elle était là. Bryan qui me rassurerait en un sourire, parce que je voulais pas paraître effrayé devant lui. Raven qui gueulerait un coup en me faisant oublier toutes ces lames qui jonchaient toutes les hanches de potentiels assassins futurs. Et Noha qui serait aussi peureuse que moi et qui me redonnerait du courage. Parce que je la protégerais, quoi que je pense de ces monstres qui causaient bizarre.
Un soupir plus tard, je tournais la tête. Je trouvais les niais et je retournais loin d'ici, ça paraissait pas si difficile. Mes yeux tombèrent finalement sur un stand d'armes, toutes diverses, tailles et formes différentes, mais toutes assez affûtées pour trancher cent têtes. Je crois que je m'étais arrêté. J'étais presque sûr d'être livide. J'étais persuadé d'avoir eu un violent frisson. Ces types achetaient une épée comme on achetait du pain ! Tout va bien ? Bien sûr que non ça allait pas ! Et Johnson, t'étais complètement con ou quoi ? Je me retournais vers la voix d'anglais en commençant à railler dans un sourire plaqué moquerie :
"J'croyais qu'on s'adressait pas la paro-..."
Plus de sourire, même pas plaqué mensonge. C'était pas Johnson. C'était pas un anglais. C'était toi. Anglais - natif. Natif causait anglais, je le savais, mais c'était toujours aussi... flippant. Et tu étais aussi flippante que les autres. Plus grande -parce que de toute façon, on pouvait pas être plus petit que moi-, avec une crinière de lion et un sourire d'ange. Tes yeux étaient marron, plus noisettes. Des joues déformées par tes lèvres étirées. Un cou long sans être girafe. Et ces putains de cheveux bouclés trop bouclés ou pas assez. Je tournais la tête à droite, à gauche, re à droite, re à gauche. C'était à moi que tu parlais, mais je cherchais quand même quelqu'un pour prendre cette question à ma place. La tignasse rousse s'était stoppée, loin de me voir, mais plutôt intéressée par les viandes cuites du sanglant à la semelle. Alors quoi ? Bah alors fallait répondre, et ma voix avait autant de confiance que j'avais confiance en moi, c'est-à-dire aucune :
"J-Je cherche quelqu'un. J'ai... Tout va bien. M-Merci ? Vous... Tu ? Vous ? C'est gentil."
Pas sûr que ça t'aille bien, ce mot-là. Mais c'était pas faux autant que c'était pas vrai. J'avais l'impression de me liquéfier sur place, et mes jambes tremblaient sans bouger. Mon regard allait de toi au sol, du sol à mes mains postées par réflexe entre nous deux, de mes mains aux tiennes, des tiennes à tes yeux, et on recommençait le cycle.
"Pas sûr que... Enfin qu'on comprenne tout. V-Vous causez anglais tous ? Non,... j'ai rien dis. Merci. T-Tout va bien, vous ? Débile... J'ai rien dis."
Lun 15 Juil - 21:13
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
Luna n’avait pas voulu faire peur à ce garçon, ni même créer une quelconque crainte. Lorsqu’elle avait vu ce peuple, nouveau dans ce monde, allant devoir faire face aux différents clans lors de la Cérémonie, elle s’était revue, quelque temps plus tôt, alors qu’elle avait elle-même présenté Floukru à Heda. Faire face aux dédains de certains, aux violents refus des plus belliqueux, sans même recevoir aucune chance ne pouvait qu’être déstabilisant. Ils avaient été le sujet d’un conflit dont la paix reposait sur l’extinction d’un autre peuple. La jeune femme avait beau refuser la violence désormais, elle ne pleurait pas non plus les Maunons. Elle était peinée pour les âmes innocentes n’ayant aucune chance, mais ceux ayant du sang sur les mains et ayant refusé tout accord ne méritait pas sa clémence. Skaikru avait accepté un accord avec Lexa, en quoi Luna se devait d’imiter les moins ouverts en refusant de faire preuve de bonté ?
Alors quand elle avait vu ce garçon dont on voyait que cette cité n’était pas faite pour lui, elle s’était approchée, souhaitait savoir pour mieux le rassurer. Ces personnes avaient besoin d’âme charitable pour assurer leur confiance et il était dans la philosophie de Luna de laisser une chance à tout le monde. Elle n’avait aucun a priori envers ce peuple et c’est ce qui l’avait poussé à aller vers eux.
« Vous n’avez pas à me craindre. Vous avez perdu l’un des vôtres ? »
Sa confusion adoucissait encore plus la Natblida. Là où d’autres aurait brusqué ce garçon pour qu’il reprenne de l’aplombe, elle, elle avait cette attitude maternelle qu’elle avait développé sur la plateforme. On lui avait peut-être appris à ne jamais plier, toujours faire preuve de force, la vie lui avait appris tout autre chose et que cette douceur qu’elle avait développé était bien souvent ce qui lui permet de s’ouvrir aux autres.
Tout en répondant, son regard s’était posé sur les environs du marché. À quelques mètres à peine, elle voyait un rouquin portant une tenue semblable à celle du garçon, il devait être avec lui, mais nul autre personne semblant appartenir à leur peuple. Luna ne les connaissait pas, mais il y avait des signes qui ne ratait jamais pour identifier. Les tatouages des natifs en étaient un bon, les vêtements de ce peuple en était aussi.
« Ce que vous nommez anglais est la langue des gona, les guerriers, et des chefs de clans. »
Le gonasleng était certainement leur meilleur allié en ces temps pour communiquer. Elle aurait pu créer encore plus de trouble en utilisant sa langue natale, mais Luna avait eu la chance de l’apprendre lors de son enfance à Polis et elle l’entretenait au sein de son clan. Non plus pour les guerriers de manière spécifique, mais afin de garder cet acquis comme une force.
« Je suis Luna du clan des bateaux. Si cela peut vous rassurer, les miens sont aussi mal perçu que votre peuple en ces lieux. »
Elle usait rarement de la traduction, approximative, pour nommer son clan, mais elle s’adaptait à ce jeune interlocuteur qui devait être perdu parmi l’évolution du monde. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle avait souligné cette précision, comme pour le rassurer qu’elle n’était pas une menace. Elle était une paria ici, la plaçant certainement au mieux pour les comprendre.
Lun 15 Juil - 21:14
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Tu allais finir par m'achever avec ta façon de faire. Tu me vouvoyais et moi, en retour, j'hésitais entre le tu, le vous et la fuite. La fuite, c'était cool. Sauf que j'en avais pas le courage, et mes jambes en avaient pas la force, et... et tu semblais pas si méchante que ça. Pas autant que l'étalage de lames à droite ou le forgeron de gauche. Mais bon, tu restais une Native. Une Native plus grande, plus intelligente et plus dangereuse qu'une crevette dans mon genre. Le rouquin, s'il m'avait vu, aurait sûrement rit aux éclats en hésitant entre me laisser entre tes pattes le temps de retrouver les deux autres, ou déguster sa foutue viande grillée en regardant le spectacle. Il aurait aimé voir un peu de bagarre, parce que je serrais souvent les poings à Arkadia pour imposer mes idées, mais qu'ici, j'étais pas face à un gentil archéen qui obéissait à une démocratie bancale. Seulement, il aurait jamais vu ce qu'il voulait, puisque tu le disais toi-même, j'avais pas à te craindre. J'acquiesçais, tentant de me convaincre que j'avais raison de te croire, en laissant une remarque fuser d'entre mes lèvres :
"Je crains personne moi..."
Rien que le volume de ma phrase disait le contraire, sans compter mon attitude ou les faibles tremblements de mes doigts qui, selon moi, étaient visibles à des kilomètres à la ronde. Je gardais la tête haute, seul signe de fierté et d'ego en plus de mes paroles à l'opposé de toute la logique du monde, et ajoutais un peu plus fortement et plus honnêtement :
"N-Non, il est... là-bas. Je regardais juste, je suis pas perdu. Pas perdu du tout."
Face à ton attitude maternelle qui me laissait être qui j'étais au fond de moi, c'est-à-dire un lâche faible, naïf et con, je remplissais moi-même le rôle du brusque Natif prêt à me secouer pour me redonner de l'aplomb. Je bombais le torse dans une inspiration, clignant des yeux en m'attardant une seconde sur les tiens. Tu étais jolie pour une Native, et même plus jolie que la plupart des archéennes. Sauf Noha, bien sûr. Parce que c'était Noha. Il valait mieux que je pense pas à elle maintenant... On pouvait dire qu'elle savait me mettre dans tous mes états tout aussi facilement que toi.
Je me raclais la gorge, tentant de faire la conversation? avec toi le temps que le rouquin vienne m'aider, ou que je trouve un moyen de m'aider tout seul. Loin d'être détendu bien que passablement rassuré par le fait que tu semblais pas vouloir m'étriper maintenant, j'écoutais l'anglais devenir un simple usage entre soldats. Octavia m'en avait déjà parlé, mais disons que... soit je l'avais pas écouté, soit j'avais pas voulu la croire tant que j'avais entendu aucun terrien me le dire clairement. C'était chose faite, et ça changeait pas grand chose en soi. À la rigueur, ça m'apprenait le fait que tu étais soit guerrière, soit chef. Si la seconde possibilité était à la fois surprenante et presque agréable, je penchais pour la première. Il y avait quoi ? Deux-trois chefs contre des milliers de soldats ? J'avais bien dit que j'avais la poisse depuis que j'avais commencé à respirer, alors j'allais certainement pas...
"Vraiment ?!"
L'exclamation avait été trop forte et trop naturelle. De l’engouement, de l'espoir, de la surprise et de la joie. Je me mordis visiblement la lèvre et détournais le regard, me maudissant d'être qu'un gosse. Sois calme bon sang ! répétais-je dans ma tête en faisant craquer les articulations de mes doigts pour faire passer le temps et moins sentir ce silence pesant. Pourquoi ce "vraiment" ? Oh, pour trois fois rien...
"Je croyais que... vous étiez tous des super potes. Du genre, un p-pour tous et, et tous pour un, allons... massacrer les astronautes."
Petit à petit, mes yeux passèrent du sol terreux à ton visage. Et petit à petit, on passait du sujet sérieux et adulte de la population des Natifs à la raison de cet engouement enfantin :
"Tu as-VOUS avez vraiment des bateaux ? D-Des vrais ? Qui flottent et tout ?"
J'en avais jamais vu, tout comme j'avais jamais vu beaucoup de choses qu'on avait pu découvrir dans des bouquins et des collections de vieilles photos. Un peuple qui vivait sur des bateaux, mais c'était génial ! Là, on pouvait dire que je me détendais un peu. Pas besoin de beaucoup pour amadouer un gosse. Reyes l'avait fait avant toi avec la mécanique. Tu crois qu'un jour, je pourrais emmener Noha sur un bateau ? Pour faire une balade, comment on disait... une croisière ! Avec des beaux paysages et pas le moindre danger à l'horizon ! Mes yeux brillaient d'une légère excitation que j'essayais de limiter. Tu étais une Native, j'allais quand même pas... baisser ma garde. Pas trop. Pas complètement. Surtout grâce à cette rue où chaque Natif qui me frôlait de trop près me ramenait sur Terre en éteignant la lueur pour une sombre peur furtive.
Lun 15 Juil - 21:14
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
La peur, l’effroi… Ce n’était pas un sentiment que cherchait à créer Luna. Tout le contraire en réalité. Depuis qu’elle avait pris sa retraite en mer, la bienveillance et l’attention était son maître-mot. Qu’importent les origines, qu’importe le passif, tant que le respect était réciproque. Une règle de vie qui lui semblait si simple afin d’éviter toute hostilité abrutissante et qu’elle appliquait sur la plateforme. Là où tout le monde était le bienvenu, l’unique règle d’entrée était d’abandonner toute volonté de combattre. Si elle, une Natblida formée pour la mort, élevée dans le but de réduire à néant les siens, pouvait le faire, pourquoi d’autre ne le pourrait pas ? Une vision idéaliste qui maintenait une paix certaine à Floukru.
Un doux sourire alors que le jeune homme assurait ne craindre personne. Elle n’était pas dupe, son bégaiement passé le trahissait, mais la jeune femme n’en disait rien, le laissant se convaincre lui-même. Rien n’était plus fort que la volonté propre. Alors si ce jeune Skaikru souhaite se convaincre de ne pas avoir peur, elle l’aidrait en ne démentant pas. Sans compter qu’il n’y avait pas à avoir peur d’elle. Comme nombreux natifs ici, elle gardait une arme sur elle, un discret couteau dans ses étoles marines, mais contrairement à ses comparses, elle refusait d’en avoir recours. La lame était uniquement là pour une situation critique, dans le cas où certains souhaitaient lui faire payer l’affront d’avoir fui le conclave, enfreignant l’une des plus anciennes traditions.
« Polis offre certainement le marché le plus diversifié de par son importance au sein de la Coalition. Nombreux marchands viennent partager le savoir-faire de leur clan. »
Une simple explication face au fait qu’il semblait juste regarder. L’étale présent à leur côté attristait quelque peu Luna de par la présence nombreuse des armes, mais elle reconnaissait son utilité. Si elle souhaitait une vie paisible pour tous, la majorité des natifs ne vivait que pour la guerre. Il suffisait d’écouter leur diction de prédilection, jus drein jus daun, la vengeance par le sang. Même dans les funérailles, le combat était l’élément principal rappelé, comme si rien d’autre n’était faisable.
Luna avait découvert cette volonté d’apporter ses connaissances lorsqu’elle s’était rapprochée des jeunes sur la plateforme. Transmettre son savoir afin de favoriser la connaissance et ainsi une plus grande ouverture d’esprit. D’ailleurs, elle avait rapidement évoqué qu’elle-même était aussi bien vu que les Skaikru. Se servir d’une fameuse connaissance afin de rassurer, et montrer que tous les natifs n’étaient pas uniquement des monstres dépourvus d’empathie. La réaction du garçon lui tira un sourire alors qu’elle avait été si naturelle.
« Et bien, nous sommes humains et les différentes pensées peuvent créer des conflits. »
Expliquer les véritables raisons du pourquoi cette rancœur à son égard n’était pas des plus simples et Luna ne le faisait que peu. La Floukru préférait laisser l’esprit imaginatif créer mille et une théorie, toujours plus farfelues les unes que les autres ou laisser les simples d’esprit simplement parler de lâcheté. Mais si elle taisait aussi la véritable raison, c’était pour éviter de se la rappeler personnellement. Se dire qu’un jour, elle avait eu l’âme aussi noircie que son sang pour avoir cette volonté de tuer pour un trône.
« Nous avons beau avoir réussi à survivre à Praimfaya, nous restons fermés dans nos visions. Les clans n’acceptent que peu les différences et prôner la paix parmi des peuples de guerre n’est pas le mieux vu au sein de la Coalition. Mais mon clan à la chance de posséder la protection de Heda, tout comme vous l’avez avec cette trêve, ce qui épargne de potentiel massacre. »
Car Luna n’en doutait pas un instant. Si Lexa rejetait sa protection, nombreux seront ceux se mettant en quête de détruire Floukru et son déshonneur par la même.
Le reste de réaction du jeune homme continuait d’amuser Luna de par ce qu’elle pouvait en conclure. Skaikru méconnaissait ce monde dans lequel il avait atterri et il leur faudrait apprendre beaucoup. D’ailleurs, cette pointe d’amusant fut trahi dans sa voix, heureuse de voir que le brun se détendait quelque peu.
« Oui, nous avons des bateaux. Floukru n’est pas le seul clan à en posséder. Podakru, le peuple des lacs, sont d’excellent navigateur. »
Et Floukru avait aussi une immense plateforme dont la Natblida méconnaissait l’usage originelle. Cependant, cela elle le taisait de par le secret qu’elle gardait au sujet de son clan. Donner le moins d’information possible pour la localisation était l’atout primordial de son clan pour survivre.
« Mais contrairement à vous, nous ne savons pas voler dans des oiseaux en métaux, comme les deux que vous avez eu pour arriver en ces terres. »
Lun 15 Juil - 21:15
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
S’entre-tuer pour savoir qui aura le pouvoir. Au moins, ton Conclave avait quelque chose d'officiel et faisait pas de victimes collatérales. Si vous vouliez le trône, alors piquez-le et crevez les autres. En haut, c'était un peu la même chose, sauf que personne le disait clairement et ils préféraient tous se faire des coups dans le dos, quitte à devoir sacrifier des gens qui avaient rien demandé. L'autre perruche avait fait exploser l'Arche pour quitter, avec ses fidèles, la station en premier et exploser en plein vol. Jaha avait envoyé des jeunes sur Terre pour faire bien voir sa suprématie et son côté Big Brother. Quant à Griffin mère, elle avait laissé son mari se mettre sur le devant de la scène en sachant ce qui l'attendait derrière, lui et sa fille. Pour tout ça, pour avoir mis en danger la vie de Bellamy, d'Octavia, de Clarke, d'Einstein, de Noha et de tous les autres, j'aimerais jamais ces gens de pouvoir. On pouvait juste se dire qu'officiel ou non, on était plutôt bon pour s'étriper les uns les autres en se disant des je t'aime. À l'échelle de tin groupe de Natifs, de l'espace, ou d'une simple petite famille de trois personnes. Mais l'Arche, et même Arkadia, faisait pas une expo d'armes en pleine rue. Il y aurait bien quelqu'un pour les prendre et faire un feu de joie en arrosant la foule avec, non ? Vous étiez comme ça. Enfin pas toi, apparemment, mais... les autres. Au moins un. Donne-moi raison sur un truc, que j'ai pas l'impression d'être encore plus nul avec les Natifs qu'avec les archéens. Et comme répondant à un appel bien intérieur tellement mon ego le voulait pas, tu avais commenté ce sur quoi mon regard s'était perdu. Par réflexe de mauvaise foi, je regardais autre chose, à l'opposé, comme pour pas me faire choper quand bien même j'étais déjà visé, et lançais sans plus vraiment réfléchir à chaque potentielle conséquence pas cool pour ma gueule :
"Et c'est quoi, le savoir-faire, à part les armes, ici ?"
C'était des masses provocant et, pourtant, c'était une vraie question. On voyait que ça et de la viande grillée. Alors soit on foutait chasseur comme Patrimoine Mondiale de l'Alliance Native, soit il y avait bien quelque chose qui différenciait les uns des autres comme tu semblais le sous-entendre. Pas de bégaiements, et beaucoup de méfiance. On s'améliorait petit à petit. Tu devais avoir un vrai talent pour causer aux gens, ou alors ton côté agneau au milieu des loups se ressentait pile assez pour que la brebis galeuse cherche à se faire défendre par plus seule que soi.
S'en suivit d'autres discussions d'adultes sur nos deux camps. Enfin, deux... Un peu plus, puisque vous étiez pas d'accord entre vous. Nous non plus, mais personne la ramenait assez fort pour qu'on se fissure officiellement. Officieusement, le jour où je pourrais planter un couteau dans le dos d'un de ces gueules d'asperge, je me ferais pas prier. On était plus en l'air, on pouvait pas m'envoyer rejoindre les Sanders entre deux étoiles. Et puis... J'avais toujours pas dix-huit ans. La sainte protection qui nous faisait envoyer sur Terre plutôt que sur la Lune. Tout ça pour le pif cassé d'un garde, si j'avais su tout ça avant, je lui aurais pris ses deux jambes. En bref : je serais sûrement jamais digne de prôner la paix comme tu le faisais, parce que rien que le mot massacre faisait pulser dans mes veines un poison auquel je donnerais un nom quelques heures plus tard, face à l'une de tes copines, avec des cicatrices sur tout le visage et un sourire à faire rougir de peur. Pourtant, même en sachant déjà que j'étais pas le meilleur candidat pour une vie loin des poings et du sang, j'avais pas pu m'empêcher d'avoir une constellation entière dans les mirettes en t'entendant parler de paix. Une vraie paix ou une paix made in l'Arche ? Osant à peine espérer et sourcils froncés, je demandais :
"Qu'est-ce que... ça veut dire ? Une paix avec des gens heureux ? Qui sont tous pareils, sans conneries de quartiers, o-ou de revenus, ou de réputation ? Avec personne... qui frappe personne ?"
Frapper. Le mot avait été comme découpé des paroles pour s'écrire sur mes lèvres tant il était important. J'avais été obnubilé par deux mots contraires, mais j'oubliais pas le dernier de ce trio.
"Et... c'est quoi, Prame Failla ?"
Soufflais-je avec une prononciation imbuvable, fatigué de jamais comprendre un mot sur deux dès qu'on me causait sérieusement. Alors autant se rabattre sur plus facile et sur tout aussi intéressant : les bateaux. Des vrais bateaux. Même avec ce mot, il y avait des centaines d'images qui me venaient, parce que chaque bateau était différent, et qu'après un siècle et une guerre nucléaire, y avait peu de chance que beaucoup tiennent encore à flots. Je suppose. J'étais pas un expert là-dedans. Je suppose qu'aucun de nous l'était, pour diverses raisons. Tout ce que je savais, c'était que j'en verrais un. Un jour. Avec Noha. Sur la mer, parce que c'était plus impressionnant qu'une rivière des Podakrou.
"Mais vous êtes sur la mer, ça doit être génial ! Et... calme."
Du genre, pacifique comme tu le vendais.
Et si je défendais ta cachette pour des raisons d'enfant, tu faisais pareil avec nos oiseaux de métal crashés aux quatre coins de votre groupe. Pas sûr que ce soit la meilleure chose qu'on ait inventé, surtout quand on savait comment on vivait là-haut. Dans un haussement d'épaules, j'ajoutais :
"Ouais... Les oiseaux ont pas atterri, ils se sont "boum" crashés."
J'imitais une explosion avec mes mains et poursuivis :
"Puis, en haut, y a pas d'arbres, pas de fleurs, pas d'espace, on est tous entassé dans des capsules et on attend. Ton endroit, il a l'air mieux."
Vachement mieux, allais-je conclure avant de sentir mon épaule se faire embarquer par plus grosse qu'elle. Un Natif, grand, gros, effrayant en somme. Je le foudroyais du regard jusqu'à remarquer ce "détail" des quatre mètres de hauteur qui nous séparait. Je ravalais ma salive et sentis mes muscles se tendre, avant de reposer mes yeux sur toi en sentant mon cœur chercher à fuir avant l'heure.
Lun 15 Juil - 21:15
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Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
Partager la connaissance des natifs à ce peuple, nouveau sur Terre, c’était une chose qu’appréciait Luna. Partager afin de permettre une bien meilleure intégration, leur laisser une chance parmi toutes ces personnes nées dans cette culture. Une vision qu’elle n’avait que depuis son départ du Conclave, après avoir embrassée une toute autre philosophie de vie. Pourtant, la transmission avait été l’un de ses apprentissages, alors que la mission de Heda était de transmettre aux novices ses propres connaissances. Mais à l’époque, Luna l’avait vu d’une façon enclavée dans les devoirs de Natblida, alors qu’aujourd’hui, c’était tout autre chose. Elle transmettait par plaisir de le faire, de préparer les plus jeunes à leur avenir, et de voir cette soif de connaissance sur le visage des enfants Floukru. Alors il en était de même pour Saikru. Elle souhaitait partager afin de les mettre sur un pied d’égalité alors que, d’ici quelques heures, Heda officialiserait leur présence parmi tous.
Le stand d’arme n’était pas l’exemple qu’elle préférait, et pourtant, il était le plus commun au sein du marché de Polis. Cela la désolait, mais dans un sens, c’était l’image même de la culture des natifs, une culture ne jurant que par le sang et où la survie prenait le pas sur la vie.
« Chaque clan possède ses spécificités. Yujleda est connue pour le talent de ses guérisseurs, Ingranronakru possède les meilleurs chevaux de la Coalition. Quant à Ouskejon, par exemple, ils possèdent une diversité de fruits et légumes que tous n’ont pas. Tout te citer peut être long, et il est vrai que les armes sont majoritaire. Nous avons dû apprendre à survivre dans des terres où la nature a repris ses droits. Nous ne sommes qu’une pâle image de l’évolution de l’être humain. »
Il était complexe de pouvoir tout expliquer et Luna craignait d’en perdre le jeune homme. Mais il y avait de nombreuses thématiques à aborder et la Natblida ne se faisait pas prier pour éclairer le garçon. Voir ses yeux briller sous la curiosité avec ce don de lui réchauffer le cœur, lui prouver que toute l’humanité n’était pas perdue. Car si elle avait abandonné l’idée de raisonner les autres clans quant à la stupidité de se faire la guerre pour des broutilles, elle espérait désormais qu’ils ouvrent leurs esprits face aux Skaikru. Une guerre avait déjà été menée contre le Mont Weather. Malgré la volonté de paix de Luna, elle y avait envoyé certains des siens pour répondre à l’appel de Heda. Un accord pour l’entrée de Floukru, être laissé en paix à la condition de répondre à son devoir de membre du Kongeda. Un sacrifice pour la jeune femme qui acceptait ce prix à payer.
Elle avait souri en voyant l’intérêt du garçon. À l’entendre, il semblait impossible d’envisager la paix par chez eux. Alors le cercle vicieux de l’humanité persistait, qu’importe leurs origines. Le conflit et les combats étaient partout, signant la fin de leur présence. Cette fin n’était pas pour demain, mais irrémédiablement, l’humain signait sa propre extinction.
« Nous essayons de garder une certaine équité, tout en gardant une société. Mais nous refusons les conflits et la violence à Floukru, nous apprenons à vivre en harmonie avec les autres. Tout le monde y a sa place, à la seule condition d’accepter de faire taire la destruction qui règne en chacun de nous. Réussir à éloigner cette part de noirceur qui nous compose. »
Ce n’était pas simple, elle-même avait d’abord eut du mal à le faire, mais elle y était arrivée malgré cet endoctrinement qu’elle avait reçu. Être née pour tuer pour finalement rejeter ce fait et prôner la vie. Une évolution qu’elle observait avec recul et qu’elle appréciait.
« Praimfaya est notre commencement. Plus personne ne peut se vanter aujourd’hui de l’avoir connu, mais il est ce qui a causé la perte de notre terre. C’est ainsi que nos ancêtres ont qualifié l’extinction de l’humanité, une vague mortelle pour nous tous. »
Luna avait répété le mot, plus lentement, en prenant conscience que celui-ci ne devait pas être commun alors que les Skaikru ne parlait pas leur langue native. Cela ne l’embêtait pas de passer du coq à l’âne dans ses explications, alors qu’elle espérait pouvoir aider ce jeune homme à mieux comprendre ce monde s’ouvrant à eux. C’est ainsi que, à peine Praimfaya avait été évoqué, qu’ils passèrent aux bateaux. Le garçon du ciel avait raison, la mer avait ce don d’apporter le calme, tout en pouvant être la plus mortelle des alliées. Luna n’avait pas connu beaucoup de tempêtes sur la plateforme, mais certaines pouvaient s’avérer mortelle quand d’autre ne faisait que les bercer.
Mais si elle apprenait des choses au garçon, elle était aussi curieuse de leur mode de vie. La Natblida n’avait jamais vu de ces oiseaux de fer dont elle ne faisait qu’entendre parler. Elle avait dans l’idée, plus tard, de se rendre là où on disait trouver leur campement, afin de mieux se rendre compte de quoi il s’agissait. Le jeune homme mimait son explication, aidant la Floukru à se faire une image de la situation. Alors ils n’avaient pas choisi leur lieu d’installation… Cela expliquait pas mal de chose, mais aussi montrait des erreurs commises de toute part.
La jeune femme allait répondre, quand un type, peu aimable selon l’air qu’il abordait, bousculait le Skaikru. Ayant quelque peu oublié que le marché était aussi un endroit fréquenté, Luna fit un geste vers le jeune homme pour l’inviter à la suivre le temps de s’éloigner un peu des allées les plus fréquentées. Et quitter ce stand d’arme qui allait attirer des personnes bien plus belliqueuses qu’elle. Se trouver un endroit bien plus calme pour échanger et moins agressif. Car elle n’oubliait certainement pas la pensée de certains à son encontre et, si le type l’avait ignoré, d’autre pouvait chercher à lui reprocher sa présence. Luna se moquait que l’on vienne lui rappeler ce qu’ils considéraient tous comme une trahison à son sang, mais elle ne voulait pas non plus effrayer leur jeune homme de par cette situation.
« Flouru n’a pas non plus un très grand espace de vie contrairement aux clans. Nous sommes limités sur l’océan, et heureusement que vos oiseaux ne se sont pas crashés dans nos eaux. Je crains que vous n’auriez pas pu flotter et si l’océan peut être calme, il n’en reste pas moins mortel. »
C’était avec compassion qu’elle le disait. Le manque de verdure, elle le connaissait aussi, et il lui arrivait parfois d’être nostalgique de son enfance, tant à Trishanakru, qu’à Polis. Les arbres, les plantes, les animaux, elle n’avait rien de tout cela sur la plateforme.
Lun 15 Juil - 21:15
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The Other
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Je ne suis qu'une ombre te suivant à la trace, jamais tu ne m
Prouver que l'humanité était pas perdue. Tu pourrais faire un exposé d'une dizaine d'heures, apporter autant de preuves qu'il y avait d'étoiles ou montrer toutes les plus belles personnes de cette Terre -pas la plus belle, parce que c'était Noha-, je savais que notre cas était perdu d'avance. Quand on en arrivait à un point pareil, avec toutes les guerres de votre côté et la politique du nôtre, on pouvait qu'améliorer le sort, mais pas le régler. Pour moi, on restait une bande de déchets un peu trop résistants. On s'éradiquerait bien tout seuls comme des grands, pas la peine de se prendre la tête pour ça. En attendant, y avait qu'à vivre "normalement", se balader entre les stands d'armes blanches et discuter avec une fille louche dirigeant des gens sur des bateaux. Quelles étaient les différences entre tous vos groupes en dehors de l'endroit ? J'avais bien capté qu'il y avait un groupe dans le désert et un autre sur la mer. Mais le reste, c'était la même chose. Enfin... à quelques spécialités près, comme tu le citais si bien. Les noms des clans étaient si barbares que je me concentrais plus là-dessus que sur la liste en elle-même, mais je devais bien admettre avoir encore tort là-dessus. Ca va, j'avais capté. Vous étiez tous des pros de quelque chose, mais avoue quand même que vous vous ressembliez tous. Et nous aussi, on vous ressemblait : une pâle image de l'évolution humaine. Oh, j'aurais pu en balancer des conneries là-dessus, comme j'aurais pu fièrement répéter les noms des clans en les écorchant l'un après l'autre. Youjléda krou, Inegranerona krou, Houssequéjon... Tu en aurais saigné des oreilles, crois-moi. Alors autant que tu berces les miennes des idéologies de ton groupe de hippies. La violence était interdite ? Immédiatement, mon torse se gonfla de moqueries et mon cœur d'espoir. Sérieusement ? C'était impossible selon moi, encore plus pour éradiquer toute une partie des gens. Sans ma "noirceur", je serais quoi, hein ? Que dalle, parce que j'avais pas une goutte de lumière dans mes veines. Juste du sang, comme tout le monde. Esquissant un faible sourire qui voulait te rabaisser en sachant que c'était moi le fautif, je sifflais :
"Et comment vous faites ? On peut pas dire que ce soit possible, vot'truc."
Si la question était posée, je redoutais la réponse. On allait encore me sortir un truc du genre : faut essayer, faut le vouloir ou faut te bouger. Les seules fois où je me bougeais vraiment, c'était bien pour régler son compte à quelqu'un. Il valait mieux changer de sujet, je suppose. Et parler de ce Prame Failla qui sonnait plus joli sur tes lèvres. Le commencement de tout avait ce nom ? Je haussais un sourcil. J'avais jamais pris le temps de comprendre que les Natifs pouvaient pas savoir le avant de tout ça, et qu'il avait bien fallu mettre des mots sur les choses comme on le faisait depuis le VRAI commencement, le Big Bang.
"Donc c'est comme ça que vous appelez la catastrophe nucléaire ? C'est presque trop... joli pour ça."
Bien sûr que tu connaissais pas le nucléaire, et bien sûr que je me posais pas la question, préférant poursuivre en prenant mes aises au risque d'être un poil trop malpoli pour que tu n'ailles pas chercher une arme à ce foutu stand :
"C'est juste des cons qui se sont amusés à envoyer leurs missiles sur tout le monde et qui ont tout tué, enfin tout... (je haussais les épaules.) sauf tout ça."
Et pour tout ça, personne avait d'explication. Comment ça se faisait que tout ça avait survécu ? Les montagnes pouvaient bien amortir le choc, les radiations auraient dû être importantes, non ? Après tout, une bombe nucléaire, c'était pas censé faire de survivants. Mais passons, de toute façon même nous on était dans le flou. Aucune idée du pourquoi, du comment, du qui et du quand. Un jour, boum, l'humanité avait cessé. Et un jour, boum, on était tombé sur les survivants. Boum, j'imitais plutôt bien l'effet d'une explosion et pensais que tu trouverais ça ridicule. Bon, en soi, aucun de vous serait capable de faire atterrir, accidentellement ou pas, une navette. Moi non plus d'ailleurs. Mais on pouvait bien râler un peu ! Surtout quand on savait que certaines navettes avaient tant fait boum que personne avait survécu.
Et alors que les explosions rendaient notre conversation plus pacifiste, un missile embarquait mon épaule pour nous rappeler que la violence était, comme je le clamais à contre-coeur, impossible à oublier. Le Natif, cependant, essayait de te donner raison puisqu'il sortit aucune arme et en vola aucune pour découper mon épaule qui le gêna dans sa balade. Tsss, et comment on pouvait penser autrement de lui avec la tronche qu'il se baladait ? Sa gueule avait du te faire peur, ou alors tu avais peur que je fasse une crise cardiaque en le regardant davantage, et tu me fis signe d'aller à l'écart. C'était vrai que ce marché de l'horreur avait pas mal de clients, dont ce fameux duo Johnson, qui te zieuta me pointer un endroit plus calme du doigt. S'il pouvait parier que je te frapperais sans hésitation pour m'emmener dans un coin sombre comme si j'étais une pute, il comprit son erreur en croisant mon regard presque confiant. Je lui lançais un hochement de tête entendu, qui voulait dire, dans ma langue : dégage de là et va chercher les idiots, je me débrouille. Qu'il pense que j'attende pour te mettre une raclée ou que je finirais éventré dans un coin, je m'en fichais et te suivais plus à l'ombre. Une fois qu'aucune épaule puisse enclencher un massacre, tu repris si normalement la conversation que j'en fus presque surpris. À croire que je croyais aussi découvrir une autre personnalité une fois à l'abri de la foule. Mais non, on poursuivait, tu étais même pas moqueuse de notre arrivée et prenais en pitié la possibilité de débarquer dans l'océan et de finir sous la mer après l'avoir maté à des milliers de kilomètres. Peut-être que ça aurait été mieux, en un sens.
"Ouais... mais y avait peu de risques. On sait lancer un "oiseau" et approximativement savoir où il va arriver. Sans compter les boums, bien sûr."
Quant à ton clan en lui-même, ça me paraissait difficile de faire pire que l'Arche pour la place ou pire qu'Arkadia pour l'absence de nature. On avait rasé les arbres avec la chute de la Station, on se trempait dans la boue tous les jours et la fin de la clairière signait pour la plupart le début des ennuis. Autant dire que Flou krou, sur un bateau, ça pouvait que faire rêver.
"La mer, c'est grand. Même en ayant peu d'espace, on peut s'balader. Où est-ce que c'est ? Près d'un port ou d'un truc du genre ?"
Lun 15 Juil - 21:16
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Nîniel
Nîniel
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Je passe tel un fantôme défiant la mort...
Aco était peut-être bien le premier Skaikru que rencontrait Luna, et elle ne pouvait s’empêcher d’être si bienveillante avec lui. Combler leur méconnaissance de par des origines différentes, une façon à elle de les intégrer dans ce monde, leur offrir une place que nombreux autres allaient leur refuser.

« Ce n’est pas simple, je le reconnais, mais chacun à sa façon de faire. Accepter cette part de noirceur en nous afin de ne plus la combattre, la refouler au fin fond de nous. Certains s’en sortent mieux que d’autre, et nous essayons au mieux d’offrir un havre de paix pour ceux détruit par les conflits. »

Jus drein jus daun était peut-être une philosophie qui avait été sienne dans sa jeunesse, mais qu’elle fuyait désormais. Répondre au sang par le sang n’allait que faire disparaître l’humanité. Elle ne pouvait faire référence à la célèbre pièce de Roméo et Juliette, comme l’auraient fait ses lointains ancêtres, avec l’exemple de Tybalt tuant Mercutio pour ensuite être tué par Roméo, mais la vie actuel servait d’apprentissage à tous. Un assassin accusé de meurtre subissait le nombre de morts qu’il avait causé, la moindre parole de travers pouvait signer la fin d’un intrépide.

Dans ses propos, Luna ne cherchait pas à montrer que c’était l’unique façon de faire. Pour avoir – difficilement – franchie elle-même cette étape, elle ne pouvait que savoir au combien il était difficile de refouler sa part de noirceur au fond d’elle, après tant d’années à la cultiver de par son enseignement à Polis. Aujourd’hui, elle était heureuse de cette victoire envers elle-même, alors qu’elle pouvait désormais se rendre dans la cité sans craindre un retour à cette enseigne philosophie qu’elle maudissait désormais. Seul les souvenirs et le respect de ceux dont le sang avait coulé dans les rues persistaient de son ancienne vie, et c’était une part d’elle que la Floukru refusait de refouler. Garder en mémoire le prix de sa liberté d’esprit, où il avait fallu qu’elle se rende compte de sa force face aux autres pour réaliser qu’elle refusait d’être ce chef dont le trône était offert par la mort des siens.

Mais, au bonheur de Luna, le sujet dévia bien vite après qu’elle ait évoqué Praimfaya. De cet évènement, elle ne pouvait en connaître que ce que l’histoire lui avait enseigné. Et se confronter à la vision d’un Skaikru à ce sujet n’était que plus enrichissant alors qu’ils avaient eu aussi une part d’histoire en commun à ce sujet selon les dires. Elle eut d’ailleurs un sourire en ayant cette explication qui mettait en quelque sorte une définition sur ce mot. Car si pour les natifs, Praimfaya se traduisait par la catastrophe ayant poussé l’’humanité à évolué ainsi, Aco parlait de nucléaire, chose que la jeune femme n’avait jamais manipulé, sans savoir que son sang était lié à cela.

« Je ne sais pas comment d’autre appellent cela, mais si nos idées se rejoignent, alors en effet. Praimfaya a balayé la vie d’avant pour nous offrir ce monde où la nature règne en maître. Les Maunons, ceux que Wanheda a détruits, continuaient de vivre selon leur passé de ce qu’ils se dit, ne pouvant alors pas sortir. Et en dehors de la montagne, nous nous sommes adaptés, tout comme vous avez dû suivre votre voie dans l’espace. »

C’était si intéressant de voir comment différentes portes de survies offraient une évolution différentes. Les Maunons avaient été leurs ennemis sans que Luna ne comprenne jamais pourquoi, les natifs survivaient par la mise en place de différents gouvernement sous la mise en place d’une alliance, et Skaikru formait finalement un mélange de ces deux survies de par leur vie dans l’espace. Et c’est pourquoi, de cette lointaine origine commune, Luna ne considérait pas les siens comme plus légitime que ce peuple de l’espace à fouler le sol de la Terre. Ils avaient survécu de leur propre manière, tout comme n’importe quel clan l’avait fait en coulant le sang. Qu’importent les diversités, le berceau de l’humanité restait le même.

Plus à l’abri des mouvements de la foule présente, Luna avait continué son observation. Elle ne savait rien de ces oiseaux métalliques, mais de par la densité qu’ils semblaient faire, elle était certaine que jamais ils n’auraient survécu face à l’océan. Les bateaux se devaient d’être creux pour flotter et, bien qu’elle n’ai jamais vu le campement de ses yeux, elle avait dans l’idée que, pour faire flotter une telle structure loin dans les cieux, leur alliage était bien plus dense que celui de la plateforme. Mais Aco l’avait rassuré en lui confirmant qu’ils avaient su ce qu’ils faisaient. Le comment dépassait la natblida, mais si Skaikru était maître de son appareil, alors ce n’était plus vraiment une question de chance. Ou du moins si, de par leur non-connaissance des lieux. Atterrir sur les terres d’un autre clan aurait signé leur arrêt de mort sans la moindre de chance d’être là aujourd’hui. Cependant, elle gardait ce point sous silence, ne voulant pas plus effrayer le jeune qu’il l’avait déjà été.

Revenant sur Floukru, la curiosité d’Aco fit sourire Luna. Elle avait réellement l’impression de faire face à l’un de ces jeunes qu’elle avait déjà pu accueillir sur la plateforme et qui découvrait ce peuple loin de tout. Et pourtant, elle ne pouvait répondre précisément à toutes les questions, devant garder le mystère de son peuple loin d’oreilles indiscrètes de Polis. Il en allait de leur propre sécurité.

« C’est grand en effet, mais c’est aussi dangereux. Personne ne peut dompter l’océan et nous sommes à la merci des flots lors de la moindre tempête. Mon peuple se trouve dans un havre de paix au milieu de ses flots, mais nous gardons notre localisation secrète afin de préserver les nôtres. Rares sont ceux acceptant le rejet de la violence pour une vie plus paisible, pensant qu’il est dans notre nature de répondre par le sang. »

Un fait qui l’attristait, mais bel et bien véridique. Si la paix était si facilement acceptable, pourquoi aucun autre clan n’appliquait-il cette philosophie ? Avec la trêve de Lexa face aux Skaikru, Luna avait cet espoir de voir la guerre disparaître peu à peu, mais il y avait bien longtemps que sa naïveté avait disparu pour accepter la réalité de ce monde.
Jeu 25 Juil - 9:17
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